EN BREF – Après le retrait de la plainte de la Ville de Grenoble à l’encontre de l’Union de quartier Berriat-Saint Bruno-Europole, des placiers font savoir qu’ils ont déposé, le 16 juin dernier, une plainte contre X pour diffamation, en réaction aux articles de l’union de quartier en question et du Dauphiné libéré. Autant dire qu’ils n’ont pas froid aux yeux car cette procédure débouche sur une enquête judiciaire et de police, en bonne et due forme.
Des agents de la Ville de Grenoble, des placiers en l’occurrence, sont en pétard.
Ils viennent d’apprendre que la Ville de Grenoble retire sa plainte pour diffamation contre l’union de quartier Berriat-Saint Bruno-Europole. Leur employeur renonce ainsi à poursuivre en justice les éventuels auteurs de l’outrage qu’ils déclarent avoir subi…
« Cette décision de la Ville les a fait réagir, car ça laisse encore planer le doute sur leur probité, dans la tête de commerçants et des gens », déclare Maître Boulloud, faisant remonter la réaction de ses « clients ». Ses clients ? En effet, car si la Ville baisse les armes, des placiers grenoblois montent au créneau et veulent à tout prix laver leur honneur. Par le truchement de leur avocat, ils ont donc contacté notre rédaction, afin que l’annonce devienne publique. Leur message étant le suivant : « Nous avons saisi le juge d’instruction, le 16 juin dernier, en déposant plainte contre X. »
Une enquête judiciaire et policière va s’ensuivre. La procédure pourra conclure à un non-lieu, ou au contraire démontrer qu’il y a eu diffamation. Elle pourrait, par ailleurs, tout aussi bien confirmer l’honnêteté de certains placiers et démontrer la corruption de certains autres…
« Nous, on n’a pas peur de la vérité, on est sereins »
Après la parution, en avril dernier, d’un article dans le Journal de l’union de quartier Berriat- Saint Bruno-Europole, puis l’enquête du Dauphine Libéré, des placiers se sentant calomniés sont venus toquer à la porter de Maître Boulloud.
« En matière de diffamation, on peut saisir directement le juge d’instruction », leur a suggéré l’avocat. Une procédure préférable, selon lui, à la comparution directe devant la tribunal correctionnel.
L’avantage de la plainte contre X ? Le juge a l’obligation d’instruire la plainte et devra mener l’enquête pour faire toute la lumière sur la vérité…
Et cela tombe bien, car les clients placiers de Maître Boulloud veulent savoir ce qu’il en est : « Nous, on n’a pas peur de la vérité, on est sereins. On n’a jamais commis d’actes de corruption. On veut savoir ce qu’il se passe, et qui sont les deux anciens placiers qui ont fait et vu des choses [des faits relevant de corruption, ndlr] », ont-ils expliqué à leur avocat.
Une véritable enquête policière va démarrer
Ce 16 juin dernier, les placiers ont officiellement déposé leur plainte, avec constitution de partie civile, contre X, suite aux deux articles parus. La balle est désormais dans le camp du juge d’instruction.
Côté formalité, le juge devrait rendre une ordonnance de consignation « dans le mois ».
C’est-à-dire qu’il va demander aux placiers requérants de mettre à disposition de la justice une somme d’argent en fonction de leur revenu. Celle-ci leur sera rendue en cas de victoire ou de non-lieu, mais pas s’il y a « poursuite abusive ».
Ensuite, les choses sérieuses vont démarrer : le juge va mandater la police pour qu’elle entende les témoins et les « fameuses personnes », qui se sont exprimées dans les journaux. Les policiers vont mener leurs investigations, comme dans une enquête classique… « Le juge pourra élargir les poursuites, s’il y a d’autres personnes concernées. »
Quelles issues ?
Une fois que le juge d’instruction aura rassemblé tous les éléments, il se prononcera sur la diffamation… S’il y a diffamation, le dossier passera devant le tribunal correctionnel. S’il n’y a pas diffamation, ce sera un non-lieu. Mais si le procureur s’aperçoit qu’il y a eu corruption, il pourra très bien engager des procédures parallèles.
Séverine Cattiaux