EN BREF – La Maison de l’image propose la quatrième édition du Mois de la photo, s’inscrivant autant dans les Paysages chers au Département pour cette année culturelle 2016 – 2017 que dans les Rencontres franco-italiennes de la photographie, en mettant à l’honneur le travail de Gabriele Basilico.
Port d’Anvers, le noir et blanc souligne un ciel bas et lourd tandis qu’un bateau au loin laisse échapper une fumée qui se confond avec les nuages. La ligne de fuite semble porter vers l’infini, la symétrie de la scène est biaisée et la balustrade donne l’impression de marquer la frontière entre deux mondes. Le regard de Gabriele Basilico est implacable.
La photographie occupe un mur entier de la salle consacrée aux clichés du grand photographe italien décédé en 2013, “vedette” du quatrième Mois de la photo organisé à l’Ancien Musée de peinture, place Verdun à Grenoble, par la Maison de l’image, du 14 septembre au 2 octobre 2016.
Ici, ce sont les paysages, les « Paesaggi » de l’artiste qui sont représentés, auxquels il a consacré la même patience, le même méthodisme qu’aux photographies urbaines qui ont marqué le début de sa carrière. Des yeux d’architecte – sa formation initiale – pour capter des panoramas denses, marqués à différentes échelles par la main de l’homme.
Une vedette et onze invités
Des paysages, encore ? L’exposition s’inscrit en effet dans le plan Paysage > Paysages dessiné par le Département sur proposition du groupement artistique Laboratoire. Mais elle répond également à l’invitation des Rencontres franco-italiennes de la photographie, dont la première édition se tient en parallèle du Mois de la photo, du 14 septembre au 8 octobre à La Plateforme, située dans l’aile nord de l’Ancien Musée de peinture.
Outre l’exceptionnelle exposition consacrée au travail de Gabriele Basilico, onze photographes invités sont au programme de l’événement et présentent leurs œuvres. Là encore, des paysages et des regards particuliers qui se répondent, et parfois se contredisent.
Regards et paysages
Alors que le photographe amateur grenoblois Olivier Cretin, adepte de “l’urbex” ou exploration urbaine, joue sur les cadres pour donner à ses photographies de bâtiments déserts ou abandonnés des allures picturales surprenantes, les clichés du Chili réalisés par le Belge Simon Vansteenwinckel s’affichent comme de déroutants témoignages post-apocalyptiques.
Quant aux photographies de Xavier Blondeau, ses Présences obscures traitent des îlots de lumière dans la nuit noire des villes, et offrent des points de vue oscillant entre sérénité silencieuse et paysages anxiogènes. Selon les lieux, les angles, ou plus simplement l’œil de celui ou celle qui regarde…
Autant de sensibilités et d’approches que l’on retrouvera dans le très beau catalogue de l’exposition, qui donne bien entendu la part belle aux photographies de Gabriele Basilico mais n’oublie pas, loin de là, de consacrer à chacun des artistes exposés l’espace suffisant pour s’exprimer et raconter son univers.