INTERVIEW – Le directeur de la station d’Autrans, Benoit Lafare, revient sur les raisons de l’appel à projets lancé en avril dernier, ainsi que sur les pistes à développer pour redynamiser la saison estivale.
Marie Lyan
Pourquoi avoir réalisé cet appel à projets ?
« Nous sommes une petite commune qui exploite déjà deux domaines skiables et nous ne pouvions pas aller au-delà. C’est pour cela que nous avons lancé un appel à l’investissement privé. Depuis la fermeture de l’Aventure Parc, des gens nous ont approchés pour savoir s’il était possible de développer une nouvelle activité, mais nous avons voulu systématiser notre réponse et établir un cahier des charges pour nous ouvrir à toutes les propositions. »
Après la fermeture de l’Aventure Parc, la commune d’Autrans a‑t-elle tourné la page des parcs d’aventures ?
« Développer un nouveau parc d’aventure, pourquoi pas. Mais il faut trouver un concept et un emplacement, car les contrôles phytosanitaires ont révélé que la parcelle de l’ancien parc n’était en partie plus exploitable. Il faudrait également que le projet soit attractif, comme l’était à l’époque l’Aventure Parc, qui nous a permis de nous faire connaître. Mais nous sommes aussi ouverts à d’autres pistes. »
Quelle est la situation des sites sélectionnés pour l’appel à projets ?
« Il s’agit de sites où nous avons la maîtrise foncière, qui sont proches du village ou situés sur les crêtes. Certains ont déjà une histoire, d’autres n’ont encore jamais été exploités pour une activité estivale. Au total, il y a six sites : mais si nous arrivons déjà à avoir 2 ou 3 projets concrets touchant des publics complémentaires, ce serait bien !»
Qu’en est-il des lits froids dans votre commune ?
« C’est un problème ici comme dans toutes les stations, puisque nous avons près de 5 000 lits qui restent largement sous-occupés dans les résidences secondaires. Nous avons aussi 300 lits commerciaux, sur un total de 2 500, qui sont fermés pour cause d’obsolescence et qu’il nous faudrait réhabiliter. Le groupe Odalys a par exemple réhabilité 68 appartements pour en faire des hébergements 3 étoiles. L’effet sur l’économie locale s’est rapidement fait ressentir ! »
On observe le développement des stations de trail, notamment à Saint-Pierre-de-Chartreuse : avez-vous songé à ce type d’activités ?
« Nous sommes justement allés visiter récemment la station de trail et nous devrions, à terme, devenir également une station Raidlight. Nous l’envisageons car c’est un concept pas forcément très cher, qui nécessite surtout des bâtiments – que nous avons – et des sentiers, qu’il faudra baliser. Jusqu’ici, il a été développé avec le trail, mais on pourrait pourquoi pas l’imaginer avec des stations VTT ou des bikepark. »
Envisagez-vous de multiplier les partenariats publics-privés ?
« Il est certain qu’il faut se battre pour continuer à exister d’ici 10 à 20 ans. Pour cela, il faut être attractif et faire des partenariats public-privés, car les stations n’ont plus autant de subventions qu’avant. »