La fédération d’associations étudiantes Interasso avait obtenu une extension de l’horaire d’ouverture du bureau de vote Médecine-Pharmacie, dans le cadre des élections des représentants se tenant au sein de l’Université Grenoble-Alpes le mardi 28 novembre. Mais l’Unef et La Licorne ont fait annuler cette heure supplémentaire. Un acte « antidémocratique » dénonce Interasso, et un nouvel épisode des tensions qui opposent les organismes étudiants.
« C’est vraiment la guerre ! », résume Tom Denat, président de la fédération étudiante Interasso, pour décrire les élections des représentants qui se tiennent mardi 28 novembre au sein de l’Université Grenoble-Alpes (UGA). Interasso accuse ainsi ni plus ni moins ses concurrents, l’Unef et La Licorne de procédés « antidémocratiques ». Pourquoi ? Ceux-ci imposent la fermeture d’un bureau de vote une heure plus tôt que prévu.
Ces élections, destinées à nommer pour un mandat de deux ans les représentants des étudiants auprès de l’UGA comme de la Communauté d’universités et d’établissements (Comue), se déroulent dans les différentes universités qui la composent. Si tous les bureaux de vote grenoblois ferment à 17 heures, celui de la faculté de Médecine-Pharmacie devait, pour sa part, rester ouvert une heure de plus.
Un taux de participation entre 5 et 10 %
Pourquoi ce régime spécial ? Pour permettre de voter aux étudiants en Première année commune aux études de santé (Paces), autrement dit les premières années de médecine, répond Tom Denat. « Ce sont des étudiants qui n’ont qu’une heure de cours présentiel en fin de journée, et qui sont hors du campus le reste du temps. On a vraiment du mal à les faire voter, et c’est pourquoi nous avions demandé l’ouverture des bureaux de vote jusqu’à 18 heures, pour leur permettre de le faire avant d’aller en cours ».
Difficile en effet de convaincre ces étudiants, plongés dans une année difficile et primordiale, de faire un aller-retour et perdre un temps précieux pour aller élire leurs représentants. Au final, près de 1 600 élèves seraient concernés. Un chiffre loin d’être anodin, souligne le président d’Interasso, lorsque le taux de participation aux élections des représentants oscille entre 5 et 10 % seulement.
Une manœuvre électoraliste, pour l’Unef
Mais du côté de l’Unef, rien ne justifiait cette heure supplémentaire… si ce n’est une manœuvre électoraliste. « Ils ont essayé de faire ouvrir ce bureau de vote plus longtemps parce qu’ils y font des scores énormes », juge le président de l’Unef Grenoble, Ludovic Brun. Pour lui, l’argument du vote des Paces ne tient pas : « Ils ne vont pas venir une heure avant, ils vont tous arriver à 18 heures et très peu iront voter. C’est juste pour avoir plus de temps pour faire voter d’autres personnes, mais pas ces étudiants-là ! », estime-t-il.
Et le président de l’Unef de rappeler que l’annulation de cette extension a été votée, lundi 27 novembre au matin, par un comité consultatif constitué d’élus étudiants mais aussi de membres de l’administration de l’UGA. « Il n’y avait que trois personnes ayant la possibilité de voter : un membre de l’Unef, un membre de la Licorne et un membre de l’administration. L’Unef et la Licorne ont voté contre l’heure supplémentaire… et l’administration s’est abstenue », précise le président d’Interasso.
L’UGA prise entre deux feux ?
Tom Denat renverse par ailleurs l’accusation de manœuvres électoralistes. « Je ne comprends pas la raison de cette annulation, mis à part que cela concerne les étudiants en médecine et qu’en général, ils ne votent pas pour l’Unef », déclare-t-il. Avant d’ajouter : « Le problème, avec l’Unef, c’est qu’ils sont sur le déclin et qu’ils essayent de faire tout et n’importe quoi pour rester à flot ! »
Le président d’Interasso assure encore que sa propre fédération n’aurait pas empêché que d’autres bureaux de vote soient ouverts plus longtemps si l’Unef en avait fait la demande. Et considère qu’il avait de son côté la Direction générale des services comme les services juridiques de l’UGA. Mais avec les tensions fréquentes qui opposent Interasso, d’une part, et l’Unef et la Licorne de l’autre, ce ne serait pas la première fois que l’UGA se retrouverait prise entre deux feux.