REPORTAGE VIDÉO – La ligne E du tram a été officiellement inaugurée ce samedi 5 septembre en présence de nombreux officiels et invités. L’occasion de faire la fête et de couper le ruban inaugural dans chacune des quatre communes desservies dans l’agglomération grenobloise. Pour autant, si l’utilité du tram E faisait bien l’unanimité, à l’heure des discours, l’évocation du dossier Rondeau – A 480 a quelque peu malmené une unité… de circonstance.
« Faites du tram E. » C’est par ce jeu de mots que le Syndicat mixte des transports en commun (SMTC) invitait à fêter l’inauguration de la ligne E, ce premier week-end de septembre. Une inauguration peut-être un peu tardive si l’on considère l’écart de presque deux mois qui l’a séparée de la mise en service. Et qui explique peut-être l’engouement quelque peu timide du public pour l’événement.
Pour l’occasion, le SMTC avait par ailleurs instauré la gratuité totale sur l’ensemble du réseau, ce qui pour le coup a été très apprécié.
Seul hic : le tram de la ligne E ne s’arrêtait qu’à trois arrêts, durant l’inauguration, ce qui a fait grincer des dents certains usagers, bien que l’exploitant du réseau leur ait proposé un système de navettes le temps de l’indisponibilité des rames.
Un trajet au pas de 11,5 km
C’est de la station Louise Michel que sont partis les deux trams joliment décorés pour l’occasion, bondées d’officiels, d’invités et de citoyens peut-être curieux de découvrir la ligne. Destination : l’autre terminus, la station Palluel au Fontanil-Cornillon. Un trajet de 11,5 km que les deux rames effectueront au pas, roulant de concert, mobilisant les deux voies.
Deux arrêts intermédiaires avaient été prévus : à la station Horloge, à Saint-Martin-le-Vinoux, et à celle du Pont de Vence, à Saint-Égrève. Avec quelques animations au programme : une chasse au trésor pour les enfants, une exposition, de la chanson, une batucada enfantine. Et, en guise de final, les discours des officiels sous un grand chapiteau installé dans le parc municipal du Fontanil.
Retour en images sur le déroulement de cette inauguration.
Réalisation Joël Kermabon
Il y avait du beau monde pour couper les rubans bleu-blanc-rouge. Notamment Jean-Paul Bonnetain, préfet de l’Isère, Jean-Claude Peyrin, vice-président du département, Yann Mongaburu, président du SMTC, Jean-Paul Trovero, président de la Semitag, Christophe Ferrari, président de la Métropole, Michel Destot, député de l’Isère, les maires du Fontanil-Cornillon, de Saint-Égrève et de Saint-Martin-le-Vinoux…
C’est ainsi que pas moins de huit orateurs se sont succédé sur l’estrade, chacun reconnaissant, inauguration oblige, les avantages et mérites du tram E. Maintenant qu’il est achevé, les anciennes querelles sont déjà loin et tout le monde est d’accord : le tram E c’est bien ! Si l’inauguration, à proprement parler, s’est déroulée dans une ambiance très consensuelle, dès les discours, la disparité des fonctions mais surtout des appartenances politiques a eu tôt fait de reprendre le dessus sur une unité de façade
Les choses ont alors pris une autre tournure avec les petites phrases d’Éric Piolle, le maire de Grenoble, et de Yann Mongaburu lorsqu’ils ont évoqué l’aménagement de l’échangeur du Rondeau et l’A480 dans leur discours (cf. vidéo ci-dessus).
Ce n’était pas hors-sujet, il s’agissait bien aussi de mobilité. Était-ce à dessein, sachant très bien que Jean-Claude Peyrin, vice-président en charge des transports et de la mobilité au département, ne manquerait pas de réagir ?
Toujours est-il que, lorsque ce dernier a pris la parole, c’était pour confirmer la détermination de la nouvelle majorité départementale, ne jurant que par le multimodal, à soutenir l’aménagement du Rondeau mais aussi… le triplement de l’A480. Rien d’étonnant à cela, du reste, puisque Jean-Pierre Barbier, président du conseil départemental de l’Isère, avait décidé dès son investiture de remettre le dossier des infrastructures routières sur le haut de la pile.
L’aménagement du Rondeau, priorité des acteurs publics
Une passe d’armes à fleurets mouchetés, certes, mais on ne sera pas surpris dans les semaines à venir qu’il y ait d’autres échanges un peu moins feutrés. Surtout si l’on en croit Yann Mongaburu. « L’aménagement du Rondeau, c’est la priorité consensuelle de tous les acteurs publics », explique-t-il. « Au moment où l’État vient malheureusement de faire le choix de privatiser l’A480, comment pourrions-nous croire qu’un problème qui est causé par un entonnoir [celui du Rondeau, ndlr] puisse être réglé par un tuyau [l’A480, ndlr] ? », s’étonne le président. Et de conclure : « Un nouveau barreau autoroutier qui prolongerait l’A7 et traverserait Grenoble n’est simplement pas envisageable ».
A suivre !
Joël Kermabon