EN BREF – Le groupe d’op­po­si­tion RN du conseil régio­nal Auvergne-Rhône-Alpes fus­tige la réponse que lui a adres­sée l’exé­cu­tif après sa ques­tion orale concer­nant les frais de com­mu­ni­ca­tion de la Région. Alors que les élus dénoncent, entre autres, une « opa­cité » de la col­lec­ti­vité sur la ques­tion, rap­port de la Chambre régio­nale des comptes (CRC) à l’ap­pui, l’exé­cu­tif se contente d’une réponse tech­nique. Ce qui fait dire aux oppo­sants que la Région compte « pour­suivre les dérives ».

Pour le groupe d’op­po­si­tion Rassemblement natio­nal de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, « Fabrice Pannekoucke et Laurent Wauquiez se moquent de la Chambre régio­nale des comptes et des contri­buables ». Les élus RN pointent ainsi du doigt, dans un com­mu­ni­qué du lundi 3 mars 2025, la réponse que l’exé­cu­tif régio­nal leur a adres­sée à une ques­tion orale for­mu­lée en décembre 2024 concer­nant le rap­port de la CRC sur la com­mu­ni­ca­tion des col­lec­ti­vi­tés ter­ri­to­riales en Auvergne-Rhône-Alpes.

La CRC a for­mulé des cri­tiques sur la com­mu­ni­ca­tion de la Région Aura autour des “dîners des som­mets » et de cer­taines enquêtes d’o­pi­nion. © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Réalisé en novembre 2024, le docu­ment de la CRC se pen­chait sur les actions de com­mu­ni­ca­tion de plu­sieurs col­lec­ti­vi­tés, dont la Ville de Grenoble et la Région Aura. Concernant cette der­nière, il ne man­quait pas de reve­nir sur les fameux dîners des som­mets orga­ni­sés par l’ex-pré­sident de Région Laurent Wauquiez. Mais aussi sur les enquêtes d’o­pi­nion com­man­dées par la col­lec­ti­vité, qui don­naient sur­tout l’im­pres­sion d’é­va­luer la popu­la­rité du même Laurent Wauquiez.

Le RN dénonce « la déca­dence de nos ins­ti­tu­tions régionales »

« La Chambre régio­nale des comptes reproche vive­ment à Laurent Wauquiez d’avoir engagé des dépenses régio­nales de com­mu­ni­ca­tion sur sa per­sonne », rap­pelle ainsi le groupe RN. Ce avant de noter que la CRC déplore « la volonté déli­bé­rée […] de diluer la plu­part des coûts de com­mu­ni­ca­tion dans d’autres dépenses, ceci pour les rendre invi­sibles ». Ou encore « l’obstruction faite par l’exécutif à ses inves­ti­ga­tions ». « La même obs­truc­tion est pra­ti­quée vis-à-vis des élus », ajoute-t-il.

En conseil régio­nal, la conseillère d’op­po­si­tion Céline Porquet s’é­tait d’ailleurs adres­sée, à l’oc­ca­sion de sa ques­tion orale, au nou­veau pré­sident de la col­lec­ti­vité Fabrice Pannekoucke pour dénon­cer l” »opa­cité » des sommes enga­gées dans la com­mu­ni­ca­tion. Ce qui « tra­duit un manque de rigueur pré­oc­cu­pant et, plus encore, un pro­fond manque de res­pect pour l’argent public », avait-elle affirmé, en jugeant « inac­cep­table » une « ges­tion aussi floue des res­sources régio­nales ».

Fabrice Pannekoucke a suc­cédé à Laurent Wauquiez à la tête de l’exé­cu­tif régio­nal. © Région Auvergne-Rhône-Alpes

La réponse de la Région est en forme… de non-réponse. La col­lec­ti­vité ne fait en effet aucune men­tion des cri­tiques ou recom­man­da­tions de la CRC (ou de l’é­lue Rassemblement natio­nal) et se contente de faire valoir que « les dépenses de com­mu­ni­ca­tion repré­sentent moins de 1 % du bud­get régio­nal » et que « la com­mu­ni­ca­tion ins­ti­tu­tion­nelle est utile en ce qu’elle per­met à nos conci­toyens de com­prendre à quoi sert la Région ».

« Nicolas Daragon [signa­taire de la réponse écrite, ndlr], repré­sen­tant de Laurent Wauquiez, passe tota­le­ment sous silence [les] pro­blèmes et ne pro­pose aucune solu­tion pour y remé­dier », estime dès lors le groupe RN. Et de consi­dé­rer que Fabrice Pannekoucke « compte pour­suivre les dérives de com­mu­ni­ca­tion ». Et que les deux pré­si­dents suc­ces­sifs « sont désor­mais l’expression la plus saillante de la déca­dence de nos ins­ti­tu­tions régio­nales ».