Les bacs marron vont bientôt débarquer à Grenoble et à Échirolles. DR

La col­lecte des déchets ali­men­taires débarque à Grenoble et Échirolles

La col­lecte des déchets ali­men­taires débarque à Grenoble et Échirolles

FOCUS – La col­lecte des déchets ali­men­taires débarque dans les villes de Grenoble et d’Échirolles. Une expé­ri­men­ta­tion por­tée par Grenoble-Alpes Métropole qui s’adresse à près de 3 000 foyers et quelque 500 com­mer­çants afin de les sen­si­bi­li­ser au tri et à la ges­tion des déchets. Avec comme objec­tif, à long terme, de divi­ser par deux le volume d’ordures ména­gères grâce à la mise en place du com­pos­tage dans toute l’agglomération.

“Bioseaux”, sacs com­pos­tables et pou­belles mar­rons. Un “kit du trieur” auquel les habi­tants et les com­mer­çants de l’agglomération gre­no­bloise devront bien­tôt s’ha­bi­tuer. La Métropole entend en effet tes­ter la col­lecte des déchets ali­men­taires sur trois ter­rains d’expérimentation : les quar­tiers de l’hyper-centre et de la Capuche à Grenoble, ainsi que le sec­teur de la Commanderie à Échirolles.

Son pari ? « Mettre en place un che­min de valo­ri­sa­tion des déchets qui abou­tira, d’ici 2030, à faire une divi­sion par deux des pou­belles grises », a expli­qué le vice-pré­sident de la Métropole délé­gué à la col­lecte et à la valo­ri­sa­tion des déchets Georges Oudjaoudi lors du lan­ce­ment de ce nou­veau dispositif.

Éric Piolle, Georges Oudjaoudi et Daniel Bessiron lors du lan­ce­ment de l’ex­pé­ri­men­ta­tion de col­lecte des déchets ali­men­taires. © Giovanna Crippa – Place Gre’net

D’après ce der­nier, avec plus de 530 kg d’ordures pro­duites par habi­tant en 2016, dont 30 % cor­res­pon­dant à des déchets ali­men­taires, la néces­sité de repen­ser la ques­tion du recy­clage des maté­riaux s’impose dans l’agglomération gre­no­bloise. « Grâce à cette expé­ri­men­ta­tion, nous allons fon­der la mise en place d’un dis­po­si­tif étendu sur toute la métro­pole, qui devrait démar­rer en 2019 », annonce Georges Oudjaoudi.

Un enjeu envi­ron­ne­men­tal au cœur du débat du conseil métro­po­li­tain, qui demande « un chan­ge­ment de com­por­te­ment signi­fi­ca­tif de la part de cha­cun des citoyens impli­qués », précise-t-il.

Des bio­seaux et sacs com­pos­tables dis­tri­bués à 3 000 foyers

Les habi­tants et les com­mer­çants du quar­tier de la Capuche à Grenoble, tout comme les rési­dents du quar­tier pavillon­naire de la Commanderie à Échirolles, seront ainsi invi­tés, dès le 27 novembre pro­chain et pour une durée d’un an, à s’engager dans cette nou­velle démarche de col­lecte des déchets.

En plus des nou­veaux bacs mar­rons à ins­tal­ler dans les locaux pou­belles des immeubles et des habi­tats col­lec­tifs, les agents de Grenoble-Alpes Métropole four­ni­ront à chaque foyer ou com­merce un bio­seau avec des sacs com­pos­tables. Seule excep­tion : la rési­dence Le Château à Échirolles qui, au lieu de rece­voir des conte­neurs col­lec­tifs, sera dotée de sites de com­pos­tage partagés.

Souhaitant accom­pa­gner les 3 000 foyers concer­nés par cette expé­ri­men­ta­tion, la Métro compte, par ailleurs, orga­ni­ser des réunions publiques ainsi que des cam­pagnes d’in­for­ma­tion en porte-à-porte.

« Faire d’un déchet inerte un pro­duit de valeur »

Quant aux consignes de tri, le prin­cipe est simple et valable pour tous, Grenoblois et Échirollois confon­dus. Toute matière orga­nique et bio­dé­gra­dable – que ce soit des éplu­chures, des restes de repas ou bien des pro­duits péri­més – devra être momen­ta­né­ment sto­ckée chez soi dans les bio­seaux. Un sys­tème de sto­ckage étanche qui, assure la Métropole, « n’engendre ni mau­vaises odeurs ni insectes ».

Les bacs mar­rons vont bien­tôt débar­quer à Grenoble et à Échirolles. DR

Une fois le sac rem­pli (et fermé), les habi­tants pour­ront le jeter dans les conte­neurs mar­rons, pour les­quels le ramas­sage aura lieu une fois par semaine.

L’étape sui­vante ? L’acheminement des déchets ali­men­taires au sein de la pla­te­forme de com­pos­tage de Murianette afin de les trans­for­mer en “com­post de qua­lité” des­tiné aux cultures maraichères.

