Le Conseil interreligieux de Grenoble était présent à l'Hôtel de Ville pour présenter son calendrier 2018, mettant cette année les jeunes à l'honneur.

Des jeunes Grenoblois à l’hon­neur du calen­drier 2018 du Conseil interreligieux

Des jeunes Grenoblois à l’hon­neur du calen­drier 2018 du Conseil interreligieux

FOCUS – Le Conseil inter­re­li­gieux de la région gre­no­bloise, en lien avec l’as­so­cia­tion Coexister, a pré­senté l’é­di­tion 2018 du calen­drier inter­re­li­gieux. Dans le salon d’hon­neur de l’Hôtel de Ville de Grenoble, en pré­sence du maire Éric Piolle, digni­taires reli­gieux et jeunes croyants ont mis l’é­change et le dia­logue à l’honneur. 

La « ren­contre » était l’un des maîtres-mots des dis­cours pro­non­cés en cette soi­rée de pré­sen­ta­tion du calen­drier 2018 du Conseil inter­re­li­gieux de la région gre­no­bloise, mardi 16 jan­vier. Un évé­ne­ment qui se dérou­lait dans le salon d’hon­neur de l’Hôtel de Ville de Grenoble, en pré­sence des per­son­na­li­tés reli­gieuses locales ainsi que du maire Éric Piolle.

Le Conseil interreligieux de Grenoble était présent à l'Hôtel de Ville pour présenter son calendrier 2018, mettant cette année les jeunes à l'honneur.Les calendriers interreligieux seront disponibles à la mairie ainsi que dans les lieux de culte de l'agglomération. © Florent Mathieu - Place Gre'net

Les calen­driers inter­re­li­gieux seront dis­po­nibles à la mai­rie ainsi que dans les lieux de culte de l’ag­glo­mé­ra­tion. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Le calen­drier inter­re­li­gieux ? Un point d’orgue annuel de ce Conseil inter­re­li­gieux, qui réunit Juifs, Chrétiens et Musulmans, comme de l’as­so­cia­tion Coexister où se retrouvent des per­sonnes de dif­fé­rentes obé­diences reli­gieuses. Depuis 2014, année de sa pre­mière édi­tion, le calen­drier porte un mes­sage de paix et de fra­ter­nité, fai­sant coha­bi­ter fêtes reli­gieuses et républicaines.

Les jeunes et la foi en avant

Les jeunes sont représentés par des portraits en mode pop-art © Conseil interreligieux

Les jeunes sont repré­sen­tés par des por­traits en mode pop-art © Conseil interreligieux

Dans son édi­tion 2017, le calen­drier com­por­tait quelques cita­tions de grandes figures du XXe siècle, de Aung San Suu Kyi à Elie Wiesel en pas­sant par Gandhi.

Ce sont des per­sonnes plus proches de nous et plus ano­nymes qui sont mises en avant pour la ver­sion 2018 : douze jeunes enga­gés dans une asso­cia­tion ou une cause, en majo­rité d’ins­pi­ra­tion reli­gieuse, dont seuls figurent les pré­noms et un por­trait en mode pop-art.

Distribution de colis ali­men­taires pour le Diaconat pro­tes­tant, accom­pa­gne­ment des pros­ti­tuées avec Magdalena 38, actions édu­ca­tives avec l’as­so­cia­tion catho­lique Le Rocher oasis des cités, Combat contre la vio­lence avec le col­lec­tif Agir pour la paix… Les douze per­sonnes rete­nues – sept femmes et cinq hommes âgés de 19 à 34 ans – ont des pro­fils variés.

« Un beau démenti à tout ce que l’on peut entendre sur les jeunes qui ne s’in­té­res­se­raient qu’à eux-mêmes, qui seraient bran­chés sur des écrans et des mondes vir­tuels », juge Éric Piolle dans son allo­cu­tion limi­naire. Avant que prennent la parole suc­ces­si­ve­ment le vicaire géné­ral du Diocèse de Grenoble-Vienne Loïc Lagadec, l’i­mam d’Échirolles Yassine Farhi et le rab­bin de Grenoble Nissim Sultan. Suivis par la plu­part des jeunes ayant par­ti­cipé au calendrier.

