Ibrahim est un ami « proche et lointain », issu du grand peuple touareg. J’ai fait sa connaissance en 2004, lors d’un fabuleux séjour dans les sables du Ténéré. Missionné par l’association nigérienne Les Amis de Tabelot, il sera bientôt avec nous, à Meylan. Nous vous attendons donc nombreux, ce samedi 15 novembre, de midi à 21 heures, autour de bijoux et d’un thé à la menthe.
Ibrahim à Tabelot – Massif de l’Aïr © André Weill
C’est un honneur et une joie d’accueillir en terre dauphinoise Ibrahim Aboubakar, dit Doua. Un touareg qui vit à Tabelot, petite ville de l’Aïr montagneuse au nord du Niger.
La communauté touareg noue ses liens identitaires autour d’une culture, d’une langue, d’une organisation familiale et sociale. Berbères, les touaregs le sont sans conteste. Leur parler, le tamasheq outamahaq, est un des dialectes importants de la langue berbère.
La femme dans la société touarègue
La place importante de la femme dans la société touarègue témoigne assez des tendances matriarcales bien connues de la berbérité et que l’islamisation n’a pas gommées. Tous nominalement musulmans de rite malékite, les Touaregs sont avant tout des hommes libres – donc peu sensibles aux sirènes fondamentalistes – et leur islam reste tempéré.
Femme Touarègue. © André Weill
C’est seulement chez les touaregs que s’est maintenu vivant l’usage de l’alphabet traditionnel, le tifinagh, écriture dont les femmes avaient naguère le monopole de la transmission aux enfants.
© André Weill
© André Weill
© André Weill
Les bijoux berbères exposés à Meylan
Venez partager avec Ibrahim ce que vit actuellement son pays. La situation n’est certes pas reluisante et les familles souffrent. Mais Ibrahim saura communiquer son énergie de vie, sa passion pour son village et ses habitants.
Il vous proposera de nombreux objets d’artisanat et, notamment, de magnifiques bijoux en argent comportant des motifs touaregs traditionnels effectués par les artisans de la région d’Agadez. Pour information, la vente de ces bijoux et de divers autres objets d’artisanat fait vivre annuellement plus d’une centaine de familles.
© Ibrahim Aboubakar
Une des spécificités de l’artisanat Touareg est la fabrication de bijoux en argent qui se perpétue depuis des temps anciens. Bien que rattachés à telle ou telle tribu, les forgerons sont dispersés à travers le pays.
Installés dans le campement des principaux chefs coutumiers ou sur les marchés, ils restent au service de tous. Les femmes touarègues ont une peur superstitieuse de l’or : elles n’en portent jamais. L’argent a donc supplanté l’or dans les traditions touarègues.
Des bijoux porteurs de messages
© Ibrahim Aboubakar
Le bijou fait partie du patrimoine de la famille touarègue. Il a une valeur symbolique, mais aussi économique, car il peut servir de monnaie d’échange.
Chaque bijou est un message qui porte un symbole parfois oublié. Le collier porté par la femme touarègue évoque diverses anecdotes et l’histoire d’un peuple, d’une région, d’une ville.
© André Weill
Le pendentif symbolise le palais du Sultan : les perles qui le constituent sont les différents quartiers. Les triangles figurent les tribus nomades vivant en brousse. Les points isolés au centre du pendentif représentent le sultan lui-même et ses ministres. On y trouve aussi imagés divers symboles de l’homme, de la femme, de la grossesse, ainsi que de la naissance.
© Les amis de Tabelot
La croix du sud, dite Croix d’Agadez ou d’Iferwan, était autrefois exclusivement portée par les hommes qui se la transmettaient de père en fils lors de la puberté. Elle faisait allusion à la virilité du jeune homme et à son nomadisme traditionnel.
Cette transmission se fait dans la tradition où le père évoque à son fils l’éternelle phrase : « Mon fils je te donne les quatre directions du monde, car on ne sait pas où tu iras mourir. »
André Weill
Rendez-vous au 7 rue Saint-Vincent Porte La Tine, 2ème G, Quartier Béalières à Meylan, entre midi et 21 heures. Bus C1 - arrêt Malacher.
Une démarche éthique
Les bijoux qui vous seront présentés ont tous été forgés par des artisans bijoutiers du Niger, fabriqués selon la tradition millénaire. Les composants sont ceux utilisés depuis toujours. Le métal est de l’argent 925/1000. Il n’y a aucun mélange d’autres métaux, excepté le minimum requis pour travailler l’argent.
Chaque artisan bijoutier est rémunéré en fonction des pièces produites. C’est la coopérative de Tabelot qui fournit les matériaux servant à la fabrication des bijoux.
L’association les Amis de Tabelot s’assure que tous les artisans bijoutiers soient rémunérés décemment. Elle s’assure qu’ils travaillent dans des conditions décentes et sur une base de volontariat. Elle a notamment établi avec la coopérative une charte sociale leur garantissant de bonnes conditions de travail.
2 réflexions sur « Un Touareg expose des bijoux à Meylan »
Bonjour,je suis a la recherche d’une croix du sud où d’agadez.Comment sens procurer merci
Bonjour, je suis a la recherche de croix du sud où d’agadez. Comment sens procurer merci.