Suite au rapport du médiateur Édouard Couty, révélant plusieurs cas de souffrance au travail au CHU de Grenoble, un plan d’action va être mis en place. Il se traduira notamment par une profonde modification du mode de gouvernance.
Le CHU de Grenoble annonce vouloir modifier son mode de gouvernance. Après la restitution du rapport du médiateur Édouard Couty, révélant plusieurs cas de maltraitance et de souffrance au travail, la direction de l’hôpital grenoblois fait ainsi son mea culpa.
Lors d’un conseil de surveillance exceptionnel tenu ce lundi 8 janvier, les représentants des personnels médicaux et non médicaux, des usagers et de la gouvernance ont dans un communiqué annoncé « leur volonté de se saisir de ces circonstances pour modifier profondément le mode de gouvernance et retrouver une cohésion d’établissement forte ».
Un projet « collectif », « participatif » et « imaginatif »
Un plan d’action va donc être mis sur pied, comme le recommande le rapport Couty. Et le CHU de Grenoble va faire appel à une assistance extérieure pour son élaboration. Un projet « collectif », « participatif » et « imaginatif », que le conseil de surveillance veut « ambitieux, afin d’améliorer les conditions de travail de tous les corps de métier ».
Ce plan d’action, adressé à la ministre de la Santé dans les prochaines semaines, sera « élaboré par les acteurs de terrain, médicaux et non médicaux et soumis à une très large concertation ». Jusqu’à servir d’exemple à tous les établissements hospitaliers confrontés à de semblables difficultés alors que le déficit des hôpitaux publics pour 2017 pourrait tripler et atteindre 1,5 milliard d’euros.
Un management très orienté vers les problématiques budgétaires
Après avoir pointé dans son rapport quelques-uns des conflits, cas de maltraitance ou souffrance au travail – notamment dans les services de neurochirurgie, néphrologie et réanimation médicale ou aux blocs opératoires – Édouard Couty avait mis en cause le fonctionnement institutionnel et le mode de management du CHU.
L’expert avait pointé une communication de mauvaise qualité laissant place à la rumeur, un management très orienté vers les problématiques budgétaires mais aussi très centralisé, avec une organisation très hiérarchique.
En mai et juin 2017, les six organisations syndicales de l’hôpital avaient en outre boycotté toutes les instances – comité technique d’établissement, commissions administratives paritaires locales et comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail – en raison de l’absence de concertation. Les représentants du personnel réclamaient alors un meilleur dialogue social.
PC