L’incendie de la Casemate, survenu dans la nuit du 20 au 21 novembre, a finalement été revendiqué dans l’après-midi du vendredi 24 novembre sur le site Indymedia Grenoble. Les auteurs du texte ? Un groupe d’anarchistes autoproclamés affirmant lutter contre le « totalitarisme technologique »… et contre l’ensemble de « cet abject monde ».
Posté ce vendredi 24 novembre dans l’après-midi sur le site Indymedia Grenoble, un texte revendique l’incendie de la Casemate, survenu dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 novembre. Le procureur de la République de Grenoble Jean-Yves Coquillat, qui évoquait hier la piste anarchiste, juge pour sa part le communiqué très crédible.
Pourquoi la Casemate ? Parce qu’elle serait une « institution notoirement néfaste par sa diffusion de la culture numérique », écrivent les auteurs du texte. Narrant, non sans une certaine jouissance, la manière dont ils ont saccagé les machines du premier étage du local avant de l’enflammer « allègrement ».
« Un totalitarisme technologique »
Avec une verve intarissable, langage inclusif de rigueur, le communiqué dresse le portrait d’une technologie numérique s’incarnant dans une « industrie hypertrophiée ». Ou encore dans un « saccage des derniers milieux non urbanisés et l’exploitation et l’élimination brutale ou diffuse des individu.e.s humains ou non humains ».
« La société finit par se résumer à un totalitarisme technologique, finement modélisé, une version toujours plus autoritairement administrée de nos vies », écrivent encore les auteurs du texte. Sans oublier de moquer les « révolutionnaires », qui « cogèrent leur propre aliénation, créent des monnaies numériques et installent les wifis jusque dans les squats ».
« Demain ce sera autre chose », préviennent les incendiaires
Les incendiaires de la Casemate sont-ils des technophobes ? La case semble trop étroite à leurs yeux. « Il ne s’agit pas de critiquer tel ou tel aspect de l’enfer technologique, de déplorer le progrès de l’omniscience de l’état […] ou notre croissante domestication par la machine », écrivent-ils, avant d’expliquer qu’ils entendent combattre « la totalité de cet abject monde ».
Leur hargne, revendiquée elle aussi, peut laisser penser que d’autres cibles sont d’ores et déjà dans le collimateur. Les anarchistes préviennent en effet : « Cette dernière nuit nous brûlions la casemate, demain ce sera autre chose et nos vies seront trop courtes, qu’on soit en taule ou à l’air libre, pour que tout ce que nous haïssons se consume ». Vaste programme.