REPORTAGE – La cinquième édition du Startup Weekend Grenoble a réuni, ces 21 et 22 novembre, différents acteurs de l’écosystème grenoblois au croisement du monde de l’entreprise, de la recherche et de la formation. Le thème cette année : la ville 3.0. Immersion dans cet univers entrepreneurial où tout est possible mais rien n’est sûr…
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Vendredi 20 novembre. L’amphithéâtre de l’espace Formations de la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble (CCI) est rempli. Plus de 140 personnes se sont réunies pour participer à la cinquième édition du Startup Weekend Grenoble (SWG) sur le thème « City 3.0 : la ville de demain ».
Au total, pas moins de 29 porteurs de projets vont présenter leurs idées lors de cette première soirée de l’évènement.
Chacun d’eux a une minute pour convaincre une centaine de participants au SWG de voter pour son projet ou de rejoindre son équipe. Ce soir-là, la salle donne carte blanche à quinze projets sélectionnés.
Charge ensuite aux porteurs de projets de rassembler des compétences complémentaires pour construire en vingt-quatre heures un projet d’entreprise et le présenter au jury le dimanche.
Parmi les lots, l’hébergement et l’accompagnement de six mois au sein de l’accélérateur Le Carré, qui réunit des startups spécialisées en objets connectés. Et un but commun pour chacun des participants : construire un réseau professionnel qui pourra contribuer au développement de leur projet et au lancement de leur carrière dans le monde entrepreneurial.
Apprendre de ses erreurs
« L’objectif pour les participants est de valider leur idée en se confrontant à des professionnels, confie Benoît Collet, coorganisateur de l’événement. Ils font en 54 heures ce qu’ils feraient en plusieurs mois normalement. Et en bonus, tous les ans, des projets du Startup weekend deviennent des entreprises. C’est la cerise sur le gâteau ! »
Même si des projets construits à cette occasion échouent, le plus important est que les participants puissent, par la suite, créer leur entreprise et réaliser leur projet. Certains viennent d’ailleurs avec des idées très jeunes, voire même avec de faux projets, juste pour s’entraîner, à en croire Benoît Collet. « L’objectif est de faire quelque chose que vous ne pouvez pas faire dans une école ou ailleurs : créer une mini-entreprise, se mettre dans le bain, échouer, prendre des claques et apprendre. Il s’agit avant tout de confronter son idée au marché pour savoir très vite si de cette idée pourra naître une startup. »
Sonia Eyaan est venue au SWG de Paris pour présenter son projet Bubbl’In, une plateforme qui mettra en lien citoyens, entreprises et associations. « C’est le thème de la ville 3.0. qui m’a attirée. Même si mon projet n’avait pas été choisi, j’aurais rejoint une autre équipe pour travailler ensemble, apporter mes compétences et apprendre. »
Une grande partie des participants du Startup Weekend Grenoble sont des étudiants ou de jeunes diplômés avec, souvent, une première expérience dans l’entreprise et l’envie de se lancer dans le monde professionnel. Si certains viennent pour découvrir l’évènement et s’amuser, d’autres comptent bien concrétiser leur projet.
Les professionnels ne s’y trompent pas et font bien la différence dès la première soirée des pitchs, petite présentation express du projet devant le public.
Dès le samedi matin, les équipes formées la veille autour des projets sélectionnés travaillent chacune de leur côté. Les mindmaps (carte des idées) colorées, les discussions sur la conception et la réalisation du projet, mais surtout les entretiens avec les coaches leur permettent de matérialiser les idées et de confronter leur enthousiasme aux réalités du marché.
Premiers pièges pour les équipes
Myriam, chargée de communication et accompagnatrice des startups, vient au SWG pour la première fois. Elle a rejoint l’équipe du projet LoCity réunie autour de Vincent, un développeur qui souhaite améliorer la qualité de l’air respiré par les citoyens grenoblois. Son idée : construire des capteurs qui vont mesurer en temps réel le niveau de pollution et permettre aux Grenoblois d’adapter leurs trajets quotidiens et leurs moyens de transport en fonction de ces données. Un projet qui cible à la fois les collectivités et les citoyens de la ville.
Leur équipe de sept personnes réunit des compétences complémentaires, allant du développement d’applications au conseil en stratégie commerciale. Première difficulté rencontrée lors de ce SWG : ils n’ont pas réussi à trouver un designer.
Virgile Leclerc, porteur du projet Plug’n’sex, s’est vu confronté au même problème : trouver des membres pour son équipe. La raison s’explique, selon lui, par la nature même de son projet : « Il s’agit de créer des sextoys interconnectés pour des personnes en situation de handicap ou pour celles qui vivent une relation à distance. Le sujet reste tabou, même s’il existe des gens susceptibles d’utiliser ces produits. Il est donc difficile de trouver les bons interlocuteurs et des partenaires ».
Aujourd’hui, son projet a encore besoin de développeurs, spécialistes en stratégie commerciale et communication pour être viable.
Les clés de la réussite
Quels sont les facteurs de réussite des startups ? « Une idée claire et une équipe complémentaire, estime Gauthier Helloco, un des coach de SWG 2015, qui se définit comme agitateur d’idées et entrepreneur. Il est important également d’avoir un va-et-vient entre le concept de projet et la réalité du terrain. Si l’idée est la matière première, le plus important reste de passer de l’idée à la réalisation. »
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