FOCUS – Le Retro Game Alpes 2017 ouvre ses portes du vendredi 26 au dimanche 28 mai, à l’Espace Claretière du Fontanil. Pour 3 euros l’entrée, le visiteur pourra tester flippers et jeux vidéo sur bornes d’acade, consoles ou ordinateurs. Promenade dans les coulisses du rendez-vous, en pleine installation moins de 24 heures avant son ouverture.
Neo-Geo, Master System, PC Engine ou Atari Jaguar… Si ces noms vous disent quelque chose, vous avez peut-être déjà prévu de vous rendre à l’édition 2017 du Retro Game Alpes. Autrement, tout un univers est à découvrir durant les trois jours du festival de retrogaming, du vendredi 26 au dimanche 28 mai, à l’Espace Claretière du Fontanil.
Le Retro Game Alpes ? Un rendez-vous entre passionnés ou amateurs de ces “vieilles” machines et de leurs “vieux” jeux, qui fête aujourd’hui sa dixième édition. Président de l’association Wake On Lan, organisatrice de l’événement, Nicolas Manaud décrit l’impressionnante armada mécanique qui va s’emparer des deux étages du local : 50 flippers au rez-de-chaussée, une cinquantaine de consoles ou ordinateurs au premier étage, plus une quinzaine de bornes d’arcade…
Le flipper, un marché en plein essor
« On essaye de diversifier au maximum. De proposer du mainstream, des Nes, des Super Nintendo, des Megadrive, tout ce que les gens ont connu et veulent retrouver. Mais aussi des machines plus exotiques, qui ont moins connu le succès, comme la Philips CDI. Ou la Neo Geo, un objet de légende qui vaut très cher mais que peu de gens ont eu », explique Nicolas Manaud.
Une bonne partie des machines proposées viennent des membres de l’association. « On fait aussi appel aux collectionneurs, qui se retrouvent là pendant le week-end entre passionnés, et ont plaisir à prêter leurs machines », ajoute le président. Lui-même possède pas moins de 16 flippers. Rien d’étonnant : entre plusieurs activités, Nicolas Manaud a fondé une entreprise de fabrication de cartes sons pour “billards électriques”. Inutile de dire qu’il n’a jamais le temps d’y jouer…
Mais le flipper, si représenté durant ces trois jours, relève t‑il vraiment du retrogaming ? « Je le classe dans le rétro parce que, quand je vois les enfants qui viennent au salon et touchent un flipper pour la première fois, je vois bien que ce n’est plus un objet de tous les jours. C’est un objet de collection. Mais il y a un renouveau du flipper depuis le début des années 2010, on est en plein boum. On a juste basculé sur un marché de collectionneurs. »
Le jeu vidéo enfin reconnu comme une culture
Le jeu vidéo proprement dit, de son côté, ne s’est jamais porté aussi bien. Le retrogaming aussi, popularisé par des figures YouTube comme l’Angry Video Game Nerd aux États-Unis ou le Joueur du Grenier en France. Membre de l’association, Yacine Djebili le clame : « J’étais joueur avant que l’on parle de retrogaming. Et rejouer en 2017 à un jeu vidéo de 1984 ne me semble pas hors sujet, bien au contraire ! »
Journaliste de profession, Yacine Djebili collabore par exemple aux ouvrages de la Collection Games History, notamment au titre de rédacteur en chef sur le volume consacré aux jeux de plateformes. Mais le joueur invétéré à la verve aussi volubile qu’heureuse n’oublie pas le format vidéo, avec sa chaîne YouTube TBYVGS BOS. Inutile de dire qu’il se réjouit aujourd’hui de voir le jeu vidéo reconnu comme une culture, voire comme un patrimoine, après avoir été tant décrié par le passé.
« Le jeu vidéo qui rend épileptique, qui rend asocial, qui abîme les télévisions, on y a eu droit, je m’en souviens encore, ironise-t-il. Mais ce sont souvent les principaux Croisés contre le jeu vidéo qui le connaissent le moins. Je suis content qu’on tende enfin à le reconnaître comme une culture, et comme une Histoire. Le jeu vidéo a gagné son statut d’activité créatrice. C’est stupide de vouloir lui prêter tant de malheur alors que, de base, c’est un outil de divertissement ! »
Bonne ambiance et mayonnaise
Dans ses choix de “gamer”, Yacine Djebili assume de rester 20 ou 30 ans dans le passé. « J’aime ce genre de jeux. Et en y rejouant, il y a l’effet cure de jouvence, madeleine de Proust, que je ne trouverais forcément pas dans la production ludique contemporaine. Alors le jeu vidéo de cette époque, oui. Mais le jeu vidéo d’aujourd’hui m’a un peu laissé sur le carreau. »
Alors, sa participation au Retro Game Alpes, une façon de faire vivre ce patrimoine ? Yacine Djebili veut surtout mettre en avant l’ambiance au sein de l’association. « On fait ça dans la bonne humeur et à la fin des trois jours, on est rincés mais contents de l’avoir fait. Il n’y a pas de hiérarchie, chacun sait en arrivant ce qu’il a à faire, sans avoir besoin de se concerter avant. C’est une mixture qui fait que la mayonnaise a parfaitement prise. Et pourtant je déteste la mayonnaise ! »
Un rendez-vous familial, et un partenariat solidaire avec les Blouses Roses
Pourquoi organiser cette rencontre au Fontanil ? « On a un partenariat très fort avec la Ville, souligne Nicolas Manaud. Et j’aime beaucoup l’Espace Claretière, c’est sympa, il y a une vue sur la montagne, des jeux pour enfants. On vise un public très familial et ça colle parfaitement : c’est un cadre sécurisé et sécurisant. »
Nouveauté de cette édition 2017 : l’un des flippers, un Ghost Busters de fabrication récente, sera en accès payant, à raison de 50 centimes la partie, avec des lots à gagner en fin de journée pour le score le plus élevé. Et ceci au profit des Blouses Roses, association œuvrant à distraire les malades hospitalisés, et surtout les enfants, à travers des activités ludiques.
De plus, les visiteurs désirant faire don d’une console ou de jeux (fonctionnels) aux Blouses Roses trouveront un emplacement où le faire durant le Retro Game Alpes. Avis, donc, aux possesseurs de Playstation ou de Gamecube oubliées dans des placards : elles pourraient servir, elles aussi, comme le dit l’association, à mettre « du rose pour chasser les idées noires à l’hôpital. »