EN BREF – Grenoble fait la chasse au diesel. Alors que la réglementation des livraisons de marchandises sera opérationnelle dès le 1er janvier 2017, la capitale des Alpes vise sa flotte de bus. Après avoir acquis bus hybrides et commandé véhicules carburant au gaz naturel, la Ville teste jusqu’en février le bus électrique. Objectif : la fin du diesel d’ici 2021. Mais aussi prendre de vitesse le législateur…
D’ici 2021, plus aucun bus diesel ne devrait circuler dans Grenoble. Les 120 bus carburant au gasoil qui constituent encore aujourd’hui la majorité de la flotte, vivent donc leurs dernières années.
Se pose toutefois la question de leurs remplaçants. Des bus électriques ? Des hybrides ? Des véhicules carburant au gaz naturel ? Et dans quelle proportion ?
Tout dépendra du résultat de l’expérimentation conduite jusqu’en février dans la capitale des Alpes. Pendant quatre mois, Grenoble teste le bus électrique. Cinq bus de cinq constructeurs différents vont ainsi parcourir les lignes Chrono C3 et C4.
Objectif pour la Ville de Grenoble, la Métropole et le syndicat mixte des transports en commun (SMTC) : expérimenter la fiabilité et l’autonomie de ces nouveaux véhicules, en collaboration avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et sous l’égide d’un comité de suivi composé du SMTC, de la Sémitag, de Transdev, du CEA et du pôle de compétitivité Lyon Urban truck and bus (LUTB).
Plus “écologiques” car n’émettant pas de gaz à effet de serre, moins bruyants aussi, ces bus sont présentés comme plus économiques, l’énergie électrique s’avérant moins chère. En faisant abstraction qu’un bus électrique, à raison d’environ 500 000 euros l’unité, coûte deux fois plus cher à l’achat qu’un bus diesel…
Là n’est pas son seul point faible, l’autonomie constituant son talon d’Achille. D’autant qu’il y a de la concurrence dans l’air. Grenoble ne vient-elle pas d’acquérir et de mettre en service 54 bus hybrides diesel/électrique et de commander 29 bus GNV en renouvellement de son parc existant ?
Cinq constructeurs sur les rangs à Grenoble
Le marché est, en tout cas, convoité. De fait, cinq constructeurs se disputent le marché du bus électrique à Grenoble. Le leader mondial notamment, le chinois Yutong, qui ouvre le ban de l’expérimentation. Jusqu’au 21 janvier, son bus électrique, déjà testé sur les réseaux franciliens, mais aussi à Rouen, Chartres, Lyon ou Saint-Étienne, parcourt les deux lignes Grenoble Victor-Hugo/Échirolles centre du graphisme et Grenoble Victor Hugo/Eybens Le Verderet.
Lui emboîtent le pas le constructeur espagnol Irizar (du 10 novembre au 10 février), le polonais Solaris (du 15 décembre au 15 février), puis les français Bolloré et Heuliez en janvier-février.
En attendant le résultat de l’expérimentation avec, à la clé, le lancement d’un appel d’offres, Grenoble poursuit sa mutation. Avec un autre objectif : celui de prendre de vitesse la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte.
Le législateur oblige en effet les collectivités à renouveler leur parc de moitié d’ici 2020, et en totalité d’ici 2025, pour l’équiper en véhicules propres. Grenoble entend faire mieux. « Notre objectif est d’être exemplaire », résume-t-on au SMTC. Qui s’en plaindrait ?
Patricia Cerinsek
LE TROLLEYBUS NE REPASSERA PAS
N’y avait-il pas d’autre choix que celui du bus électrique ? Car Grenoble a conservé ses infrastructures qui, jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix, ont permis aux trolleybus de circuler. Les démonter coûtant très cher, le choix a été fait de tout laisser en place…
Pourquoi pas relancer le trolley ? Le coût serait alors le double. Soit bien un million d’euros pour mettre aux normes les infrastructures existantes qui n’ont pas bougé depuis une vingtaine d’années. Trop cher donc…