M‑C Tardy : “J’ai la conscience tranquille”

M‑C Tardy : “J’ai la conscience tranquille”

INTERVIEW – Mise en cause dans une affaire de prise illé­gale d’intérêts concer­nant l’octroi pré­sumé de mar­chés immo­bi­liers de la ville au cabi­net d’ar­chi­tec­ture de son mari, la mai­resse de Meylan revient  à l’issue d’un conseil muni­ci­pal cha­huté, sur les deux plaintes contre X qui ont été dépo­sées. Elle nie en bloc toutes les accu­sa­tions et en pro­fite pour annon­cer sa can­di­da­ture aux pro­chaines municipales.
Marie-Christine Tardy revient sur le com­men­ce­ment de l’affaire, dont elle a appris l’exis­tence par la presse le 30 avril der­nier. « J’ai eu connais­sance de cette affaire cinq minutes avant que je n’entre au conseil muni­ci­pal, par le coup de fil d’un jour­na­liste. Et je peux vous dire que le conseil s’est très bien passé. Personne n’a vu que je pou­vais être ébran­lée par cette infor­ma­tion ».
Marie-Christine Tardy, qui assure ne pas avoir été encore contac­tée par les ins­ti­tu­tions judi­ciaires, a pris les devants. Dès le len­de­main de cette annonce, elle a réuni ses avo­cats, la juriste de la mai­rie, ainsi que des char­gés de pro­jets de la ville au sein de son cabi­net, afin de faire lumière sur ces accu­sa­tions. « J’ai demandé à ce que l’on m’explique les choses, au cas où j’aurais pu être écar­tée d’une déci­sion qui pour­rait être por­tée par un pré­sident de com­mis­sion d’appel d’offres ou d’urbanisme et qui aurait consisté à faire tra­vailler mon mari, payé par des fonds publics muni­ci­paux, dans mon dos. Or, il n’y a rien de cet ordre-là, rien », déclare la mai­resse, qui ajoute : « J’ai la conscience com­plè­te­ment tran­quille ».
Concernant des soup­çons selon les­quels la muni­ci­pa­lité aurait contraint l’un des plai­gnants à tra­vailler avec le cabi­net du mari de Marie-Christine Tardy, cette der­nière répond : « C’est tota­le­ment gra­tuit. Il y a des choses que je ne peux pas dévoi­ler aujourd’­hui car elles vont faire par­tie des élé­ments d’en­quête, mais vous ver­rez que cet argu­ment-là tombe tota­le­ment ».
Questionnée sur son absence de prise de parole dans la presse, la mai­resse dénonce « un achar­ne­ment » contre elle. « Je n’ai fait aucune inter­ven­tion car je ne veux pas don­ner de cré­dit à ces infor­ma­tions délé­tères et calom­nieuses », affirme-t-elle.
« Je veux un plé­bis­cite et je l’aurai »
Pour elle, cette affaire vient avant tout s’inscrire dans le contexte des muni­ci­pales et de la ran­cœur accu­mu­lée par ses adver­saires poli­tiques : « Vous avez vu leur manière d’être et de faire. On sent qu’ils sont en cam­pagne élec­to­rale et qu’ils se disent : s’il y avait une faille dans le sys­tème Tardy, on aurait une chance. Ils enfoncent des clous en per­ma­nence », rap­porte la mai­resse, à pro­pos de l’opposition.
« Quand dans la plainte, on ose dire que Marie-Christine Tardy est payée en appar­te­ments, c’est faire insulte à tous les notaires de la place », tient-elle à souligner.
S’il y a quelques mois, Marie-Christine Tardy se mon­trait pru­dente à pro­pos d’une nou­velle can­di­da­ture, elle a désor­mais décidé de prendre les devants en annon­çant qu’elle se repré­sen­te­rait. « Bien sûr que je me repré­sente. Et je vais même vous dire, peut-être de façon un peu outre­cui­dante, que je veux un plé­bis­cite. Et je l’aurai », affirme la mairesse. 
Elle se dirige ensuite vers son bureau et bran­dit une lettre : « J’ai reçu près de 200 lettres de sou­tien de la part de Meylanais qui me demandent com­ment ils pour­raient m’aider », pré­cise-t-elle. « Moi je vais vous dire, je suis excel­lente dans l’ad­ver­sité. Rien ne m’ar­rête. J’ai l’air d’une dépri­mée ? Je vais très bien ! »
Marie Lyan
Cet entre­tien a été réa­lisé à l’is­sue du conseil muni­ci­pal du lundi 27 mai der­nier, dans les bureaux de Mme Tardy. Il n’a pas été sou­mis à relecture.
La majo­rité se défend de toute pra­tique illégale
Alors qu’une élue éco­lo­giste a pris la parole pour deman­der que la mai­resse éta­blisse une liste de toutes les entre­prises, cabi­nets de conseils et d’architecture qui ont été impli­qués dans des mar­chés de Meylan, Damien Guiguet, son 5e adjoint, a tenu à pré­ci­ser : « C’est une obli­ga­tion légale de la com­mis­sion d’appels d’offres depuis 2011. A chaque fois que des entre­prises can­di­datent sur un mar­ché, tous leurs sous-trai­tants doivent être décla­rés. Sinon, l’offre n’est pas rece­vable », pré­cise M. Guiguet.
Il ajoute : « Vous ver­rez, lorsque la jus­tice aura fait ce qu’elle a à faire, que pas un des faits allé­gués ne concerne la com­mis­sion d’appels d’offres de Meylan ».

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