Une manifestation pour sauver le pôle de chirurgie cardiaque de la clinique Belledonne a rassemblé plus de 250 personnes ce jeudi 17 octobre. Médecins, personnels soignants et opérés du cœur ont défilé de la clinique de Saint-Martin‑d’Hères vers la mairie de Grenoble pour protester contre la fermeture du service.
La fermeture du pôle de chirurgie cardiaque a été décidée en février dernier par l’Agence régionale de santé (ARS) et sera effective en 2014.
Cette décision entre dans le cadre d’une mutualisation des moyens entre la clinique et le Centre hospitalier universitaire (CHU) du site de la Tronche. Cela signifie que toute l’activité de chirurgie cardiaque de Belledonne sera absorbée par le CHU.
Les opposants pointent du doigt de nombreuses incohérences. Les urgences du site de la Tronche sont déjà saturées, affirment-ils. « Le CHU ne pourra pas absorber les 300 interventions cardiaques que nous effectuons chaque année » explique ainsi le Dr Denis Poupot, anesthésiste réanimateur.
Mais c’est surtout le service complémentaire apporté par la clinique qui est défendu. En 2012, une vingtaine de patients ont en effet été sauvés, après s’être vu refuser l’accès au CHU, faute de place. Si ces patients avaient du partir sur Lyon pour être soignés, ils n’auraient pas tous survécu, martèlent les opposants au projet.
Enfin, la fermeture du service de chirurgie cardiaque menacerait l’établissement dans son ensemble. En effet, le tiers du chiffre d’affaire de la clinique est lié à l’activité cardiovasculaire, les opérations de chirurgie cardiaque en tant que telles représentant à elles seules 13% des recettes. Plus d’une centaine de salariés de l’établissement dépendent de cette activité, sur les 600 que compte la clinique.
Sans son service de chirurgie cardiaque, la clinique Belledonne pourrait fermer ses portes.
