EN BREF – Le 29 mai dernier, dans le cadre d’une étude internationale, l’équipe du service Orthopédie et traumatologie du sport de l’Hôpital Sud du Pr Dominique Saragaglia a réalisé la pose d’une prothèse du genou avec l’assistance de Mako, un bras robotisé. Cette première en France vient s’ajouter au palmarès du centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes (Chuga), à la pointe en chirurgie orthopédique assistée par ordinateur.
Moins de risques, moins de perte de sang et moins de complications, ainsi qu’une récupération plus rapide du patient lors d’une chirurgie orthopédique ou traumatologique. Tels sont les objectifs visés par l’équipe du professeur Dominique Saragaglia du Centre hospitalier universitaire Grenoble-Alpes (Chuga). Ce, grâce à l’acquisition d’un nouveau système robotisé au sein du service Orthopédie et traumatologie du sport de l’Hôpital Sud.
La première pose de prothèse de genou totale avec l’assistance de ce système équipé d’un bras robotisé nommé Mako a eu lieu ce mardi 29 mai. Une première en France réalisée avec succès par le docteur Régis Pailhé, chirurgien orthopédique, dans le cadre d’une étude internationale*.
Mako permet de positionner les prothèses avec plus de précision
« Le but de l’opération a été de remplacer l’articulation du genou d’une patiente souffrant d’arthrose en lui posant une prothèse. Il s’agit d’une intervention délicate car il faut positionner les implants de manière très précise et de façon reproductible », précise le praticien.
Les atouts de ce système robotisé pour le chirurgien ? Mako, de facture américaine, permet de réaliser un scanner établissant une planification en trois dimensions (3D) de la zone dans laquelle le chirurgien va opérer. Pendant toute la durée de l’intervention, le genou du patient est connecté par un système infra rouge avec l’ordinateur et avec Mako. Le chirurgien utilise alors une scie fixée sur le bras robotisé de ce dernier pour préparer la surface de l’os, facilitant ainsi la mise en place des implants.
Mais quoi de mieux pour se faire une idée plus précise de l’intervention que quelques images, complétées par les explications du Dr Régis Pailhé et du Pr Dominique Saragaglia.
« Un confort chirurgical pour le patient »
Et pour le patient ? Le système Mako donne la possibilité au chirurgien de choisir la taille précise de la prothèse du genou et de l’ajuster dans la position idéale. « Cette précision au millimètre permet un confort chirurgical pour le patient. Surtout, l’intérêt principal est de rallonger la durée de vie de cette prothèse », se réjouit Régis Pailhé.
Et le chirurgien d’expliquer que l’orthopédie n’est pas très éloignée de la mécanique : « Les prothèses sont comparables à des pièces mécaniques. Si la pièce est bien ajustée, bien positionnée, elle va avoir une durée de vie plus longue car elle va subir des contraintes moins importantes », explique-t-il.
« C’est un vrai plus pour le patient. » De fait, à l’heure actuelle, une prothèse de genou posée de façon traditionnelle possède une durée de vie d’un peu moins de vingt ans. « Avec l’utilisation de Mako, on espère gagner une rallonge d’au moins cinq ans », précise Régis Pailhé.
L’enjeu est sociétal car, aujourd’hui, de plus en plus de jeunes souffrent d’arthrose, notamment suite à des traumatismes, et ont besoin d’être opérés.
Une nouvelle étape dans le geste chirurgical
« Le CHU Grenoble Alpes a, depuis les années 1990, participé aux avancées de la chirurgie assistée [par ordinateur, ndlr] », rappelle le professeur Saragaglia. Cette nouvelle prouesse technique s’inscrit ainsi dans la continuité pour le centre hospitalier qui tient à rester à la pointe.
« Il s’agit aujourd’hui d’une nouvelle étape avec ce robot qui combine la navigation et un système actif qui accompagne le geste du chirurgien avec ce bras robotisé », précise le chef de service. Qui ne manque pas au passage de souligner que son équipe fait désormais partie des quelques experts d’établissements européens pratiquant cette chirurgie innovante.
Véronique Magnin
* Impliquant la France, l’Angleterre et le Luxembourg, l’étude internationale « vise à évaluer les résultats en terme de précision de pose des implants et de survie de ces derniers », précise Régis Pailhé.