EN BREF – L’association du centre social Chorier Berriat, qui fait vivre en partenariat avec le CCAS la Maison des habitants Chorier Berriat de Grenoble, est sur le point de subir une baisse radicale de sa subvention municipale. De quoi susciter beaucoup d’incompréhension, d’inquiétude… et de colère.
« Semaine morte », affiche la banderole déployée au-dessus de l’entrée de la Maison des habitants Chorier Berriat. L’Association du centre social Chorier Berriat (CSCB) se voit en effet menacée d’une baisse sévère de sa subvention municipale – 50.000 euros de moins, soit près du tiers de la somme actuellement versée par la mairie. Une épée de Damoclès pour l’emploi des six salariés de l’association.
Cette « semaine morte », du lundi 7 au vendredi 11 décembre, s’accompagne d’une table ronde d’explications, à laquelle étaient conviés les adhérents du CSCB mercredi 9 décembre au soir.
Des explications bien nécessaires pour les membres de l’association car la responsable de cette coupe drastique – outre la baisse des dotations de l’État fréquemment mise en avant par la municipalité – serait… la politique menée par la Ville en direction de l’enfance.
« Désormais, le quasi seul critère retenu par la Ville pour l’attribution de la subvention de fonctionnement […] est relatif au nombre d’enfants accueillis au centre de loisirs, avec le nombre minimum légal d’animateurs pour les accompagner », écrit le conseil d’administration de l’association dans la lettre adressée à ses adhérents.
Or, si l’Association du centre social Chorier Berriat travaille bien avec des enfants, ceux-ci ne représentent pas le seul public concerné par ses actions. Entre jardin partagé, yoga, poterie ou repas dansants, l’association se targue de s’adresser à tout le monde, quel que soit l’âge ou le niveau de vie des personnes. Un modèle de mixité sociale qu’elle désire porter haut et fort.
L’inquiétude et la rancœur
Durant la table ronde, c’est bien l’inquiétude qui prédomine dans les échanges. Tandis que le président de l’association, Bruno Fave, déplore une volonté de « municipalisation » des maisons des habitants, d’autres membres déplorent l’absence de visibilité budgétaire. Ou de visibilité tout court de la part de la municipalité. « On n’a aucune vision de ce qu’ils veulent faire. Ils ne le savent pas ! », estime une participante.
Et l’inquiétude laisse volontiers la place à une certaine rancœur. Beaucoup ont l’impression que la mairie veut soumettre à une règle de gestion unique des situations variées. La colère est rentrée, mais les mots sont sans appel : « amateurisme », « incompétence », « tour d’ivoire »… « Ils bousillent l’espoir que l’on a mis en eux ! »
Bruno Face lui-même ne cache plus son désappointement : « J’ai dit aux élus que nous aurions gagné beaucoup de temps s’ils n’avaient pas fait croire aux différentes maisons des habitants que nous pouvions faire quelque chose. Les choix avaient été faits avant et la concertation était zéro. C’était de la poudre aux yeux ! »
De nouvelles réunions de travail avec la municipalité sont prévues, avec à la clé quelques pistes d’avenir possible pour l’association.
L’occasion de maintenir le dialogue. En attendant peut-être de restaurer la confiance.
Florent Mathieu