FOCUS – Après celui de 2012, l'annonce d'un nouveau plan social impliquant 106 suppressions de postes sur le site grenoblois de Siemens fait craindre le pire aux syndicats. Un désengagement à moyen ou long terme ? L'entreprise affirme au contraire jouer la carte de la pérennisation. Mais le dialogue s'annonce rude.
« Les voyants sont tellement rouges qu'on imagine l'issue avec pessimisme. » Philippe Locatelli, de la CGT Siemens, ne se fait plus d'illusions sur l'avenir de Siemens à Grenoble. Le nouveau plan social adopté mardi 11 octobre par le groupe industriel allemand comprend 106 suppressions de postes sur le site grenoblois, spécialisé dans la fabrication d'équipements électriques dans le domaine de la haute tension. Une nouvelle preuve de désengagement aux yeux des syndicats.
Des inquiétudes partagées par la CFDT, à travers la voix de son délégué Stéphane Bénureau. « Nous étions 820, nous sommes maintenant 405. Si le plan social se concrétise, nous serons dans les 300… On a des tailles critiques. Cela va donc vraiment nous pénaliser et nous mettre en danger pour l'avenir. »
Les deux syndicats présents au sein de l'entreprise contestent le plan social, auquel ils auraient préféré un plan de départs volontaires. Et font d'ores et déjà savoir qu'ils refuseront de se mettre autour de la table des négociations tant qu'il sera maintenu.
« Pérenniser les activités »
Du côté de la direction, on conteste farouchement toute volonté de désengagement. Ludovic Vallon, responsable du site Siemens de Grenoble, l'affirme : « L'objectif de Siemens est vraiment de pérenniser les activités de la division Energy Management en France et de conforter notre ancrage grenoblois. »
Selon l'entreprise, le plan social répond à des difficultés rencontrées sur certains marchés, du fait d'une concurrence très forte sur le territoire français, d'une baisse des commandes liée à la chute du cours du pétrole dans les pays d'Afrique du Nord, ou encore de l'instabilité géopolitique dans un pays comme la Libye, où Siemens était bien implantée. Une analyse de la situation que les syndicats sont loin de partager.
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