REPORTAGE VIDÉO – Près de trois cents Grenoblois ont participé, ce samedi 30 avril, au grand nettoyage organisé par la ville de Grenoble, dans le cadre de la journée de « La belle saison ». Accompagnés par de nombreux élus et agents de la propreté urbaine et des espaces verts, ils ont arpenté certains secteurs de la ville pour collecter un maximum de détritus. L’occasion aussi de découvrir le travail réalisé au quotidien par les agents de la Ville.
« Il y a encore quelque temps, la tâche principale du service des espaces verts c’était la taille des arbustes, des arbres, le jardinage… Depuis deux ans, c’est le nettoyage ! […] Il faut absolument inverser la tendance afin que les espaces verts puissent se recentrer sur le cœur de leur métier », explique un responsable des espaces verts de la ville de Grenoble.
Ce dernier s’exprime devant la cinquantaine de personnes rassemblées devant la gare basse du téléphérique de Grenoble.
Tous, petits et grands, se sont mobilisés pour participer à l’opération de nettoyage du secteur de la Bastille organisée par la ville de Grenoble dans le cadre de l’opération « La belle saison », une journée d’action pour l’embellissement de la ville.
Grand nettoyage de printemps à la Bastille
Les abords de la Bastille figuraient parmi les seize parcours au cours desquels les Grenoblois et les agents municipaux, accompagnés des élus, étaient appelés à nettoyer leur quartier. Une mobilisation qui, selon la Ville, a bien fonctionné, puisque pas moins de trois cents personnes ont répondu à l’appel sur l’ensemble des secteurs.
Peut-être aussi le résultat d’un travail effectué en amont, notamment avec les maisons des habitants, les unions de quartier et les écoles. Bilan de ce nettoyage de printemps : 8 m³ de déchets.
Le site de la Bastille est emblématique du travail effectué par les services de la Ville. « C’est un site naturel, en pente, qui ne supporte pas un travail mécanique. Cela veut dire que nos agent passent beaucoup d’heures toutes les semaines à le nettoyer », déplore Pierre Mériaux.
Pour le conseiller municipal délégué au tourisme et à la montagne, c’est limpide : « Moins les gens pollueront, moins on aura besoin de nettoyer et plus les agents pourront faire de l’amélioration et de l’entretien des espaces verts. » CQFD.
Retour en images sur l’opération menée sur les flancs de la Bastille.
Reportage Joël Kermabon
« Une ville propre est une ville qu’on ne salit pas »
Préparée avec les agents des espaces verts et de la propreté urbaine de la ville de Grenoble, la journée de « La belle saison » a pour vocation de faire découvrir au public le travail mené au quotidien par ces deux services « pour rendre Grenoble propre et belle ». Le tout au cours d’un grand nettoyage de printemps et, plus tard dans l’après-midi, d’ateliers découvertes, place Victor Hugo.
Quid des objectifs poursuivis par la Ville avec cette journée de sensibilisation ? « Au-delà de cette journée, il s’agit de faire toucher du doigt au plus grand nombre que, oui, chacun peut agir pour embellir, prendre soin, améliorer Grenoble… toute l’année !, explique Éric Piolle, le maire de Grenoble.
Cultiver les bons gestes, par le respect des biens et des espaces publics – déchets, dégradations, tags, etc. – et par l’amélioration de l’existant – végétalisation, entretien, etc. – c’est à portée de main ! »
Autre message que la municipalité a voulu faire passer : « Une ville propre, agréable, c’est une ville dont chacun prend soin au quotidien, et qu’on ne salit pas. » Des discours que dénonce l’opposition municipale évoquant, dans un article du site Les Républicains 38, une nouvelle opération de communication d’Éric Piolle.
Et de fustiger « l’espèce de « nettoyage de printemps » auquel la majorité appelle les Grenoblois à participer, « qui a pour objet de faire oublier qu’elle ne veut plus assurer la propreté de la ville ».
Une participation somme toute modeste
Une chose est sure, la municipalité entend bien reconduire l’opération de la Belle Saison tous les ans. Celle-ci cite, à titre d’exemples, d’autres grandes villes qui se sont déjà lancées dans l’aventure avec un certain succès, estime-t-elle. Notamment Gatineau, ville québécoise de 275.000 habitants, où 15.000 d’entre eux se mobilisent chaque année pour l’entretien. Autre exemple probant, la journée Paris fais-toi belle qui a rassemblé 1000 Parisiens en mai 2015.
Toujours est-il que si la municipalité se félicite d’avoir pu rassembler quelques trois cents participants – sur les seules opérations de nettoyage –, on reste encore bien en-deçà du taux de participation à l’événement québecois.
La municipalité n’entend pas, pour autant, en rester là. Elle tient ainsi à encourager les citoyens à cultiver les bons gestes et à remercier ceux qui les ont déjà adoptés dans le cadre de la démarche « Grenoble vous dit merci ! ». Une démarche qui fera prochainement l’objet d’une campagne d’affichage dans toute la ville. Parmi les thématiques abordées : la dégradation du mobilier urbain, le tri, ou bien encore les encombrants et déchets.
« Ce n’est pas facile de rendre une ville propre ! »
Deuxième partie de cette journée de « La belle saison », des rencontres et animations place Victor Hugo : exposition, ateliers découvertes, démonstrations des services des espaces verts et de la propreté urbaine, stands sur le lombricompostage et les espaces canins… Fort visibles avec leurs gilets jaunes fluo, les six équipes de secteurs de la propreté urbaine constituaient le gros du contingent présent sur la place.
Ceux des espaces verts n’étaient pas en reste et s’appliquaient sur les parterres floraux entourant le bassin central. Sans oublier, exposées dans un coin, les laveuses, décapeuses et autres petites balayeuses articulées de la propreté urbaine, toutes parfaitement lustrées. De même que les outils, tondeuses et tracteurs employés par les espaces verts.
« Nos métiers sont mal connus des usagers. Ce n’est pas facile de rendre une ville propre.
Il y a beaucoup de contraintes : la pluie, le froid… Mais surtout, ce sont les incivilités auxquelles nous sommes confrontés tous les jours qui sont désespérantes », explique Fabrice Cauvin, technicien à la cellule Prospective-qualité de la propreté urbaine. Peu de Grenoblois ont toutefois répondu à ce premier rendez-vous citoyen qui leur offrait la possibilité de mieux connaître ceux qui s’occupent au quotidien de l’entretien de la ville.
Joël Kermabon
Les déjections canines verbalisées
Suite à cette journée dédiée à l’embellissement de la ville, la municipalité invite les habitants à « cultiver les bons gestes pour améliorer la qualité de la vie […] pour un espace public propre et serein ».
Outre les infractions liées au stationnement très gênant et à la circulation à risque des cyclistes, l’abandon de déjections canines hors des parcs à chiens sera désormais verbalisé à hauteur de 35 euros. La mesure sera-t-elle dissuasive et efficace ? Tout dépendra du nombre de flagrants délits…