Le conseiller régional centriste Stéphane Gemmani se prépare pour les municipales à Grenoble en 2020. L’ex-conseiller municipal sous le mandat du socialiste Michel Destot de 2008 à 2014 se verrait bien aux manettes d’un large rassemblement, par-delà les clivages gauche-droite, sur le modèle de La République en marche.
Investi par LREM ? Stéphane Gemmani dit ne pas en être encore là. Pour avoir fait la campagne d’Emmanuel Macron, il y a pourtant beaucoup travaillé. Il est d’ailleurs candidat à la candidature LREM pour les sénatoriales en septembre prochain…
« Le projet que nous avons entamé est encore loin d’avoir abouti », résume le potentiel candidat aux municipales qui garde pour l’heure la casquette de centriste.
En attendant, le conseiller régional s’est fendu d’une « Lettre ouverte pour Grenoble », plaidant longuement et un brin pompeusement pour la création d’une « dynamique d’un genre nouveau ». Depuis dix-huit mois, Stéphane Gemmani a pris son bâton de pèlerin, emmenant derrière lui une petite vingtaine de personnes de tous bords. Élus ou simples citoyens, ils ont enchaîné les rencontres et concertations pour reconstruire en partant de la base.
« Quelques pistes »
Avant la trêve estivale, il s’agit donc de poser les premières pierres « pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, souligne Stéphane Gemmani. Il ne s’agit pas d’un programme municipal mais plutôt de donner quelques pistes. » Pendant les trois années qui le séparent des échéances municipales, l’ex-conseiller municipal grenoblois entend ainsi se positionner comme force de propositions.
Résultat ? Plus d’une centaine d’idées ont été couchées sur le papier. La citoyenneté par exemple. Stéphane Gemmani prône une nouvelle gouvernance où tous – maire, adjoints, conseillers – dresseraient un bilan à mi-mandat. Avant de quitter leur siège ? « Pourquoi ne pas mettre en place un turn-over, acté dès le départ ? » Et histoire d’aller plus loin dans l’implication de la société civile, parée depuis plusieurs mois de toutes les vertus, l’élu propose que chaque élu, de la majorité comme de l’opposition, ait son « doublon » citoyen.
Une force de propositions « ni clanique, ni partisane »
Seul mot d’ordre avant comme après les municipales : ra-ssem-bler. « Nous sommes une force de proposition ni clanique, ni partisane », souligne-t-il. Stéphane Gemmani se défend de faire la girouette. Il a pourtant balayé, exception faite des extrêmes, à peu près tout le spectre de l’échiquier politique.
Le RPR, le fondateur du Samu social à Grenoble l’a quitté quand le parti, « se droitisant gravement », a basculé UMP. « Je n’étais pas dans la ligne de Sarkozy », plaide-t-il. Il a ensuite rejoint Corinne Lepage et son association Cap 21. Puis en 2007 le Modem. « Bayrou avait l’ambition de réunir les gens. On a co-construit le Modem avec Corinne Lepage. Et puis, le Modem de Bayrou a fait du Bayrou. La volonté transpartisane s’est délitée ». Exit le Modem, bonjour le PS ?
Stéphane Gemmani rallie alors l’équipe de Michel Destot mais se défend de s’être raccroché aux branches socialistes. « Il s’agissait d’une alliance au premier tour », explique-t-il. La seule casquette qu’il dit garder finalement, c’est celle de Cap 21. Pour LREM, on verra plus tard… « Mon parcours, je ne le regrette pas. Ma participation à En marche non plus. Le mouvement veut redonner une stature au président de la République. Il a été subversif dans sa façon de fonctionner mais on peut faire partie d’une majorité sans être d’accord avec ce qui se fait dans une majorité… »
PC