La parité s’est-elle arrêtée aux portes de l’exécutif régional ? En cette journée internationale des droits des femmes, c’est ce que pointe le groupe d’opposition régionale du Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire (RCES). Alors que le scrutin de liste paritaire s’est traduit par une égalité entre les sexes – un peu contrainte et forcée –, dans les travées de l’assemblée régionale, les femmes restent très minoritaires aux postes clés.
Si les réformes électorales ont accru la présence de la gente féminine, cette dernière a visiblement encore quelques difficultés à accéder aux fonctions exécutives, comme le notait le 2 février un rapport du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Démonstration en Auvergne – Rhône-Alpes où, sur les 23 vice-présidences, quatorze reviennent aux hommes. Lors du précédent mandat du socialiste Jean-Jack Queyranne à la tête de la Région Rhône-Alpes, sept des quinze vice-présidences avaient échu à leurs homologues féminines. A croire que les élues socialistes sont plus compétentes que leurs homologues de la droite républicaine… Ou le staff de Laurent Wauquiez moins enclin à partager les responsabilités avec la gente féminine.
« La plupart des cumulards sont des hommes »
Le groupe RCES, qui se targue d’être le groupe le « plus féminin du conseil régional avec 75 % de femmes » (six femmes pour deux hommes), y voit lui une régression sur fond de mauvaises pratiques.
« On note aussi que la plupart des cumulards de cet exécutif sont des hommes », souligne-t-il. De fait, cinq conseillers régionaux – Laurent Wauquiez, Martial Saddier, Philippe Meunier, Brice Hortefeux et Étienne Blanc –, cumulent leur mandat avec un siège à l’Assemblée nationale. Une seule élue, Stéphanie Pernod-Beaudon, fait de même.
Cela ne devrait pas durer. Sauf retour en arrière à la faveur des prochains scrutins, les députés (et les sénateurs) exerçant une autre fonction exécutive locale devront y renoncer à l’issue du prochain renouvellement de leurs assemblées, en juin 2017.
Les droits des femmes ne seraient pas une priorité pour l’exécutif régional
En attendant, pour le Rassemblement citoyen, écologiste et solidaire, les droits des femmes sont loin d’être à la fête sous la présidence de Laurent Wauquiez. Le Planning familial a vu sa subvention baisser de 30 %. Faute de financement, le Centre d’information des droits des femmes et des familles (CDIFF Isère) a, lui, dû mettre la clé sous la porte en septembre 2016. Quant au Pass contraception, il est « toujours en sursis ».
« Les droits des femmes en Auvergne – Rhône-Alpes ne sont absolument pas une priorité pour l’exécutif régional », poursuit le groupe d’opposition. « La quinzaine de l’égalité femme-homme mise en place par l’ancienne majorité rhônalpine n’a pas survécu », notent-ils. Quant au « rapport égalité femme-homme qui est une obligation, il n’a pas encore été présenté devant notre assemblée ».
PC