FIL INFO – Quelles sont les raisons qui ont prévalu à l’exclusion de l’agglomération grenobloise du dispositif de police de sécurité du quotidien ? Le manque de volonté politique de la ville de Grenoble est pointé du doigt par les services de l’État et la députée de la majorité gouvernementale Émilie Chalas.
Sur quelle base a été décidée l’exclusion de l’agglomération grenobloise de l’expérimentation de la police de sécurité du quotidien* ? Alors que les maires de Grenoble, Échirolles et Saint-Martin-d’Hères, qui avaient fait candidature commune, ont annoncé leur intention de demander audience au ministre de l’Intérieur, la liste des trente quartiers retenus en France pour tester cette nouvelle organisation pose question.
Vendredi 9 février, en conseil métropolitain, le maire d’Échirolles s’en est ouvertement ému. « On a rencontré le ministre, on nous a demandé de faire des contributions mais aucun critère n’avait été fixé », soulignait Renzo Sulli. « Lorsqu’on a mis en avant la nécessité d’avoir un commissariat de plein exercice pour le sud de l’agglomération, le ministre nous a expliqué que l’immobilier ne résoudra[it] rien, qu’il fallait plus de terrain ! Et après, on ne nous retient pas ? »
La position du maire de Grenoble tancée par la députée Émilie Chalas
C’est peu dire que la décision de laisser l’agglomération grenobloise sur la touche ne passe pas. Le président de la Métropole, Christophe Ferrari, a annoncé venir en renfort pour appuyer les réclamations des trois candidates écartées. Séquence rattrapage ? Au ministère, on assure que les portes ne sont pas fermées.
Mais en coulisses, on pointe clairement le « manque de volonté politique de la ville de Grenoble » pour justifier l’exclusion de l’agglomération de l’expérimentation du dispositif. La députée de l’Isère Émilie Chalas (LREM) a été la première à fissurer l’unanimité de façade de la classe politique locale contre la décision du ministre de l’Intérieur… et à nommer le responsable de cet échec.
« Si je ne peux que saluer le volontarisme de la plupart des communes candidates de l’agglomération grenobloise sur ce thème, souligne la députée issue de la majorité gouvernementale, je déplore le manque de réalisme du maire de Grenoble qui s’obstine à répéter que la sécurité est de la seule responsabilité de l’État. Je peux comprendre ainsi que le ministère ait dû faire le choix de mener l’expérimentation là où la volonté de coopération est la plus résolue et que Grenoble, et les communes avec qui elle partage sa problématique de sécurité, n’ait pas été retenue. »
Le ministre de l’Intérieur avait, lors de l’annonce de l’expérimentation de la PSQ, souligné l’importance de la coopération avec les élus locaux. Il avait ainsi appelé à mener une réflexion plus large que celle inhérente aux seuls effectifs, notamment concernant un renforcement des missions et une professionnalisation des polices municipales ou le développement de la vidéoprotection. Caméras que le maire de Grenoble s’était empressé de démonter sitôt élu.
« L’État fait sa part, nous prenons la nôtre en tant que parlementaires », poursuit Émilie Chalas, qui met en avant l’ouverture de débats à l’Assemblée nationale sur la question de la contraventionnalisation du cannabis – cheval de bataille du maire de Grenoble – avant celle à venir de la réforme de la procédurale pénale.
« À la municipalité de Grenoble de prendre la mesure de l’évolution des menaces et de la situation sécuritaire. Plus que jamais j’appelle le maire de Grenoble à assumer ses responsabilités en matière de sécurité. »
PC
* Vingt départements, dont l’Isère, ont été retenus et verront leurs effectifs de gendarmerie renforcés d’ici la fin de l’année. Cinq cents postes en plus sont annoncés.