DIAPO-SON – Les manifestants contre la loi Travail font beaucoup de bruit ces temps-ci, mais l’État continue de faire la sourde oreille. Aux grands maux, les grands remèdes. Vendredi soir, des groupes de personnes munies de casseroles se sont donné rendez-vous devant les mairies, partout en France. Elles étaient plus d’une soixantaine devant l’hôtel de Ville de Grenoble.
Casseroles, poêles, cuillères se sont joyeusement entrechoquées, ce vendredi 17 juin, devant les mairies de France, sur le coup de 19 h 30. Baptisée “Casseroles Debout”, l’opération visait, une fois de plus, « la loi Travail et son monde ». D’où est venue l’idée ? Elle est née au cours d’une réunion du mouvement Nuit debout Nantes. Elle s’est ensuite diffusée, comme une traînée de poudre, dans le reste de la France. En seulement deux semaines, 500 rassemblements ont ainsi été recensés.
Festif, joyeux et bon enfant… en apparence
A Grenoble, plus d’une soixantaine de participants ont répondu à l’invitation. Parmi les joueurs de casseroles, des jeunes et moins jeunes et, bien sûr, des fidèles de Nuit debout Grenoble, à l’instar de Françoise. Elle a emmené avec elle une partie de sa batterie de casseroles pour en prêter à ceux venus les mains vides.
L’événement est festif, joyeux et bon enfant… en apparence. Car les slogans poussés dans le micro sont moins tendres : « P comme pourri, S comme salaud. A bas, le Parti socialiste ! » ; « Tout est à nous. Rien n’est à eux. Tout ce qu’ils ont, ils l’ont volé ! » ; « Qui c’est les casseurs ? C’est eux les casseurs ! » ou « Le peuple uni ne sera jamais vaincu. »
Christian, un artiste franco-italien de passage à Grenoble, a eu connaissance de l’événement sur les réseaux sociaux. « J’ai voulu aussi frapper sur la casserole. Je trouve ça formidable toutes ces initiatives qui sortent les gens de quelques années de mutisme, de non-espérance. Je soutiens toutes ces manifestations que Nuit debout organise, qui vont dans le sens de la critique de ce monde, où l’homme va tout droit à sa perte… »
Témoignage d’une participante :
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Après l’action qui s’est achevée vers 21 heures, les participants ont partagé leurs impressions. « Casseroles debout nous a donné la pêche ! Ça peut apporter un nouveau souffle au mouvement », s’est réjoui le groupe. « On n’était pas nombreux, mais on a distribué pas mal de flyers. »
Yuliya Ruzhechka (photos) et Séverine Cattiaux (texte et son)