DÉCRYPTAGE – Alors que le bisphénol A sera interdit dans les contenants alimentaires en 2015, des chercheurs tirent la sonnette d’alarme. Adoptée en avril 2014, la Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens continue de réglementer au cas par cas. Pour l’épidémiologiste grenoblois Rémy Slama, qui vient de lancer une étude auprès de 700 femmes enceintes dans l’agglomération, une loi globale est nécessaire, tout comme une prise en compte des interactions entre les centaines de substances aujourd’hui sur le marché.
Les perturbateurs endocriniens sont partout. Dans l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons… Ces molécules qui miment, bloquent ou modifient l’action d’une hormone et perturbent le fonctionnement d’un organisme sont dans les plastiques, les cosmétiques, les textiles, les insecticides, les peintures, les médicaments et même les DVD. Il y a eu le DDT et les PCB, aujourd’hui interdits. Place désormais au bisphénol A, aux parabens et autres phtalates. Nocifs ? Suffisamment inquiétants pour que la communauté scientifique tire la sonnette d’alarme. Une nouvelle fois. Car, dès 1991, des chercheurs américains avaient alerté. Il a fallu attendre les années 2010 pour que la France s’en inquiète… Alors qu’à Bruxelles, la réglementation se prend les pieds dans le tapis du lobby industriel, la France tente d’aller de l’avant, notamment en interdisant le bisphénol A de tous les contenants alimentaires au 1er janvier 2015. Mais cette réglementation, au cas par cas, laisse sceptique l’épidémiologiste grenoblois Rémy Slama. Comme elle laisse dubitative Jacqueline Collard, chimiste de formation et présidente de l’association Santé Environnement Rhône-Alpes (SERA).Poursuivez votre lecture
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