Près de 200 personnes se sont réunies ce samedi 8 novembre, aux alentours de 17 heures, dans le jardin Hoche de Grenoble pour manifester « Contre les violences d’État », suite à la mort de Rémi Fraisse, jeune écologiste tué fin octobre par une grenade offensive dans le Tarn.
Manifestation contre les violences policières à Grenoble, le 8 novembre 2014. © Simon Challemet
« La police assassine ! La justice est complice ! » scandaient samedi 8 novembre les deux cents manifestants dans le centre-ville de Grenoble. Une manifestation parmi d’autres organisées en France, la mort de Rémi Fraisse, le 25 octobre dernier, ayant engendré de nombreuses mobilisations et contestations de la part de la société civile.
Une manifestation non déclarée… mais pacifiste
A l’origine de ce rassemblement : des collectifs alternatifs et écologistes qui ont fait circuler au cours de la semaine des tracts appelant à manifester contre les violences policières et le projet du barrage de Sivens dans le Tarn, où Rémi Fraisse a trouvé la mort. Pour rappel, le jeune écologiste a été heurté par une grenade offensive lancée par un gendarme mobile dans la nuit du 25 au 26 octobre, sur la « Zad » (Zone à défendre) de Sivens.
Slogans affichés lors de la manifestation contre les violences policières à Grenoble, le 8 novembre 2014. © Simon Chalemet
Samedi, les manifestants se sont d’abord rassemblés dans le jardin Hoche à 17 heures, avant de se déplacer vers le centre-ville de Grenoble. Les organisateurs, rappelant que la manifestation n’était ni déclarée, ni à l’origine d’organisation syndicale ou militante, ont appelé à marcher dans le calme, de manière à éviter les heurts. Masqués, ils ont également déconseillé aux manifestants de prendre des photos, ce qui pourrait être « dangereux ».
Une manifestation bien (trop) encadrée
Forte présence policière lors de la manifestation du 8 novembre 2014… contre les violences policières. © Simon Challemet
« Y a des flics partout ! Là, regarde, c’est des RG ! » s’offusquait, avant même le départ de la manifestation, un militant écologiste présent au jardin Hoche. En effet, les représentants des forces de l’ordre étaient nombreux lors de cette mobilisation. Des camionnettes de la police nationale encadraient le cortège.
Puis une escorte d’une quarantaine de CRS armés de matraques et de lance-grenades ont suivi les manifestants. Le nombre de policiers mobilisés pour encadrer cette manifestation était beaucoup plus élevé que trois jours plus tôt, lors de celle en hommage à Rémi Fraisse.
© Simon Challemet
La réponse policière face aux slogans anti-police a pu être perçue comme provocante parfois, notamment lorsqu’un des CRS s’est amusé à filmer les visages des manifestants, une fois le cortège dispersé. Un autre portait dans le dos l’image d’une grenade, arme offensive qui a tué Rémi Fraisse et susceptible d’être suspendue.
De Sivens à Chambaran
Parmi les slogans majoritairement anti-police de la manifestation comme « Flics ! Porcs ! Assassins ! », on a pu aussi entendre d’autres écologistes, tels que « Pour les Chambaran sans Center Parcs ».
La collectivité prévoit, en effet, de détruire 50 hectares de forêt sur le plateau de Chambaran pour l’établissement d’un centre de loisirs visant, selon ses détracteurs, à alimenter les intérêts privés de la société Pierre et vacances.
La manifestation s’étant passée dans le calme, le nombre de policiers s’est avéré disproportionné. De quoi, selon certains, accréditer le slogan « Police partout, justice nulle part ».
Simon Challemet