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Jérôme Marcuccini PCF38

“Il faut craindre l’abstention”

“Il faut craindre l’abstention”

ENTRETIEN – Les com­mu­nistes gre­no­blois voient rouge. Irrités par l’alliance de leurs par­te­naires du Parti du gauche avec les éco­lo­gistes pour les élec­tions muni­ci­pales, ils choi­sissent de leur côté de repar­tir avec les socia­listes, mal­gré une « cam­pagne auto­nome ». Jérôme Marcuccini, le secré­taire fédé­ral du Parti com­mu­niste en Isère s’inquiète de la dés­union de la gauche et de la crise démocratique.

Jérôme Marcuccini PCF38

© Véronique Serre / pla​ce​gre​net​.fr

Le pre­mier sou­ve­nir d’engagement mili­tant de Jérôme Marcuccini remonte à 1993. Il est alors au lycée de Voiron « dans un état lamen­table », quand François Bayrou, à l’é­poque ministre de l’Éducation, réforme la loi Falloux afin de « déblo­quer plu­sieurs mil­liards de francs pour réno­ver les lycées pri­vés ». À l’issue d’une lutte de trois ans, les lycéens obtiennent la réno­va­tion de l’établissement public.
Par la suite, Jérôme Marcuccini mili­tera contre le contrat d’insertion pro­fes­sion­nelle (CIP) d’Édouard Balladur en 1994 et contre la réforme des retraites de 1995. Alors qu’il sou­haite s’engager en poli­tique, un ami lui décon­seille d’adhérer au Parti socia­liste, esti­mant « qu’il ne tien­dra pas quinze jours avec ses idées ».

