FOCUS - Grenoble ville solidaire, mais de quelle manière ? Volontaire pour accueillir des réfugiés, la municipalité estime que les moyens annoncés par l'État sont insuffisants, et dénonce un dispositif imprécis qui n'apporte pas de solutions concrètes. Malgré le volontarisme affiché et l'élan citoyen qui l'accompagne, l'accueil de migrants sur Grenoble n'est donc pas pour demain.
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Lundi 7 septembre, la ville de Grenoble annonçait rejoindre le réseau des villes solidaires et volontaires pour l'accueil de réfugiés. Non sans émettre des réserves vis-à-vis des orientations du gouvernement sur la question du droit d'asile, ou des inquiétudes concernant le financement même de l'accueil des migrants.
Une réunion entre les villes solidaires et le ministère de l'Intérieur s'est tenue le samedi 12 septembre. La municipalité en est-elle sortie rassurée ? « Absolument pas », nous répond Élisa Martin, première adjointe en charge de la tranquillité publique. Celle qui représentait Grenoble au cours de cette rencontre se montre au contraire très sévère vis-à-vis du gouvernement.
« L’État ne sait pas comment faire ! »
Premier point de désaccord : le traitement même des demandeurs d'asile. La municipalité s'oppose à leur « régionalisation », mesure contraignant les personnes à ne faire leur demande d'asile que dans certaines préfectures, limitant ainsi leurs déplacements sur le territoire. Le ministère de l'Intérieur a, pour sa part, confirmé cette mesure. « On pouvait attendre de la France un autre discours que celui tenu aujourd'hui par le gouvernement ! », assène Élisa Martin.
Un positionnement similaire à celui de nombreuses associations. La Coordination iséroise de solidarité avec les étrangers migrants (Cisem) annonce ainsi l'organisation d'une journée « pour un accueil digne des migrants, ceux qui arrivent et ceux déjà présents », le samedi 10 octobre. Forum et marche en direction de la préfecture seront au programme de ce rendez-vous militant.
Mais ce sont bien les questions de l'organisation et du financement de l'accueil des réfugiés qui monopolisent l'attention des municipalités concernées. L'État français s'est engagé à accueillir 24.000 migrants, en deux ans, sur son sol. « Ce que nous avons vu, c'est qu'ils ne savent pas comment faire, juge la première adjointe, y compris en s'appuyant sur les collectivités. »
1.000 euros de l’État par personne accueillie
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