Parmi ses ambi­tions futures, Grenoble-Alpes Métropole compte éga­le­ment pro­duire des éner­gies renou­ve­lables sous forme de bio­gaz, à tra­vers la créa­tion d’un centre de méthanisation.

Autant de pro­jets que Daniel Bessiron, adjoint au maire d’Échirolles chargé au déve­lop­pe­ment durable, aux dépla­ce­ments et à l’en­vi­ron­ne­ment, semble saluer avec enthou­siasme. « Au lieu de construire de nou­velles capa­ci­tés d’incinération, il vaut cer­tai­ne­ment mieux se doter d’un plan d’action volon­ta­riste de baisse des quan­ti­tés d’or­dures ména­gères visant à la récu­pé­ra­tion des pro­duits rési­duels. C’est ainsi qu’on arrive à faire d’un déchet inerte un pro­duit de valeur. »

Les objec­tifs fixés par la loi de tran­si­tion éner­gé­tique de 2015, rap­pelle-t-il, pré­voient d’ailleurs d’atteindre une valo­ri­sa­tion des matières orga­niques des déchets de 65 % d’ici 2025.

Deux moda­li­tés de col­lecte de car­tons en centre-ville

Au-delà de la col­lecte des bacs mar­rons (avec une fré­quence double), l’hyper-centre gre­no­blois fera, quant à lui, l’objet d’une autre opé­ra­tion pilote qui démarre le 6 novembre et s’étalera sur trois mois. Pendant cette période, envi­ron 500 com­mer­çants et res­tau­ra­teurs pour­ront tes­ter un sys­tème de ramas­sage gra­tuit des cartons.

La col­lecte des déchets ali­men­taires tou­chera aussi le mar­ché de Place aux Herbes. © Giovanna Crippa – Place Gre’net

Dans cinq rues – dont rue Raoul-Blanchard, rue de la République et rue Jean-Jacques-Rousseau – ce seront les opé­ra­teurs de l’association Grenoble soli­da­rité qui se dépla­ce­ront à vélo pour recueillir les car­tons dépo­sés devant les com­merces. Dans le reste du sec­teur, en revanche, les agents de la Métro met­tront à dis­po­si­tion des com­mer­çants des points fixes de dépôt, du mardi au vendredi.

En plus de sen­si­bi­li­ser les citoyens à la pra­tique du recy­clage, ce dis­po­si­tif per­met­trait de faire face au pro­blème de « la dis­per­sion des déchets de l’hyper-centre », selon le maire EELV de Grenoble. Débordant, sou­vent, de car­tons non pliés ou ouverts, les bacs verts seraient en effet « l’une de grosses sources de salis­se­ment de ce quar­tier », affirme Eric Piolle.

Et celui-ci de voir dans la ges­tion des ordures un défi à la fois éco­lo­gique et éco­no­mique : « A la fois enjeu envi­ron­ne­men­tal et source d’emplois et d’améliorations du ser­vice public, les déchets sont éga­le­ment à consi­dé­rer comme un des mar­queurs forts de notre capa­cité à vivre ensemble et à embel­lir la ville. »

Le tri sélec­tif : une moyen de faire des économies ?

Dans une pers­pec­tive de réduc­tion des déchets à la source, Grenoble-Alpes Métropole annonce enfin vou­loir réor­ga­ni­ser la fré­quence de col­lectes dans les trois quar­tiers. En géné­ral, ce seront les bacs gris, des­ti­nés à conte­nir les ordures ména­gères, qui seront les plus tou­chés par cette dimi­nu­tion du nombre de passages.

« Une fois qu’on enlève les déchets fer­men­tes­cibles de nos pou­belles grises, en géné­ral il ne devrait plus être néces­saire de pro­cé­der à des ramas­sages très fré­quents », explique Georges Oudjaoudi. Pour lequel ce sys­tème repré­sente une méthode dis­sua­sive. « Dans cer­tains cas, on com­men­cera tout sim­ple­ment par réduire la col­lecte de la pou­belle grise pour inci­ter à ce que la pou­belle mar­ron soit réel­le­ment uti­li­sée. » Dans le quar­tier de la Commanderie, par exemple, le ramas­sage des ordures ména­gères se fera une fois tous les quinze jours.

Poubelles, déchets, Place Grenette, Grenoble. © Chloé Ponset - Place Gre'net

Déchets aban­don­nés sur la place Grenette. © Chloé Ponset – Place Gre’net

Une opé­ra­tion de rééqui­li­brage qui a en outre per­mis à la Métropole de pro­po­ser une expé­ri­men­ta­tion de tri sélec­tif… tout en fai­sant des éco­no­mies. Seule dépense effec­tuée, pour l’heure ? L’achat des sacs com­pos­tables et des bio­seaux. « Aussi bien dans le quar­tier de la Capuche que dans celui de la Commanderie à Échirolles, il n’y aura pas d’équipages de col­lecte sup­plé­men­taires », assure Georges Oudjaoudi.

Giovanna Crippa

GC

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