FOCUS - Le Premier ministre Bernard Cazeneuve et la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, ont signé, ce jeudi 9 février avec Christophe Ferrari, président de Grenoble-Alpes Métropole, le Pacte Métropolitain d’Innovation, la convention pour une Métropole respirable, ainsi qu’un accord partenarial avec l’Ademe. Trois engagements forts pour un plan d’actions « ambitieux » en vue d’améliorer la qualité de l’air et d’affirmer la prise en compte de ce thème dans les politiques métropolitaines.
Ce jeudi 9 février, vers 16 h 15 les abords du Forum où sont installés les bureaux de Grenoble-Alpes Métropole sont en état de siège.
Et pour cause puisque Ségolène Royal, la ministre de l’Environnement, et Bernard Cazeneuve, le Premier ministre, sont attendus d’un instant à l’autre.
Accompagner les stratégies territoriales d’innovation
Les deux ministres arrivent tout juste de la presqu’île où ils ont pu visiter les laboratoires de recherche de CEA Tech, le pôle « recherche technologique » du CEA, qui travaillent sur la transition énergétique. Notamment les travaux menés sur les technologies photovoltaïques à haut rendement ou encore les recherches engagées sur les accumulateurs ou autres batteries.
Ils sont attendus dans la grande salle du conseil métropolitain par un parterre de personnalités politiques, civiles et militaires pour la signature du Pacte métropolitain d’innovation (PMI). Également au programme : la convention pour une Métropole respirable et un accord partenarial avec l’Ademe.
Une première en France. Objectif affiché ? Permettre aux parties d’œuvrer ensemble, et encore plus efficacement, sur les problématiques de sobriété énergétique.
Un déplacement stratégique, donc, pour démontrer la priorité que le gouvernement accorde à l’accompagnement des stratégies territoriales d’innovations ainsi qu’à leur valorisation dans le domaine de la transition énergétique.
« Vivre dans des villes respirables où enfin le transport sera propre ! »
« Ici à Grenoble nous avons ce pôle d’excellence qu’est le CEA et un territoire d’excellence avec l’agglomération et la Ville de Grenoble », décrit Ségolène Royal qui tient à souligner « la dimension écologique et énergétique du projet de territoire ». La preuve ? « Chaque fois qu’un appel à projet est lancé, je vois apparaître Grenoble et son agglomération ! », plaisante-t-elle, soulevant les rires de la salle.
L’occasion pour la ministre de révéler un scoop concernant l’un d’entre-eux, le projet « Biomasse » porté par la Métropole. « Je viens de proposer à la Commission de régulation de l’énergie (CRE) de retenir ce projet dans le cadre des appels à projets biomasse en augmentant le volume lauréat de 60 Mégawatts à 70 MW parce que c’est le seul projet qui prévoit un financement participatif. »
Ségolène Royal ne manquera pas de saluer « le partenariat historique et de grande qualité entre l’agglomération de Grenoble et l’Ademe ». De fait, depuis 2014, 53 opérations ont été soutenues par l’agence pour un montant total de 31 millions d’euros d’investissement, avec notamment les plateformes locales de rénovation énergétiques.
« C’est pour cela que je veux aussi saluer la mobilisation de la Métropole et de la Ville de Grenoble pour la qualité de l’air en créant des Zones à circulation restreinte (ZCR) afin de protéger la santé des habitants. » Et d’ajouter : « Parce que je crois que nous devons vraiment passer à une autre civilisation de la ville et c’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, le Gouvernement vous aide dans ce nouveau projet de ville respirable où enfin le transport sera propre ! »
« C’est à partir de territoires avant-gardistes, comme ici, ou de centres de recherche, comme ceux que nous venons de voir, que nous pouvons assurer notre leadership au niveau mondial par des territoires qui anticipent la planète de demain », conclut Ségolène Royal.
Un contrat essentiel pour l’avenir de la Métropole
« Je voudrai vous féliciter pour cette capacité que vous avez en permanence à définir et à dégager de nouvelles frontières. Ce que nous allons signer aujourd’hui est essentiel pour l’avenir de la Métropole », a quant à lui déclaré Bernard Cazeneuve, à l’attention des élus.
« Nous avons de bonnes raisons de signer ce pacte. Je suis particulièrement heureux de signer ces accords qui nous engagent durablement, qui nous conduirons à tenir nos engagements budgétaires et les objectifs que nous nous sommes fixés. C’est toujours mieux quand on signe un contrat. »
Un ministre décidément d’humeur badine qui a terminé sur une plaisanterie : « C’est la raison pour laquelle ceux qui sont opposés à la signature de ce contrat peuvent s’exprimer maintenant ou se taire à jamais ! »
Joël Kermabon
Un Pacte qui vise l’engagement d’actions concrètes
Le 6 juillet 2016, le Premier ministre et les présidents des 15 Métropoles françaises ont signé à Lyon le Pacte État-Métropoles. L’objectif visé ? Renforcer leur capacité d’action au service des habitants et en faire « des catalyseurs du développement régional ». En scellant ce pacte, l’État et les Métropoles se sont engagés dans la voie consistant à mettre en place une série de mesures et d’expérimentations pour soutenir leurs démarches d’innovation et stratégies de développement durable. Et ainsi favoriser les coopérations avec les territoires avoisinants les métropoles.
Ça c’est la théorie, et concrètement ? Christophe Ferrari, le président de Grenoble-Alpes Métropole, liste dans son discours quelques-unes des actions que va permettre d’engager, et sans tarder, le Pacte métropolitain d’innovation :
« Construction d’un réseau de chaleur biomasse sur la commune de Gières, récupération de la chaleur fatale produite par la plateforme chimique du Pont-de-Claix, développement des parcs photovoltaïques en zone urbaine au travers de sociétés de participation citoyenne, construction du service public métropolitain de la donnée énergétique, renouvellement du parc de véhicules publics ou encore développement d’un poste de commande centralisé au service d’une mobilité multimodale », énumère l’élu qui se félicite de « cette excellente nouvelle ».