Un dia­logue uni­que­ment entre croyants ?

Dans cha­cun des dis­cours, l’é­change et le dia­logue pré­do­minent. « Ce qui fait peur, c’est ce que l’on ne connaît pas. Il ne faut pas avoir peur de la reli­gion, de la croyance. N’ayez pas peur de ma tenue ves­ti­men­taire ! Elle est pour moi un sup­port au quo­ti­dien pour aller à votre ren­contre », dit ainsi Melissa à pro­pos de son voile. Travailleuse sociale au CCAS, elle orga­nise des maraudes auprès des plus dému­nis avec l’Association des musul­mans unis.

Mélissa, travailleuse sociale au CCAS et membre de l'Association des Musulmans unis. Le Conseil interreligieux de Grenoble était présent à l'Hôtel de Ville pour présenter son calendrier 2018, mettant cette année les jeunes à l'honneur.© Florent Mathieu - Place Gre'net

Mélissa, tra­vailleuse sociale au CCAS et membre de l’Association des Musulmans unis. © Florent Mathieu – Place Gre’net

Un échange uni­que­ment… entre croyants ? Les incroyants, guère pré­sents en cette soi­rée inter­re­li­gieuse, ont cepen­dant été évo­qués à plu­sieurs reprises. « On tra­vaille avec Coexister, c’est inter­con­vic­tion­nel. On a aussi des athées, des agnos­tiques… Les convic­tions huma­nistes ont tout leur poids dans l’es­pace public », estime Bénédicte Duchaffaut, coor­di­na­trice du Conseil inter­re­li­gieux auprès du Diocèse de Grenoble-Vienne.

Pour elle, tout est ques­tion d’é­thique, encore plus que de foi. « Pour ceux qui sont croyants, la rela­tion à l’autre est évi­dente dans la façon de vivre sa foi, mais d’autres peuvent avoir d’autres moteurs. L’important, c’est le souci de l’autre, du plus faible, de celui qui est mal­mené par la vie. C’est ça qui compte. »

La laï­cité en question

La tenue dans le salon d’hon­neur de l’Hôtel de ville d’un évé­ne­ment inter­re­li­gieux pose for­cé­ment la ques­tion de la laï­cité. « La laï­cité ne fait pas dis­pa­raître le spi­ri­tuel, ce serait extrê­me­ment dan­ge­reux de faire cela, estime Éric Piolle. Si l’on fait dis­pa­raître le sens et le spi­ri­tuel, c’est que l’on n’est plus sou­mis qu’à la consom­ma­tion… » Pour autant, le maire de Grenoble insiste sur l’in­dé­pen­dance du Conseil inter­re­li­gieux vis-à-vis de la municipalité.

Le maire de Grenoble Éric Piolle aura pris la parole en premier © Florent Mathieu - Place Gre'net

Le maire de Grenoble Éric Piolle aura pris la parole en pre­mier © Florent Mathieu – Place Gre’net

Un maire qui s’est d’ailleurs bien gardé, dans son dis­cours, d’é­vo­quer direc­te­ment la ques­tion reli­gieuse, se concen­trant sur la diver­sité, l’é­change et l’en­ga­ge­ment des jeunes. « Je ne me suis jamais caché, je conti­nue à être pra­ti­quant catho­lique tout en étant agnos­tique, mais cela ne rentre pas dans ma fonc­tion poli­tique ! », insiste-t-il.

Avant de tacler son pré­dé­ces­seur Michel Destot, qui « n’al­lait que vers les Musulmans ou les Juifs, comme si c’é­tait des mino­ri­tés à cueillir ». « Moi, je vais par­tout, donc je vais aussi dans les églises chré­tiennes, parce que toutes les reli­gions ont la même place depuis la sym­bo­lique poli­tique », conclut Éric Piolle.

Florent Mathieu

Florent Mathieu

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