Il s’oriente alors vers le Parti com­mu­niste, où il ren­contre des mili­tants « extrê­me­ment cri­tiques envers l’é­chec humain et démo­cra­tique des régimes sovié­tiques, et par­ta­geant des valeurs de paix, d’hu­ma­nisme, de par­tage et de jus­tice ». Membre de la direc­tion dépar­te­men­tale du parti en Isère depuis 2006 et pre­mier secré­taire depuis 2008, il a éga­le­ment obtenu à cette date son pre­mier man­dat élec­tif d’adjoint muni­ci­pal à Voiron, en charge des dépla­ce­ments, du sta­tion­ne­ment et de la qua­lité de l’air. Il a ensuite démé­nagé de la com­mune, après avoir mené la restruc­tu­ra­tion urbaine du cœur de ville. Il pour­rait appa­raître sur la liste conduite par Jérôme Safar aux élec­tions muni­ci­pales de mars 2014 à Grenoble.
Le 10 décembre der­nier, les mili­tants com­mu­nistes gre­no­blois ont fait le choix d’une alliance avec la liste menée par le socia­liste Jérôme Safar, dès le pre­mier tour des élec­tions muni­ci­pales à Grenoble. Pourquoi avoir choisi une for­mu­la­tion aussi orien­tée dans les pro­po­si­tions qui leur étaient soumises ?
bulletin_vote_communistes_grenobleCette for­mu­la­tion reflé­tait l’état réel de nos dis­cus­sions avec les deux listes de la gauche gre­no­bloise. Nous avons même hésité à reti­rer la pre­mière option après avoir eu la confir­ma­tion de nos par­te­naires du Parti de gauche (PdG) qu’ils n’envisageaient aucune alliance avec les socia­listes en cas de tri­an­gu­laire au deuxième tour.
C’est une posi­tion qu’il nous sem­blait impor­tant de signa­ler à nos mili­tants lors de leur choix, car elle per­met­trait à la droite d’être l’arbitre en cas de main­tien de ces deux listes. C’est un élé­ment fort et struc­tu­rant de la réflexion des com­mu­nistes lors des périodes élec­to­rales. Si la for­mu­la­tion pose ques­tion, ce sont les posi­tions du PdG à l’origine de cette for­mu­la­tion qui devraient plu­tôt être interrogées.
C’est cette dif­fé­rence de stra­té­gie qui a été le prin­ci­pal frein à un rap­pro­che­ment avec la liste « Grenoble, une ville pour tous » ?
Après avoir signé le pro­jet muni­ci­pal qui nous unis­sait au sein du Front de gauche, le PdG a condi­tionné son enga­ge­ment à une alliance avec les éco­lo­gistes. Or, le manque de sin­cé­rité de ces der­niers est pour nous un blo­cage. Les éco­lo­gistes font des décla­ra­tions d’opposition à la droite et à l’extrême droite mais l’expérience nous prouve le contraire.
Quels exemples avez-vous en tête ?
Les pré­cé­dents sont sans ombres. Lors des élec­tions can­to­nales de 2004, l’écologiste Olivier Bertrand a été élu face à un can­di­dat socia­liste, grâce au report des voix de la droite. En 2011, sur les can­tons de Vinay et d’Échirolles, les éco­lo­gistes ont refusé de sou­te­nir – même face au Front natio­nal – Jean-Claude Coux et Sylvette Rochas, qui étaient les can­di­dats de la gauche au deuxième tour. Nous avions été obli­gés de faire inter­ve­nir leur direc­tion natio­nale pour que les éco­lo­gistes se posi­tionnent localement.
Quand nous avions sou­li­gné ce man­que­ment, la secré­taire dépar­te­men­tale d’Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) avait répondu qu’elle ne cède­rait pas aux désis­te­ments « sta­li­niens » récla­més par les communistes.
Par ailleurs, les éco­lo­gistes nous appellent aujourd’hui au ras­sem­ble­ment pour les muni­ci­pales à Grenoble mais s’allient avec les socia­listes et le Modem à Échirolles pour se débar­ras­ser du maire com­mu­niste sor­tant, Renzo Sulli. Ils sou­haitent faire croire à un pro­blème de per­sonne, mais c’est en réa­lité de l’anticommunisme de leur part.
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À l’inverse, si ce sont les éco­lo­gistes qui sortent en tête d’une tri­an­gu­laire à Grenoble, avez-vous l’engagement de Jérôme Safar d’un désis­te­ment ou d’une fusion au second tour pour faire gagner la gauche ?
L’expérience ne nous laisse aucun doute. Jérôme Safar est un répu­bli­cain. Nous n’avons pas d’accord signé avec lui, si ce n’est sur le contenu et la méthode de campagne.
Alain Dontaine du PdG estime que vous avez « inté­rio­risé le fait que vous ne pou­viez plus gagner seuls », en étant « une force d’appoint au PS  ». Que sou­hai­tez-vous lui répondre ?
