REPORTAGE VIDÉO – Une marche pacifique pour les droits des animaux était organisée dans les rues du centre de Grenoble ce samedi 13 février 2016, à l’initiative de l’association Cause animaux libres Isère (Cali). Un seul mot d’ordre : informer et sensibiliser les personnes à la souffrance animale occasionnée par nos modes de consommation.
Le grand public aurait-il besoin de voir pour croire et se mobiliser contre la souffrance animale ? Les défenseurs des droits des animaux brandissaient bannières et pancartes chocs dans les rues du centre de Grenoble, ce samedi 13 février 2016.
Des affiches où la souffrance animale sous toutes ses formes, y était dénoncée : mauvais traitements des animaux dans les abattoirs, gavage des oies, conditions d’élevage dans le commerce de la fourrure, vivisection et expérimentation animale, tests cosmétiques sur les animaux, abandons… Mais aussi, menaces qui pèsent sur les espèces protégées. « Stop à l’éradication des loups », pouvait-on ainsi lire sur une pancarte.
« Justice pour les animaux ! »
Peu avant le top départ à 14 heures rue Félix Poulat, les associations Cali et L214 éthique & animaux tenaient un stand d’information. Deux heures durant, la cohorte d’une centaine de militants a ensuite arpenté le pavé grenoblois, place Victor Hugo, dans les rues piétonnes, place aux Herbes, pour finir par deux happenings, places Grenette et Félix Poulat.
En tête du cortège, Lydie Visona, présidente de l’association Cali, n’a eu de cesse d’informer les passants dans son mégaphone : « Pour produire 1 kilo de viande, il faut utiliser 10 kilos d’aliments qui pourraient nourrir les populations des pays pauvres qui les produisent […] 60 % des terres disponibles dans le monde sont consacrées à l’élevage, juste pour trouver notre bout de viande tous les jours dans notre assiette. »
Et la foule de scander « Non à la torture animale ! », de siffler devant les enseignes cosmétiques qui pratiquent des tests sur les animaux, pour finir par clamer haut et fort « Justice pour les animaux ! »
Reportage Véronique Magnin
Les alternatives sans souffrance animale existent
« Depuis des milliers d’années, les animaux sont traités comme des moins que rien et sont bafoués », dénonce Lydie Visona. « Nous, nous sommes quasiment tous végétariens ou végétaliens », précise-t-elle. Entendez des régimes alimentaires respectivement, sans viande ni poisson, ou sans aucun produit issu d’animaux.
Les alternatives sans souffrance animale existent, y compris dans la mode. « Aujourd’hui, les grandes marques comme Esprit, Nike et Puma commencent à utiliser le cuir végétal d’ananas dans certains modèles. C’est une réponse pour nous les vegans. Cela évite de dépecer vivant les animaux », précise une membre active de l’association Cali.
Si la manifestation a été plutôt bien accueillie par les passants, certains badauds se montraient circonspects. « Je ne pense pas que cela va changer grand chose parce qu’il n’y a pas assez de monde mobilisé », dit l’un d’entre eux.
Un autre se focalise sur la pancarte du loup : « Je pense que cette manifestation est déplacée car si on dit oui au loup, c’est les bergers qui vont finir par disparaître de la montagne et, avec eux, les espaces ouverts et la biodiversité ».
L’événement a également fédéré d’autres associations de sensibilisation à la souffrance animale : April, Justice pour les animaux Savoie (Ajas) et la Fédération française de protection animale (FFPA). Au delà de la sensibilisation à la cause, toutes avaient aussi pour objectif d’inviter un maximum de personnes à les rejoindre dans leur combat contre le spécisme (cf. encadré ci-dessous). Sans doute faudrait-il ajouter : pour pouvoir davantage peser dans le débat démocratique ?
Véronique Magnin
Vous avez dit spécisme ?
Concept utilisé par les défenseurs des droits des animaux pour nommer le traitement discriminatoire que les humains imposent aux animaux, le spécisme est, selon l’association Cali, « la discrimination fondée sur le critère de l’espèce, comme le racisme se fonde sur la “race” et le sexisme sur le sexe. C’est l’idéologie qui permet d’accepter que l’on fasse subir à un être sensible ce que l’on ne voudrait pas qu’on nous fasse, simplement parce qu’il est d’une autre espèce. Avec pour conséquences l’exploitation, l’emprisonnement, la torture et le massacre d’innombrables êtres sensibles dont le seul crime est de ne pas être nés sous forme humaine. »