La rentrée des Restos du cœur à Grenoble s’annonce un peu plus compliquée que prévu. A compter de ce lundi 4 septembre, et jusqu’à nouvel ordre, l’association ne pourra plus distribuer de repas chauds à ses bénéficiaires, conséquence directe de la baisse du nombre de contrats aidés décidée par le gouvernement.
« Nous avons un emploi aidé, le cuisinier, qui prépare entre 100 et 120 repas chauds par jour dans notre centre de Grenoble », indiquait Brigitte Cotte, présidente des Restos du Cœur de l’Isère, interrogée sur France Info. « Notre salarié en contrat aidé a terminé sa mission et va sur d’autres projets. Quand on a voulu recruter un autre salarié en contrat aidé, on nous a répondu qu’il n’y avait plus de budget. »
Avec le dispositif des contrats aidés, un tiers du salaire du cuisinier (300 euros environ) était pris en charge par l’État.
Une précipitation déraisonnable ?
L’association a annoncé chercher d’autres solutions pour que la suppression des repas chauds ne soit pas définitive. En attendant, elle a reçu le soutien de… Stéphane Gemmani, fondateur du Samu social de Grenoble. L’élu grenoblois, macroniste convaincu, serait-il mal à l’aise devant cette situation ? « Rien ne peut être fait à la fois précipitamment et raisonnablement… », souligne-t-il lapidairement, concluant son communiqué d’un « je reste à leur disposition ».
Interpellée à l’Assemblée nationale le 9 août dernier, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait argué du coût de ces emplois pour justifier la décision du gouvernement. « Ces emplois ne sont ni efficaces dans la lutte contre le chômage, ni un tremplin pour l’insertion professionnelle. L’année 2017 comprend 293 000 contrats aidés pour un coût de 2,8 milliards d’euros. Ces emplois aidés sont principalement utilisés par les collectivités locales et les associations. Le gouvernement n’a pas annoncé à quel point il entend les réduire. » En 2016, le nombre de contrats aidés se montait à 459 000.
PC