Je lui laisse la res­pon­sa­bi­lité de ses pro­pos car c’est eux qui consi­dé­raient qu’une liste Front de gauche était inutile à Grenoble. Une can­di­da­ture auto­nome nous aurait per­mis de conti­nuer de mar­quer notre voix et nos conte­nus politiques.
Le Parti de gauche est-il aujourd’hui votre adver­saire à Grenoble ?
C’est à eux de le dire, s’ils rejettent l’unité. Ils tra­vaillent à un accord avec les éco­lo­gistes depuis deux ans. De notre côté, nous avons mul­ti­plié les appels et nous avons par­ti­cipé à la rédac­tion du pro­jet du Front de gauche. Nous sommes au bout d’un pro­ces­sus. Les muni­ci­pales seront un ren­dez-vous man­qué pour le Front de gauche, mais il y aura d’autres occa­sions pour nous réunir à nouveau.
Une réuni­fi­ca­tion est-elle pos­sible localement ?
Nous ne sommes pas sor­tis du Front de gauche. Nous ferons cam­pagne sur les conte­nus déci­dés ensemble, fidèles à nos enga­ge­ments. S’ils veulent reve­nir, ils le pourront.
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Craignez-vous que la dés­union de la gauche puisse être une oppor­tu­nité pour le retour de la droite à Grenoble ?
Il faut sur­tout craindre la sanc­tion de l’abstention. Les rangs de la droite pour­raient se res­ser­rer alors que ceux de la gauche se clair­sèment. Les pro­messes déma­go­giques de la droite sont un dan­ger pour le vivre ensemble à Grenoble. Ils pro­mettent de bais­ser les impôts pour les pro­mo­teurs et de dimi­nuer les ser­vices pour les citoyens. Moins de social, moins de loge­ments, moins d’équipements spor­tifs : c’est ce qu’ils avaient déjà offert à cette ville de 1983 à 1995.
L’alliance de Matthieu Chamussy et d’Alain Carignon – le notable et le repris de jus­tice – tourne à la farce. Alors qu’il ne s’est jamais repenti de ses fautes, Alain Carignon s’essaye aujourd’hui à une réci­dive en poli­tique en expli­quant qu’il est le recours. Si ce n’était pas si dra­ma­tique, ce serait hilarant.
Partagez-vous le bilan de la muni­ci­pa­lité sor­tante à Grenoble ?
Nous par­ta­geons ses fai­blesses comme ses forces. La muni­ci­pa­lité n’a pas démé­rité depuis 1995, car Alain Carignon avait laissé une ville en ruine. L’équipe muni­ci­pale sor­tante avait trouvé à l’époque une dette colos­sale et un loge­ment social effon­dré. Tout n’est tou­te­fois pas par­fait dans notre bilan. C’est pour cela que nous fai­sons le choix d’une cam­pagne auto­nome, mal­gré l’alliance, pour peser davan­tage encore sur le débat d’idées.
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N’est-ce pas éga­le­ment afin de vous déta­cher de cer­tains enga­ge­ments pris par Jérôme Safar, comme l’armement par­tiel des poli­ciers muni­ci­paux à par­tir de mars 2014 ou l’aug­men­ta­tion du nombre de camé­ras de vidéosurveillance ?
Nous y serons oppo­sés. Nous vote­rons contre.
Mais aucun vote du conseil muni­ci­pal n’est pro­grammé à ce sujet.
Il y aura inévi­ta­ble­ment un vote. Il nous a assuré que cela n’apparaîtrait pas dans ses enga­ge­ments de cam­pagne pour res­pec­ter les dif­fé­rentes com­po­santes poli­tiques de sa liste car la mesure ne fait pas consensus.
Dans ce cas, est-ce trans­pa­rent de sa part de prendre un enga­ge­ment qui ne figu­rera pas dans son pro­jet municipal ?
Il a porté cet enga­ge­ment mais nous deman­de­rons à ce que le débat ait lieu.
Restons sur le bilan et les pro­messes de cam­pagne. En 2008, les socia­listes s’engageaient à ne pas aug­men­ter les impôts locaux. Une pro­messe contre­dite par les faits l’année sui­vante, avec une hausse de 9 %. Etait-ce néces­saire et indispensable ?
D’abord, les impôts locaux sont injustes et nous deman­dons une réforme totale de la fis­ca­lité, com­pre­nant celle de la fis­ca­lité locale, et une meilleure prise en compte des dif­fé­rences de revenus.
Ensuite, cette aug­men­ta­tion n’était pas inévi­table, mais c’est son usage qui était indis­pen­sable. Elle a notam­ment pro­fité aux crèches, aux écoles et à la vie asso­cia­tive de la com­mune. L’action sociale a éga­le­ment été éten­due. Des per­sonnes qui, jusque-là, res­taient exclues des dis­po­si­tifs sociaux ont pu en pro­fi­ter. C’est la preuve de l’efficacité.
