Ce soir, à Rio de Janeiro, la Grenobloise Maryline Allenet, 24 ans, devrait représenter la France, dans le cadre des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ). A l'occasion de cet événement international organisé par l'Église catholique, deux à trois millions de pèlerins se retrouvent sur la plage de Copacabana. Rencontre sur place avec cette jeune femme salariée de la pastorale des jeunes du diocèse Grenoble-Vienne et coordinatrice des JMJ pour Isère Anybody ?
Propos recueillis par Paul Cabanis, à Rio de Janeiro
Comment une jeune Française peut-elle se retrouver sur scène à côté du Pape ?
Au départ, je me suis mise à travailler pour la communication du diocèse Grenoble-Vienne et finalement le rôle de coordinatrice des JMJ pour la pastorale des jeunes Isère Anybody ? m'a aussi été confié. L’équipe nationale de l’organisation des JMJ a alors proposé à une dizaine de jeunes de devenir porte-parole officiels auprès des journalistes. J’ai suivi cette formation, puis nous avons été deux à être sélectionnés pour représenter la France sur scène à côté du pape.
Sais-tu sur quels critères vous avez été choisis ?
Quand j’ai demandé à Céline Buttin [ndlr : coordinatrice nationale des JMJ], elle m’a répondu uniquement « parce que vous êtes jeunes et beaux ! ». Nous avons ensuite suivi quatre jours intensifs de media training : nous avons rencontré des journalistes professionnels, travaillé avec des comédiens, fait des jeux de rôles, des interviews radio, télé... Cela m'a permis de dédiaboliser les journalistes, mais aussi et surtout de prendre de l’assurance et d’arriver à mieux exprimer ce que je veux dire.
En quoi consiste ton rôle ?
Mardi dernier, nous avons notamment enchaîné cinq interviews dans la matinée, avec l’autre porte-parole. C’était très fatiguant ! Mais je suis fière de pouvoir représenter Grenoble. Quant à ce soir, il s'agira de représenter la France sur scène, aux côtés du pape. C’est incroyable ! D'autant que j'ai appris la nouvelle le jour de mon anniversaire. C’est le nouveau Pape. Il est le berger de l’Eglise... J’ai fait ma confirmation cette année. Quelle année de foi intense pour moi ! C’est un peu la cerise sur le gâteau. La consigne est de porter des habits typiques de notre pays. Comme l’autre porte-parole est en costume traditionnel basque, j’ai décidé de faire plus actuel : j'ai choisi une marinière pour symboliser la France et une jupe bleue assortie à une veste de tailleur pour faire un peu mode parisienne.
Ton choix de travailler pour l’Eglise repose-t-il sur un engagement religieux ?
Ce poste est d’abord une super expérience professionnelle. Il est arrivé à un moment où je n’allais que tranquillement vers la foi. On peut dire que cela été la main tendue que je n’avais pas su saisir avant. J’ai beaucoup avancé cette année car j'ai fait ma confirmation, un sacrement important dans l’Eglise pour réaffirmer que je crois en Dieu.
Ce cheminement vers la foi est donc récent ?
Non, j'ai été scoute et guide de France quand j'étais petite, puis je suis devenue cheftaine à 17 ans. Il s'agit d'un mouvement qui n’est pas directement religieux. Il est ouvert à tous, mais c'est le lien que j'ai conservé avec la foi.
Le programme officiel des JMJ a été chamboulé à cause de la pluie. La grande scène sur laquelle tu devais assurer ce rôle ne sera pas utilisée et il serait question que ton rôle soit annulé. Qu’en est–il ?
La cérémonie se passera en effet sur la scène de Copacabana qui est plus petite que l’énorme scène de Guaratiba. Peut-être que je serais dans la carré VIP, peut-être pas... Mais le plus important, c’est qu’une personne représente la France. Or il y aura au moins l’autre porte-parole... Après, j’irai quand même à 15h à côté de la scène et j’ai mis les habits dans mon sac !
A lire aussi sur Place Gre'net : Des Grenoblois aux JMJ de Rio de Janeiro