EN BREF – Le centre commercial Carrefour d’Échirolles a été la cible d’une nouvelle action non violente menée par Alternatiba Grenoble et ANV Cop21 Grenoble, ce lundi 13 novembre. Le but de l’opération ? Informer les clients faisant le plein à la station service tout autant qu’interpeller l’enseigne avec le message « Stop à l’huile de palme dans nos carburants ! »
Une dizaine de militantes et de militants d’Alternatiba et d’ANV Cop21 sont passés à l’action ce lundi 13 novembre dans la station service de l’enseigne Carrefour d’Échirolles pour dire « Stop à l’huile de palme dans nos carburants ! »
À leurs côtés, en guise de symbole, une mascotte de singe orang-outan, l’une des espèces menacées par la déforestation provoquée par la monoculture intensive des palmiers. Les activistes ont interpellé les automobilistes faisant le plein pour les informer de la présence d’huile de palme dans les carburants, notamment le gazole, que leur délivrent les pompes à essence de la grande surface.
Une action qui s’inscrit – tout comme d’autres un peu partout en France –, dans le cadre d’une campagne nationale menée par les Amis de la Terre pour mettre fin à l’utilisation de l’huile de palme dans les carburants.
« À peine chassée des frigos, l’huile de palme s’est glissée dans le réservoir des voitures »
« Carrefour communique largement sur l’absence d’huile de palme dans de nombreux produits mais ne donne aucune information aux gens qui viennent acheter des carburants. Grâce à notre action, ils sont désormais informés », explique Manon Martinez, porte-parole d’Alternatiba et ANV Cop21 Grenoble.
« À peine chassée des frigos, l’huile de palme s’est glissée dans le réservoir des voitures et elle y coule à flots ! Aujourd’hui, près de la moitié de l’huile de palme importée en Europe est incorporée comme “biocarburant” dans le gazole que nous trouvons tous les jours à la pompe », s’indigne encore la porte-parole.
Autre objectif poursuivi par cette l’action non violente : demander à l’enseigne Carrefour de s’engager à exclure l’huile de palme de son offre de carburants, tout comme l’ont fait les centres Leclerc ou Système U quand ils ont reçu un courrier en ce sens.
En finir avec les agrocarburants
Alternatiba et ANV Cop21 affirment s’appuyer sur plusieurs études montrant que l’huile de palme, principal moteur de la déforestation en Asie du Sud-Est, est le pire des biocarburants. Chaque litre, issu le plus souvent de monocultures, aurait en effet un impact trois fois plus négatif pour le climat que le gazole fossile ! De quoi s’alarmer…
Le Parlement européen a d’ailleurs ouvert les débats sur la révision de la directive énergie renouvelable. L’enjeu ? En finir avec le soutien aux agrocarburants de première génération d’une manière générale, et à l’huile de palme en particulier. Et ce « alors même que Total est en train de construire dans le Sud de la France, à La Mède, une bioraffinerie géante qui, à elle seule, pourrait doubler les importations françaises d’huile de palme », s’inquiètent les militants.
Pour Manon Martinez, les prochains mois vont être décisifs. « Nous avons l’opportunité de mettre fin au scandale de l’huile de palme dans les carburants : pour cela, il est indispensable que l’ensemble des distributeurs prennent position et soutiennent les efforts des députés européens et de Nicolas Hulot, qui sera chargé des négociations pour la France sur ce dossier », explique la porte-parole.
JK