Le maire de Meylan Jean-Philippe Blanc se méfie grandement de la réforme de la taxe d’habitation annoncée par Emmanuel Macron à l’horizon 2020. Il le fait savoir dans une lettre adressée à l’Élysée, datée du 8 janvier 2018, dans laquelle il invite le président de la République à prendre des engagements pour une compensation « à l’euro près ».
« Vous pourrez comprendre qu’une forte inquiétude existe sur le niveau de nos ressources et donc sur notre capacité à maintenir le service public de proximité ». Ainsi s’exprime le maire de Meylan Jean-Philippe Blanc dans une lettre adressée à Emmanuel Macron. Motif de cette inquiétude ? La réforme de la taxe d’habitation promise à l’horizon 2020, qui en exonèrerait 80 % des ménages… voire leur totalité.
Une compensation « à l’euro près »
« Selon une simulation réalisée par la Commission des finances du Sénat, les couples dont le revenu annuel ne dépasse pas 48 000 euros, ou 54 000 euros avec un enfant, et les personnes seules au revenu ne dépassant pas 30 000 euros seront exonérés du paiement de la taxe d’habitation », écrit le maire. Pas moins de 53 % de ses administrés contribuables seraient ainsi concernés.
Emmanuel Macron a cependant affirmé que le manque à gagner pour les communes seraient compensé « à l’euro près ». Une déclaration qui laisse perplexe Jean-Philippe Blanc : « Il ne devrait donc pas réellement s’agir pour les ménages d’une baisse d’impôts, mais plutôt d’un transfert vers un autre impôt, car chacun comprendra que la perte de recettes issue de la quasi-disparition de cette taxe devra nécessairement être compensée par l’augmentation d’une autre », écrit-il.
Cinq millions de manque à gagner pour la commune ?
Or, ce nouveau « transfert financier de l’État vers les collectivités » fait frémir le maire, pour qui le président de la République maintient « le cap du désengagement ». 2 millions d’euros de dotations de l’État ont été supprimés depuis 2014, fait-il remarquer. Et la taxe d’habitation, à elle seule, représente près de 5 millions d’euros pour la commune. De fait, insiste le courrier, « sa disparition menacerait de nombreux services publics de proximité au service de la qualité de vie de nos habitants ».
Aussi, Jean-Philippe Blanc conclut sa missive en espérant obtenir « des engagements sur la pérennité dans le temps de ce remboursement à l’euro près des recettes de la taxe d’habitation ». Et ceci afin de pouvoir assurer à ses concitoyens « qu’il n’existe pas, au moins le temps de [son] mandat, un péril immédiat pour le maintien de [leurs] services publics de proximité ».