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En vous asso­ciant aux socia­listes, ne crai­gnez-vous pas d’être la vic­time col­la­té­rale d’un vote sanc­tion contre le gou­ver­ne­ment, que vous ne man­quez pas de cri­ti­quer par ailleurs ?
L’exercice est périlleux. Nous cri­ti­quons ce qui est cri­ti­quable et saluons ce qui est appré­ciable. En revanche, pour­quoi cri­ti­quer loca­le­ment ce qui va dans le bon sens ? Nous fai­sons la dis­tinc­tion entre les dif­fé­rentes échelles de déci­sion. Le Parti com­mu­niste a long­temps été taxé de dog­ma­tisme mais nous fai­sons aujourd’hui des choix poli­tiques en fonc­tion des enjeux. Pourquoi le débat natio­nal vien­drait tran­cher loca­le­ment ? Ne nous trom­pons pas de combat.
Par ailleurs, le vote sanc­tion est une mau­vaise ana­lyse. En revanche, je vois la déses­pé­rance et l’abstention qui gagnent du ter­rain. À l’élection can­to­nale par­tielle de Brignoles, ce n’était pas la vic­toire de l’extrême-droite mais celle de l’abstention.
Comment expli­quez-vous cette pro­gres­sion de l’abstention ?
Quand la poli­tique peine à appor­ter des solu­tions concrètes, c’est le contrat social qui est en dif­fi­culté. Ne pas aller voter, c’est aussi un choix poli­tique : celui de lais­ser les autres choi­sir à notre place. C’est une erreur. La solu­tion au chan­ge­ment n’est pas dans l’abstention, ni dans un vote qui accor­de­rait une confiance déme­su­rée aux élus.
La repo­li­ti­sa­tion de la popu­la­tion et du pays est néces­saire. Un réen­ga­ge­ment qui pas­se­rait notam­ment par la vie citoyenne, asso­cia­tive et syndicale.
La recon­nais­sance du vote blanc, adop­tée fin novembre, sera-t-elle béné­fique pour la vie démocratique ?
C’est une bonne chose d’arrêter de nier l’abstention et ses rai­sons. Ceux qui ne vont pas voter ne sont pas for­cé­ment des mau­vais citoyens. C’est aussi la tra­duc­tion d’une déses­pé­rance poli­tique. Mais la recon­nais­sance du vote blanc ne chan­gera rien à la crise démocratique.
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Est-ce une crise démo­cra­tique ou une « habi­tude » de la démo­cra­tie qui nous ferait oublier sa fragilité ?
C’est d’abord une crise de défai­tisme et de rési­gna­tion consé­quente des choix de société fai­sant pas­ser les mar­chés finan­ciers avant les choix humains. Au même titre, la crise envi­ron­ne­men­tale passe au second plan car la société ne répond déjà pas aux impé­ra­tifs indi­vi­duels de loge­ment ou de nourriture.
La réso­lu­tion de ces crises pas­sera inévi­ta­ble­ment par la remise en ques­tion du para­digme domi­nant aujourd’hui : celui des mar­chés. Nous sommes force de pro­po­si­tion pour ce changement.
À Grenoble, mal­gré votre alliance à la liste de Jérôme Safar, vous sou­hai­tez mener une cam­pagne auto­nome. Sur quelles thé­ma­tiques portera-t-elle ?
Sur le plan envi­ron­ne­men­tal notam­ment, car il faut cas­ser les pré­ju­gés. Les éco­lo­gistes n’ont pas le mono­pole de cette pré­oc­cu­pa­tion et de ses solu­tions. Il faut bri­ser ce consen­sus moral. Nous lan­çons une péti­tion pour la gra­tuité des trans­ports en com­mun. C’est une idée que nous por­tons depuis les élec­tions pré­si­den­tielles et légis­la­tives de 2012.
Nous défen­dons éga­le­ment le pro­jet d’une société d’économie mixte du chauf­fage au bois à Grenoble qui per­met­trait de chauf­fer 350 000 per­sonnes avec le bois de la val­lée du Grésivaudan.
Pourquoi ne pas avoir pro­posé la gra­tuité des trans­ports en com­mun précédemment ?
Nous n’avons pas réussi à peser suf­fi­sam­ment. Si les Grenoblois s’emparent de cette pro­po­si­tion par notre péti­tion, elle aura désor­mais toutes les chances d’aboutir.
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Souhaitez-vous une tari­fi­ca­tion sociale des trans­ports en com­mun allant jusqu’à la gra­tuité ou une gra­tuité universelle ?
Nous sou­hai­tons l’accès libre aux trans­ports, sans sup­pres­sion de per­son­nel car nous aurons besoin de média­teurs. Les trans­ports en com­mun seraient un droit et un espace com­mun, plus seule­ment un acte de consommation.
Même à prix modeste, les popu­la­tions les plus pré­caires n’accèdent pas aux trans­ports. Une gra­tuité pour tous est par ailleurs envi­sa­geable car la par­ti­ci­pa­tion des usa­gers n’équivaut aujourd’hui qu’à 17 % du coût réel.
