COMPTE-RENDU - Une ambiance « délétère » et une majorité UMP qui ne cesse de se déchirer. Les mots étaient forts, hier soir, à la sortie du conseil municipal de Meylan, pour décrire la situation dans laquelle est désormais plongée la municipalité dirigée par la mairesse Marie-Christine Tardy. Suite à la plainte contre X déposée, fin avril, par le premier adjoint, Michel Bernard, pour prise illégale d’intérêts concernant l’octroi des marchés immobiliers de la ville, le conseil municipal a donné lieu à des échanges musclés entre les élus de l’opposition et la mairesse.
Dès le début de la séance, les membres de l’opposition ont profité de l’absence de plusieurs élus pour questionner la majorité sur l’atteinte du quorum nécessaire à la tenue du conseil : « Nous aimerions d’abord savoir si nous devons partir car le quorum n’est peut-être pas atteint. Il est devenu difficile de fonctionner avec une mairesse qui a désormais besoin des voix de l’opposition : cela démontre bien que la gestion communale est malmenée », estimait l’élu socialiste Philippe Cardin. « Je vous rappelle votre sens de l’engagement et je ne laisserai pas la place à la chicane », a rétorqué Marie-Christine Tardy. L’absence de l’adjoint Michel Bernard, dont les attributions ont été retirées depuis le mois dernier, s’est faite sentir au sein du conseil. « Nous aimerions savoir qui va reprendre ses attributions, à commencer par la gestion du personnel de la ville qui nous paraît très préoccupante », s’est enquis M. Cardin.
La majorité divisée
Jacqueline Joannon, conseillère municipale adjointe au développement durable, à l’environnement et aux risques majeurs, en a ainsi profité pour annoncer la création d’un groupe indépendant. Si officiellement, elle se garde bien de se positionner à l’encontre de la mairesse actuelle, Mme Joannon prône désormais l’indépendance et la liberté de parole. Son slogan ?
« Avoir une culture politique commune n’est pas obligatoirement avoir une attitude commune ». En se plaçant en écho aux revendications de l’opposition, elle a déclaré : « la pensée unique, ça n’existe pas. C’est une utopie que d’y croire et de vouloir l’imposer ». Des reproches à demi-mots qui illustrent bien le climat tendu dans lequel les élus municipaux se sont retrouvés lundi soir. « Vous ne manquez pas d’air ! » Malgré un ordre du jour très lisse, où près de 28 points ont été évoqués et adoptés, des remarques ont fusé tout au long de la séance, parfois relayées par les commentaires d’une vingtaine de curieux qui étaient présents dans la salle. Et qui étaient bien décidés à profiter du spectacle et à compter les points : « Ce n’est pas le moment de parler de morale ! », entendait-on dans un coin de la salle. La séance a également eu son lot de petites phrases, notamment lors de l’octroi d’une subvention destinée à l’Amicale des Sapeurs Pompiers de Meylan. D’apparence anodine, celle-ci a pourtant fait parler :
« C’est la mairie qui met le feu chez les pompiers ! », a ironisé un élu. Un goût de la formule qui n’était résolument pas de l’avis de tous, puisque la majorité s’est élevée contre un commentaire jugé « inacceptable ». « Vous ne manquez pas d’air, franchement ! », a tranché le 5e adjoint, Damien Guiguet. Les Verts demandent la publication d’une liste Des échanges musclés, qui ont atteint leur apogée en fin de séance, lorsque l’élue écologiste Marie-Odile Novelli a demandé à la mairesse « la publication de la liste de toutes les entreprises, cabinets de conseils et d’architecture qui ont été impliqués dans des marchés de Meylan ». Une demande qualifiée de « hautement fantaisiste » par la mairesse, qui a répondu en faisant un parallèle avec une autre affaire de blanchiment d’argent, impliquant une élue écologiste à Paris : https://soundcloud.com/placegrenet-1/marie-christine-tardy-pingle Des demandes sans réponse « Il est lamentable de jeter des personnes en pâture à l’opinion publique, de donner corps, par des insinuations, à des rumeurs et à des ragots », a conclu la mairesse, alors que des personnes présentes dans la salle lui lançaient : « Répondez ! » « Et Guéant alors-? » « Vous avez l’occasion de faire taire les rumeurs en publiant cette liste, je ne vois vraiment pas où est le problème », a rétorqué Marie-Odile Novelli. « Puisque votre nom est cité, il me paraît normal de vous poser la question : pourquoi êtes-vous citée ? Faites lumière comme l’a demandé Mme Novelli », a renchéri le conseiller municipal, Philippe Cardin, qui a évoqué l’ouverture d’une enquête préliminaire ainsi que le dépôt de trois plaintes contre X. « Il n’y a pas de faits démontrés ! », a martelé Marie-Christine Tardy, peu avant de clôturer cette séance agitée. Marie Lyan
« Avoir une culture politique commune n’est pas obligatoirement avoir une attitude commune ». En se plaçant en écho aux revendications de l’opposition, elle a déclaré : « la pensée unique, ça n’existe pas. C’est une utopie que d’y croire et de vouloir l’imposer ». Des reproches à demi-mots qui illustrent bien le climat tendu dans lequel les élus municipaux se sont retrouvés lundi soir. « Vous ne manquez pas d’air ! » Malgré un ordre du jour très lisse, où près de 28 points ont été évoqués et adoptés, des remarques ont fusé tout au long de la séance, parfois relayées par les commentaires d’une vingtaine de curieux qui étaient présents dans la salle. Et qui étaient bien décidés à profiter du spectacle et à compter les points : « Ce n’est pas le moment de parler de morale ! », entendait-on dans un coin de la salle. La séance a également eu son lot de petites phrases, notamment lors de l’octroi d’une subvention destinée à l’Amicale des Sapeurs Pompiers de Meylan. D’apparence anodine, celle-ci a pourtant fait parler :
« C’est la mairie qui met le feu chez les pompiers ! », a ironisé un élu. Un goût de la formule qui n’était résolument pas de l’avis de tous, puisque la majorité s’est élevée contre un commentaire jugé « inacceptable ». « Vous ne manquez pas d’air, franchement ! », a tranché le 5e adjoint, Damien Guiguet. Les Verts demandent la publication d’une liste Des échanges musclés, qui ont atteint leur apogée en fin de séance, lorsque l’élue écologiste Marie-Odile Novelli a demandé à la mairesse « la publication de la liste de toutes les entreprises, cabinets de conseils et d’architecture qui ont été impliqués dans des marchés de Meylan ». Une demande qualifiée de « hautement fantaisiste » par la mairesse, qui a répondu en faisant un parallèle avec une autre affaire de blanchiment d’argent, impliquant une élue écologiste à Paris : https://soundcloud.com/placegrenet-1/marie-christine-tardy-pingle Des demandes sans réponse « Il est lamentable de jeter des personnes en pâture à l’opinion publique, de donner corps, par des insinuations, à des rumeurs et à des ragots », a conclu la mairesse, alors que des personnes présentes dans la salle lui lançaient : « Répondez ! » « Et Guéant alors-? » « Vous avez l’occasion de faire taire les rumeurs en publiant cette liste, je ne vois vraiment pas où est le problème », a rétorqué Marie-Odile Novelli. « Puisque votre nom est cité, il me paraît normal de vous poser la question : pourquoi êtes-vous citée ? Faites lumière comme l’a demandé Mme Novelli », a renchéri le conseiller municipal, Philippe Cardin, qui a évoqué l’ouverture d’une enquête préliminaire ainsi que le dépôt de trois plaintes contre X. « Il n’y a pas de faits démontrés ! », a martelé Marie-Christine Tardy, peu avant de clôturer cette séance agitée. Marie Lyan
Des délégations retirées
Posée par le groupe PS, la question du sort des délégations de l’adjoint Michel Bernard a été tranchée par Marie-Christine Tardy : l’administration générale sera confiée à son 5e adjoint, Damien Guiguet, tandis qu’elle reprendra elle-même en charge le volet économique. « Comme cet adjoint porte plainte contre X et n’a pas eu le courage d’aller au bout de son action et de rendre ses délégations ou de démissionner, j’ai pris la mesure de lui retirer sa délégation à l’administration», a-t-elle déclaré, précisant que Michel Bernard avait également rendu sa délégation à la communication et à l’emploi il y a un mois et demi environ.