FIL INFO – La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) Auvergne-Rhône-Alpes demande à la Région d’imposer à la SNCF un remboursement à 100 % des abonnements, dénonçant la « désorganisation » de la société face au mouvement de grève. Une demande qui fait écho à celle d’un collectif d’usagers de la ligne Valence-Grenoble.
« Peut-on avoir encore confiance dans la SNCF en Auvergne-Rhône-Alpes ? », écrivait la Fnaut Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué, le 10 avril dernier. La Fédération nationale des associations d’usagers des transports dénonçait alors une « désorganisation » du rail dans la région face au mouvement de grève des cheminots. Le sentiment perdure aujourd’hui, au point que la Fédération exige un remboursement à 100 % pour les abonnés TER Auvergne-Rhône-Alpes.
Dans un courrier adressé au président de la Région Laurent Wauquiez, la Fnaut demande ainsi à ce que soit imposée une « compensation financière aux abonnés TER de 100 % pour leur abonnement d’avril » à la SNCF. En effet, une convention lie SNCF Mobilités et la Région et prévoit des pénalités en cas de suppression de train. Mais elle n’inclut aucun dédommagement des usagers en cas de grève, ce que déplore la Fédération.
La grève ne justifie-t-elle pas précisément les difficultés rencontrées ? La Fnaut fait en tout cas remarquer que la SNCF déroge à son obligation d’information vingt-quatre heures avant le début d’une perturbation : les plans de circulation « adaptés » ne sont disponibles qu’à 17 heures la veille. D’autre part, la Fédération affirme que certains trains n’ont même pas eu de cars de substitution. À ces titres, la compensation proposée à hauteur de 50 % est jugée largement insuffisante.
Colère des usagers de la ligne Valence-Grenoble
Le Collectif des usagers de la ligne Valence-Grenoble dénonce, lui aussi, la désorganisation de la SNCF dans la région. Dans un communiqué, celui-ci juge que la direction en charge de l’organisation des trains est « incapable de s’adapter à [la] grève ». Et de donner les chiffres : zéro train en circulation les jours de grève… et deux trains sur cinq les jours de non-grève.
Horaires adaptés du vendredi 20 avril 2018 sur le ligne Grenoble-Valence. Certains trajets frôlent les trois heures de durée.
« Aucune explication de la direction de la SNCF pour justifier ces différences », fait savoir le collectif, qui soupçonne la société de transport de profiter du mouvement de grève pour réaliser des travaux sur la ligne. « Une communication transparente est nécessaire et attendue très rapidement », déclarent les usagers. Qui jugent totalement insatisfaisant le remplacement des trains par des cars, ceux-ci réalisant de nombreux arrêts et donc des trajets particulièrement longs.
C’est pourquoi le collectif demande, lui aussi, « un remboursement intégral de [leur] abonnement dès la fin du mois d’avril » et une communication claire sur les cars de substitution. Ainsi que la mise en place de cars directs entre les villes de Valence et Grenoble, auxquels les usagers réguliers pourraient accéder aux heures de pointe… sans prendre deux ou trois heures pour réaliser un trajet qui ne représente d’ordinaire qu’une cinquantaine de minutes.