REPORTAGE VIDÉO – Dans un contexte de lutte contre l’insécurité et le terrorisme, d’importantes forces de police ont été mobilisées ce mercredi 27 juillet entre 21 heures et minuit. Positionnés aux abords de trois péages majeurs des autoroutes iséroises, gendarmes et douaniers ont procédé à des contrôles et à des fouilles inopinés de véhicules et de leurs passagers. Leurs objectifs ? Interpeller les auteurs d’infractions en matière d’actes de terrorisme, d’armes et de munitions, de trafics de stupéfiants ainsi que de vols et de recels.
« La période est critique. Ces fouilles peuvent permettre de découvrir des armes, des stupéfiants, mais ce que nous cherchons tout particulièrement c’est à créer un effet de nasse pour interpeller des malfaiteurs », déclare Olivier Nagabbo, procureur adjoint au parquet de Grenoble. De fait, dès le crépuscule de ce mercredi 27 juillet, les pièges sont en place. En témoignent, visibles de loin, les très nombreux gyrophares bleus clignotants aux abords du péage de la barrière de Voreppe sur l’A48.
« La pêche n’a pas été miraculeuse »
Les militaires des forces de gendarmerie et des douanes n’ont pas mis tous leurs œufs dans le même panier. Misant sur la simultanéité des opérations de contrôle, les autorités ont démultiplié le dispositif – pour le rendre encore plus efficace – en investissant également les péages de Chatuzange-le-Goubet et de Saint-Quentin Fallavier, situés respectivement sur les autoroutes A49 et A43.
Contrevenants et malfrats de tous poils peuvent à juste titre s’inquiéter. A moins d’avoir de la chance, il va être difficile de passer à travers les mailles du filet.
C’est bien ce qu’escomptent les services du groupement de gendarmerie de l’Isère qui vont ainsi procéder au contrôle des plaques d’immatriculation de près de huit cents véhicules assortis de plus de deux cents contrôles d’identité. Mais pas seulement.
S’en référant à leur fameux flair, les douaniers fouillent les coffres et l’intérieur de certains véhicules, tandis qu’une équipe cynophile tente de détecter des traces de stupéfiants. Ces contrôles aléatoires ont-ils porté leurs fruits ? « La pêche n’a pas été miraculeuse mais elle n’en est pas moins importante », se félicite, visiblement satisfait, Lionel Beffre, le préfet de l’Isère.
Une opération d’envergure
Retour en images sur une opération d’envergure à l’occasion de laquelle les pouvoirs publics – chose assez rare – avaient choisi de communiquer. Au delà de la recherche de délits et d’infractions, tout porte à croire que l’objectif était également de rassurer la population, eu égard à la période critique que traverse le pays.
Reportage Joël Kermabon
La lutte contre le terrorisme en toile de fond
Les forces de police n’étaient pas là que pour contrôler les permis de conduire, rechercher des stupéfiants ou vérifier si certains véhicules n’étaient pas volés. Quid en l’occurrence des objectifs – affichés – de lutte contre le terrorisme ? « On ne peut pas saucissonner la nature des contrôles. Dès lors que nous disposons du pouvoir de fouiller, ces contrôles visent plusieurs choses » – entendez des indices d’implication terroriste –, explique quelque peu sibyllin, Lionel Beffre.
Quant au repérage et au suivi des personnes « fichées S », il n’entre pas, à proprement parler, dans le cadre de ces contrôles.
« Ce n’est pas mon domaine que celui du renseignement mais celui de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) », explique Olivier Nagabbo, l’adjoint au procureur de la République de Grenoble.
« Bien évidemment, ces contrôles permettent aussi de repérer des gens, de contrôler avec qui ils sont et de les suivre… Mais on est là dans le pré-judiciaire », conclut le magistrat du parquet.
Joël Kermabon