DÉCRYPTAGE – Les premières assises citoyennes de la ville de Grenoble se déroulent le vendredi 7 et le samedi 8 novembre à la MC2. L’occasion de présenter les premiers résultats des groupes de travail qui, dès la fin de l’été, ont entamé une réflexion pour préfigurer les futurs conseils citoyens indépendants (CCI). L’opportunité aussi d’échanger avec la population, à travers plusieurs ateliers thématiques.
C’était un engagement de campagne de la liste d’Eric Piolle… Promis juré, les grands dossiers seront dorénavant co-construits avec les habitants. Autre objectif visé par la nouvelle municipalité : étendre la participation citoyenne à des domaines aussi divers que l’éducation, l’urbanisme, la culture et la vie des quartiers.
Trois gros chantiers
Le fer de lance de cette participation citoyenne à la décision publique ? Les futurs conseils citoyens indépendants (CCI), prévus pour voir le jour au printemps 2015, et dont les contours seront esquissés au cours de ces assises. S’y ajouteront deux autres projets phares du mandat, le budget participatif et la votation citoyenne, qui seront également abordés transversalement au cours d’ateliers thématiques ouverts aux habitants.
Trois gros chantiers, donc, dans un domaine où les expériences passées n’ont pas forcément été très concluantes. Consciente de la difficulté de l’exercice, la Ville s’est inspirée des préconisations du rapport Forse, qui évaluait en juillet 2013 les conseils consultatifs de secteurs (CCS), en révélant au passage leurs faiblesses.
« Former les démocrates »
« Grenoble est une ville où la démocratie participative s’exprime depuis de très nombreuses années, un creuset, une ville pionnière, rappelle Pascal Clouaire, adjoint à la démocratie locale. Nous nous inscrivons pleinement dans la continuité. Et en même temps, nous réinterrogeons nos pratiques démocratiques, les dispositifs qui ont été mis en place dans le passé. » Comprenez les conseils consultatifs de secteur ou la Charte de la démocratie locale.
« Les conseils citoyens indépendants seront un moyen de lutter contre la crise de la démocratie, l’arrivée des extrémismes, affirme l’élu issu de la société civile. L’idée est double : à la fois associer au maximum les Grenoblois à la décision publique et, en même temps, faire venir ceux qui en ont marre, qui sont en rupture, qui s’abstiennent. Au fond, il s’agit de former les démocrates. »
Pascal Clouaire revient sur les fondements et la feuille de route de ce projet.
Réalisation JK Production
Les unions de quartier sur la sellette ?
Jusqu’ici, pas de levée de boucliers, de communiqués rageurs ni d’oppositions tonitruantes. Le projet – à ce stade – semblerait faire globalement consensus. Des textes de contributions seront certainement déposés lors des assises par les différents groupes ou partis et seront, en principe, débattus.
Cependant, du côté des unions de quartier qui revendiquent près d’un siècle de concertation avec les habitants, des voix discordantes se sont déjà fait entendre. Notamment mises en cause, les notions de conseils citoyens indépendants territoriaux préconisés par la Ville, par opposition aux CCI thématiques souhaités par les unions de quartier.
Craignant une mise en concurrence, voire à terme, une mise à l’écart de la compétence des unions de quartier, Guy Waltisperger, président du Comité de liaison des unions de quartier (Cluq), se montre très clair sur ce point. « Nous souhaitons que ces conseils citoyens soient aussi ouverts aux unions de quartier et que ces dernières ne soient pas redondantes avec des CCI qui seraient sur le même territoire ».
Regrettant au passage les conditions dans lesquelles les groupes de travail ont été constitués, Guy Walisperger évoque un lancement mené tambour battant par la Ville, « ne laissant pas le temps de la réflexion » et ne correspondant pas aux attentes des unions de quartier. Il appelle de ses vœux une complémentarité entre ces derniers et les conseils citoyens indépendants.
Réalisation JK Production
Joël Kermabon
Pour en savoir plus : le programme des assises citoyennes sur le site de la Ville
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