ÉVÉNEMENT – Suite à l’appel à la grève de la CGT, de Solidaires, de la FSU et des étudiants et lycéens de l’Unef et de l’UNL, plusieurs centaines de personnes manifestent ce jeudi 8 octobre 2015 dans les rues de Grenoble, dans le cadre d’une journée d’action nationale interprofessionnelle. Une mobilisation pour dire non aux reculs sociaux et défendre les emplois, les salaires et la protection sociale.
« De l’argent pour les salaires, pas pour les actionnaires ! », « Lycéens en colère », « Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère »…
Lycéens, étudiants, salariés, demandeurs d’emploi et retraités, ils étaient plusieurs centaines à s’être rassemblés ce matin à 10 heures devant la gare SNCF pour manifester dans les rues de Grenoble contre les reculs sociaux, à l’appel des syndicats CGT, FSU, Solidaires, mais aussi des organisations de jeunesse UNL, Unef et Solidaires étudiants(e)s.
Le cortège devait rallier la place de Verdun en empruntant l’avenue Alsace-Lorraine, le cours Berriat, le boulevard Gambetta, la rue Lesdiguières, le boulevard Agutte Sembat, la rue Raoul Blanchard et la rue du général Marchand. Sur place, Christian, salarié d’un grand groupe privé, déplorait qu’il n’y ait pas davantage de manifestants. « Certains ont malheureusement du mal à se mobiliser tant qu’ils ne sont pas touchés… »
Contre l’austérité et la réforme du Code du travail
Cette action unitaire et interprofessionnelle vise à protester contre l’austérité, contre le projet de réforme du Code du travail et à exprimer un refus catégorique de la politique actuelle du gouvernement. Les syndicats l’accusent, en effet, « d’avoir cédé aux pressions des puissances financières, au Medef, aux injonctions de Bruxelles, et de dérouler une politique qui remet en cause le modèle social assis sur l’égalité, la justice et la solidarité », explique un communiqué de la CGT Isère.
Sont notamment vivement critiquées les récentes déclarations du ministre des Finances et de l’Industrie, Emmanuel Macron. Lequel a déclaré, devant le patronat, que « les 35 heures avaient été une erreur, une solution du passé » et que « le statut des fonctionnaires n’était plus justifiable ».
Dénonçant, entre autres, l’échec du pacte de responsabilité, les centrales syndicales comptent un certain nombre de revendications communes.
Parmi celles-ci : l’amélioration des conditions de travail, l’augmentation des salaires et retraites, la réduction du temps de travail pour favoriser la création d’emplois, la pérennisation de la protection sociale, des garanties collectives et des retraites complémentaires, ou encore la promotion et le renforcement des services publics.
Dans un contexte où les inégalités se creusent et où la précarité se développe, elles réaffirment leur volonté de contribuer au renforcement des mobilisations et à leur convergence, dans un cadre unitaire le plus large possible.
La dispersion est prévue pour 15 heures. Dans l’intervalle, d’importantes perturbations sont annoncées sur le réseau Tag. Enfin, du fait de ce mouvement de grève, aucun repas ne sera livré dans les cantines des écoles maternelles et élémentaires de Grenoble.
Joël Kermabon
LES FACTEURS DE GRENOBLE-CHAVANT EUX AUSSI EN GRÈVE
En marge de cette mobilisation, le syndicat Sud-PTT Isère/Savoie annonce par voie de communiqué que les facteurs de Grenoble-Chavant se mettent, eux aussi, en grève. En cause, une annonce de la directrice du centre courrier de Chavant qui aurait déclaré vouloir « délocaliser la quasi-totalité des activités de Grenoble-Chavant et revoir l’organisation de tous les services du site ».
Une “gigantesque opération financière”
Selon le syndicat, La Poste se serait dédouanée d’une telle décision en rendant responsable « la ville de Grenoble et la métropole avec la zone 30 et la restriction des camions diesel en centre-ville ». Une assertion que Sud-PTT Isère/Savoie réfute en l’interprétant sous un tout autre angle. « C’est un mensonge flagrant qui sert à cacher des suppressions d’emplois et une gigantesque opération financière de Poste Immo, une filiale de la Poste qui est propriétaire de la tour qui spécule sur l’immobilier de La Poste », rétorque le syndicat. Et de dénoncer, non sans humour, que « ce ne sont pas des zones 30 qui menacent des facteurs à vélo, mais bien la logique financière rapace du groupe La Poste et de ses actionnaires ! ».
Le syndicat craint que, si le projet passe, l’ensemble de la tour soit menacé avec son centre financier et, par effet de bord, tous les bureaux de distribution de l’agglomération. « Pour les usagers grenoblois, particuliers et professionnels, ce sera une qualité de service à nouveau sacrifiée. Pour les facteurs, c’est un nouvel impact sur leur vie privée et des conditions de travail ahurissantes », conclut le communiqué. Pour autant, rien n’est joué, les facteurs se rendront en délégation à la mairie aujourd’hui afin de rencontrer les élus et leur exposer leurs craintes.