Une par­ti­ci­pa­tion des usa­gers, même sym­bo­lique, n’est-elle pas néces­saire pour les res­pon­sa­bi­li­ser vis-à-vis du bien commun ?
Cet argu­ment est aussi uti­lisé pour dégui­ser cer­taines volon­tés de mettre fin au rem­bour­se­ment des soins et des médi­ca­ments par la Sécurité sociale. Le paie­ment ne joue en rien dans la res­pon­sa­bi­li­sa­tion des usa­gers. Les retours d’expérience des com­munes d’Aubagne et de Châteauroux le prouvent. La délin­quance s’effondre dans les trans­ports en com­mun gra­tuits car il n’y a plus de resquilleurs !
L’actualité sociale isé­roise a été mar­quée par la grève des agents ter­ri­to­riaux du conseil géné­ral et des pom­piers, à l’occasion du vote du bud­get pri­mi­tif 2014 du dépar­te­ment. Les sou­te­nez-vous dans leur mouvement ?
Nous sou­te­nons tou­jours les sala­riés en lutte qui se battent pour l’emploi et les salaires. Les élus com­mu­nistes n’ont pas siégé à l’assemblée dépar­te­men­tale de jeudi der­nier pour s’opposer aux vio­lences inac­cep­tables qu’ont subies les mani­fes­tants de la part des autorités.
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S’agit-il d’un bud­get d’austérité ?
Evidemment. C’est un bud­get de réduc­tion des moyens. Mais il ne faut pas se trom­per de res­pon­sables. Toutes les col­lec­ti­vi­tés sont frap­pées par la baisse des dota­tions de l’Etat et les trans­ferts de charges. Or, nous ne pou­vons pas nous rési­gner à appli­quer la méthode des éco­no­mies bud­gé­taires sans exi­ger une réorien­ta­tion pro­fonde de la poli­tique natio­nale et européenne.
L’austérité est une stu­pi­dité éco­no­mique. Le conseil éco­no­mique, social et envi­ron­ne­men­tal (Cese) recom­mande d’étendre les ser­vices publics et de ces­ser les poli­tiques d’austérité. Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a étu­dié les consé­quences néfastes de telles poli­tiques après avoir prévu l’explosion de la bulle spé­cu­la­tive aux Etats-Unis. L’histoire lui a déjà donné rai­son une fois.
Quand écou­te­rons-nous ceux qui savent mesu­rer les risques éco­no­miques plu­tôt que les conseillers des fonds spé­cu­la­tifs qui nous ont pré­ci­pi­tés dans cette crise ? Il est urgent de faire des choix humains pour affron­ter les défis de l’avenir.
Propos recueillis par Victor Guilbert 
Photos de Véronique Serre
L’entretien a été réa­lisé le ven­dredi 13 décembre dans les locaux de la fédé­ra­tion isé­roise du Parti com­mu­niste. Il n’a pas été sou­mis à relec­ture. Une cor­rec­tion de date a été effec­tuée après publi­ca­tion concer­nant les condi­tions d’é­lec­tion de l’é­co­lo­giste Olivier Bertrand aux cantonales. 
Extrait d’ouvrage choisi par Jérôme Marcuccini
Préface d’Alexis Tsipras à « Maintenant, pre­nez le pou­voir » de Pierre Laurent : 
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« Nous pour­rions dire que le capi­ta­lisme finan­cier mon­dial a une stra­té­gie. Mais pour ce qui est des Etats ou des enti­tés régio­nales, comme l’Union euro­péenne, il semble que nos adver­saires n’aient pas de stra­té­gie claire, mais qu’ils soient mus uni­que­ment par la panique.
À mesure que la crise d’aggrave, l’UE est conduite à se dis­soudre en pro­por­tion et nous confronte à cet oxy­more : c’est nous, la gauche euro­péenne, la force qui porte la cri­tique struc­tu­relle des trai­tés euro­péens, de l’UE, du traité de Maastricht et de l’architecture de l’Union moné­taire ; c’est nous qui deve­nons la force qui cherche à main­te­nir l’Europe en vie, alors que nos adver­saires font de leur mieux pour la dissoudre ! »
La convic­tion qu’il en tire
C’est dans la droite conti­nuité de cet entre­tien qui aborde la crise de la démo­cra­tie et la déser­tion des urnes par les citoyens. Il y a effec­ti­ve­ment une stra­té­gie finan­cière qui pousse les gens à déses­pé­rer. Ce qui faci­lite la dis­so­lu­tion de l’Etat, de l’Union euro­péenne et de la conscience col­lec­tive. Il est urgent de recons­truire une Europe qui s’appuie sur la sou­ve­rai­neté. Nous sommes le cœur vif de ce projet.
- Consultez ici les autres entre­tiens poli­tiques du Dimanche de Place Gre’net. 

VG

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