DÉCRYPTAGE – Une cinquantaine de bâtiments en Isère ont déjà été construits en bois certifié « Bois des Alpes ». La future école Simone Lagrange, sur le quartier Jean-Macé Presqu’île, sera le premier bâtiment grenoblois à rejoindre cette liste. Retour sur le lancement de cette certification, la montée en puissance de la filière bois en Isère et le développement en ville de la construction en bois local.
Quartier Jean Macé-Presqu’île, la première école Simone Lagrange du « plan écoles » 2015 – 2022 de la municipalité d’Eric Piolle sera livrée fin 2017. Très performant du point de vue de sa consommation d’énergie, ce bâtiment est, en outre, en grande partie construit en bois certifié « Bois des Alpes ». Une nouveauté…
Entendons-nous, une nouveauté sur la commune de Grenoble. Ce que confirme l’architecte en chef de l’école Enri Chabal. La certification « Bois des Alpes » existe, elle, depuis 2012. Qu’est-ce qu’elle présente de si novateur ? Explications…
Une école construite avec environ 170 arbres des forêts locales
Sur le tènement coincé entre les rues Hareux et Durand Savoyat, le groupe scolaire en devenir remplacera, dès son ouverture en septembre 2018, les écoles Jean Macé et Claude Bernard.
Point tout à fait remarquable, la future école utilise 250 m3 de bois, certifiés « Bois des Alpes » dans sa construction, « ce qui représente environ 170 arbres (pins, épicéas et douglas essentiellement) issus des forêts du Vercors, de Belledonne et de Chartreuse », évalue Florian Portier, chargé de projet de la dite certification.
Les 250m3 de bois utilisés pour la construction de l’école proviennent précisément de trois sites : la scierie Bois du Dauphiné (70 %), la scierie Blanc (25 %) et la scierie Eymard (5 %). L’architecte en chef de l’école Enri Chabal tient toutefois à préciser : « Outre le bois des Alpes, nous avons aussi des éléments en bois d’origine France venus des départements voisins. L’essentiel à retenir est que tout le bois pour cette école est 100 % local ! »
Le bois en milieu urbain : de nombreux avantages
« On a participé à l’histoire du béton et du ciment. Pour le XXIe siècle, il faut entrevoir l’usage de nouveaux matériaux », commente Vincent Fristot, adjoint à l’urbanisme, au logement et la transition énergétique de la Ville de Grenoble. Ces nouveaux matériaux ne sont, en fait, pas si nouveaux et pas si nombreux : il y a la terre et le bois. Mettons la terre de côté pour cette fois.
Intéressons-nous au bois et à ses avantages en milieu urbain et pour Grenoble en particulier… Primo, le matériau ramène la nature en ville. Secundo, la matière est vivante, chaleureuse et, tertio, écologique. « C’est un véritable puits de carbone », note Vincent Fristot.
Quid des techniques de construction en ossature bois ?
Encore un bon point pour le matériau bois : « Elles sont totalement à la pointe : elles garantissent une bonne isolation et ventilation de l’air, conviennent autant pour des gymnases, des lycées que des bâtiments tertiaires », étaye David Bosch, dirigeant de Société dauphinoise charpente couverture (SDCC), par ailleurs prestataire sur le chantier du groupe scolaire Simone Lagrange.
Avantage suivant et non des moindres : la ressource bois est disponible, à seulement quelques kilomètres de Grenoble et à foison : 36 % du territoire Auvergne – Rhône Alpes sont couverts de forêts et 34 % de la superficie de l’Isère (250 000 ha). Enfin, les retombées de l’exploitation des forêts locales sur le département isérois se mesurent en nombre d’emplois : 6 900 salariés pour 2 700 entreprises. Et le potentiel est loin d’être épuisé.
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