DÉCRYPTAGE – Suite à des investissements dans le solaire jugés décevants, Soitec a décidé d’abandonner cette activité. Le fabricant de plaques de silicium sur isolant isérois va se recentrer sur son cœur de métier : l’électronique. Le syndicat CGT redoute de son côté des destructions d’emplois.
Soitec jette l’éponge. Après l’échec rencontré dans le solaire, le fabricant de plaques de silicium sur isolant (SOI pour Silicon on insulator) a décidé de se recentrer sur l’électronique, « cœur de métier de l’entreprise », selon la direction basée à Bernin, près de Grenoble. Et donc de se séparer de sa division solaire. Tel en a décidé le conseil d’administration, « à l’unanimité », le 16 janvier dernier.
Un abandon qui intervient à l’occasion de la publication de son chiffre d’affaires du troisième trimestre 2014. Soit moins d’un mois après l’annulation d’un contrat aux États-Unis, censé rapporter de 250 à 300 millions de dollars. Dans ces conditions, la poursuite de l’activité a été jugée intenable, alors même que l’annonce, fin décembre, de cet échec avait fait chuter de moitié le cours de l’action en bourse en une matinée.
Chaos dans la division solaire
Au final, l’entreprise perçue comme l’un des fleurons de la technologie française dans les années 2000 aura investi pas moins de 400 millions d’euros dans la technologie solaire, après trois augmentations de capital depuis 2010.
Sans résultats concluants, bien que le groupe ait annoncé, en décembre dernier, avoir mis au point, dans le cadre d’un partenariat avec le CEA-Leti et l’institut allemand Franhofer ISE, une cellule à multi-jonctions convertissant 46 % du rayonnement solaire en électricité. Un « record du monde » dans ce domaine. Cela n’aura visiblement pas suffi.
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