Le syndicat Force ouvrière (FO) vient d’adresser une lettre* à Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole. Il y dénonce les « difficultés rencontrées depuis plusieurs mois par le personnel évoluant au sein du service de médecine professionnelle » de la collectivité.
Selon Jean-Philippe Garrido, le secrétaire général de FO Métro, « les maux sont nombreux » au sein du service de médecine professionnelle et ont été dénoncés à maintes reprises par le syndicat. Non seulement à travers des entretiens individuels entre les agentes et la direction mais aussi par l’entremise d’interpellations directes auprès de la Direction santé prévention sécurité au travail et de la direction générale, précise le syndicaliste.
« Malheureusement, ces interlocuteurs sont restés sourds aux difficultés de ces agentes : les conditions de travail du personnel médical n’ont cessé de se détériorer et le mal-être au travail s’est enraciné dans le service, entraînant un fort absentéisme médical, des demandes de mobilités, des mutations et même des démissions », se navre le syndicaliste.
Des postures managériales inadaptées
Quelles sont ces conditions de travail dégradées ? Selon le syndicat, les médecins de prévention et les assistantes médicales auraient à se plaindre de « postures managériales inadaptées, [d’une] politique du chiffre au détriment de l’humain, [d’une] perte de sens suite à l’évolution des missions et à la nouvelle organisation du travail (service commun), [de la] détérioration de la qualité du service rendu (durée de visite limitée), et [d’une] surcharge de travail ».
Autant de sources de tensions dans les équipes, souligne encore Jean-Philippe Garrido. Qui ne manque pas de constater qu’en moins de trois ans, « [on a] assisté au départ successif de cinq médecins de prévention. Est-ce normal, questionne-t-il, comment la collectivité explique‑t-elle le turn-over dans ce service ? »
Toujours est-il que le syndicat s’inquiète et considère que la situation devient aujourd’hui inacceptable.
« Dans quelques jours, la collectivité sera carrément démunie de médecins de prévention : il ne restera donc plus qu’une infirmière et une assistante pour assurer le suivi médical des 4 700 agents-es de la Métropole et de la Ville de Grenoble », s’alarme le secrétaire général.
« La collectivité n’a pas pris la mesure des alertes lancées à de multiples reprises »
Dans son interpellation, le syndicat interroge Christophe Ferrari sur les raisons qui ont amené « la collectivité [à ne pas prendre] la mesure des alertes lancées à de multiples reprises […] et comment la collectivité compte faire face à ses obligations réglementaires en l’absence des médecins de prévention ». Notamment pour ce qui concerne les visites médicales à l’embauche, celles de suivi et d’aptitude, l’aménagement des postes, le développement des actions du Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHP) et les déclarations de maladie professionnelle.
Et de questionner également le président de la Métropole « sur la récupération du retard dans la fréquence des visites médicales de l’ensemble du personnel » en lui demandant de « respecter notamment, les engagements pris vis-à-vis du personnel de la collectivité en mars 2017, à savoir la réalisation d’une visite médicale chaque année pour chaque agent ».
« Nous vous demandons […] de bien vouloir porter une attention particulière sur cette situation et notamment de veiller à ce que le recrutement des médecins soit finalisé rapidement, que les conditions de travail et le bien-être au travail du personnel de ce service fasse l’objet d’une vigilance accrue et que le respect médical ainsi que l’indépendance de ces professionnels de santé soient réaffirmés », conclut Jean-Philippe Garrido.
JK
* Cette lettre ne nous est pas parvenue par le syndicat FO Grenoble-Alpes Métropole – dont le secrétaire général nous a précisé a posteriori ne pas avoir été informé de la démarche –, mais par le syndicat FO Ville de Grenoble.