DÉCRYPTAGE – Alors qu’un attentat vient tout juste d’être déjoué à Orléans et que le gouvernement a présenté, ce mercredi 23 décembre, son projet de réforme de la Constitution pour inscrire dans le texte fondateur de la Ve République l’état d’urgence, celui-ci est plus que jamais d’actualité. Comment est-il mis en œuvre en Isère depuis les attentats de Paris ? Éléments de réponse.
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« Le propre du terrorisme est de terroriser. La résistance, c’est de continuer à vivre ! » Voilà dans quel état d’esprit se trouve Jean-Paul Bonnetain, préfet de l’Isère, depuis les attentats multiples de Paris qui ont sidéré les Français. Et pour cause : pas moins de sept millions d’entre eux auraient été touchés de près ou de loin. Soit trois fois la population parisienne ou plus d’un français sur dix, selon Camille Roth, chercheur au CNRS spécialiste de la dynamique des réseaux, interrogé à la mi-décembre par Rue89.
Jean-Paul Bonnetain, préfet de l’Isère.
Depuis, pas un jour sans que dix à quinze informations opérationnelles soient enregistrées sur les risques d’attentats en France, d’après Roland Jacquard, président de l’Observatoire international du terrorisme*. Par exemple, des indications précises de lieu ou de date qu’il s’agit de faire vérifier par les hommes de l’ombre, agents du renseignement.
« Tout interdire serait une victoire pour les terroristes »
En l’absence d’éléments nouveaux à l’échelon du département, le préfet de l’Isère a toutefois choisi de ne pas empêcher les manifestations de fin d’année, en faisant usage des compétences et des pouvoirs donnés par le décret du 14 novembre 2015 instaurant l’état d’urgence.
« Ce qui compte, explique le haut fonctionnaire, c’est de trouver la juste proportion entre mesures de sécurité et l’impérieuse nécessité de soutenir la vie sociale, culturelle, sportive et économique […] Tout interdire serait une victoire pour les terroristes ! », souligne-t-il.
Davantage de moyens concentrés sur les cibles potentielles
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