EN BREF – Cet hiver, pluie, vent et neige semblent avoir repoussé les skieurs en Isère. La fréquentation des stations de ski a en effet baissé pendant les vacances de février dans notre département, selon Isère Tourisme. Seuls les hôteliers et restaurateurs ont réussi à tirer leur épingle du jeu.
La météo chaotique et maussade de ces dernières semaines aurait-elle eu raison des skieurs les plus assidus ? La fréquentation des stations de ski est en effet en net recul par rapport aux années précédentes, selon la note de conjoncture d’Isère Tourisme en date du 14 mars 2016.
Domaines Skiables de France constate ainsi une baisse de 18 % par rapport à l’hiver dernier, pour les remontées mécaniques, en Isère et dans la Drôme. En cause, cette météo capricieuse et le faible enneigement, notamment en dessous de 1.200 mètres d’altitude. De son côté, Skipass annonce un recul de 35 % de l’enneigement dans les stations de l’Isère par rapport à la moyenne des trois dernières saisons. L’utilisation des canons à neige a toutefois permis d’ouvrir partiellement les domaines et d’offrir des conditions de ski correctes dans les stations de moyenne et haute altitudes.
Cette baisse de fréquentation des remontées mécaniques se ressent aussi dans les déplacements moindres de la clientèle de proximité à la journée. Le nombre de véhicules sur les routes d’accès aux stations est ainsi en baisse par rapport aux trois dernières années, selon la Direction des mobilités du département de l’Isère.
Hôteliers et restaurateurs plutôt satisfaits
En revanche, les stations iséroises semblent satisfaites de l’activité touristique de ces vacances de février. Avec un taux de remplissage de 70 %, les hébergements marchands ont quasiment fait le plein. Ce résultat est d’ailleurs conforme à la moyenne observée au cours des quatre dernières saisons.
À noter toutefois une différence entre la première et la seconde quinzaine des vacances. Si la période du 7 au 21 février a connu la plus forte affluence (70 à 75 % de remplissage), grâce à la clientèle familiale française et à la présence des Belges et des Britanniques, la seconde quinzaine a connu un moindre taux de remplissage. Les quelques chutes de neige ont toutefois facilité les réservations de dernière minute (64 à 70 %).
L’intervacances pour rattraper une saison en baisse
Ces vacances en partie gâchées par le mauvais temps s’ajoutent ainsi à un début de saison déjà mitigé. Le retard accumulé est de 10 % pendant les vacances de Noël et de 4 % pendant la période intervacances de janvier, selon Isère Tourisme. Les hébergements marchands affichent de leur côté, une baisse globale de 5 % sur les trois premiers mois de la saison.
Rien n’est encore joué, toutefois. Les stations de sports d’hiver espèrent se rattraper sur le mois de mars et les vacances de Pâques. Deux périodes qui représentent, à elles seules, 30 % de l’activité hivernale. Les conditions d’enneigement, qui sont actuellement optimales, devraient leur permettre de fonctionner jusqu’à fin mars, début avril. La fréquentation des clientèles de proximité pourrait alors rattraper en partie le retard accumulé.
Autre facteur bénéfique : le calendrier scolaire. Les vacances de Pâques qui ont été avancées d’une semaine pourraient en effet favoriser les séjours à la montagne. Du côté des vacanciers étrangers, les Allemands, les Belges et les Britanniques seront tour à tour, en vacances jusqu’à mi-avril. Certaines résidences de tourisme affichent d’ailleurs déjà un taux d’occupation de 100 % sur le mois de mars. De quoi peut-être rassurer les professionnels du tourisme de montagne.
Maïlys Medjadj
Chiffres clés de l’Isère en hiver :
3e département montagne en nombre de séjours
10,9 millions de nuitées
53 % de courts séjours
85 % de clientèle française :
1. Rhône-Alpes 2. Ile-de-France 3. Paca
15 % de clientèle étrangère :
1. Royaume Uni 2. Belgique 3. Italie