REPORTAGE – Sept écoles de Grenoble hébergent, de nouveau, plusieurs familles immigrées qui n’ont nulle part où dormir. Après le collectif de l’école occupée Malherbe, c’était au tour du collectif Anthoard-Berriat de se mobiliser, mercredi 6 novembre 2024, pour « rendre visible la situation et la dénoncer ». Ces occupations non réglementaires sont, pour la troisième année, organisées par l’intercollectif des écoles occupées qui regroupe les collectifs de parents d’élèves des écoles, RESF1Réseau éducation sans frontières 38, l’association Dal2Droit au logement, la FCPE3Fédération des conseils de parents d’élèves et Migrants en Isère
« Ça fait trois ans que des familles dorment dans les écoles à Grenoble, a rappelé Damien, l’un des porte-paroles du collectif de l’école occupée Anthoard-Berriat, mercredi 6 novembre 2024. Ce n’est qu’une mise à l’abri, pas de l’hébergement. Nous ne sommes pas des professionnels, on n’est que des parents d’élèves. Mais on est obligés d’occuper les écoles parce que l’Etat, le Département n’assument pas leurs responsabilités et ne respectent pas la loi. L’hébergement est un droit pour tous. »
Mobilisation du collectif de l’école occupée Anthoard-Berriat à Grenoble, mercredi 6 novembre 2024. © Séverine Cattiaux – Place Gre’net
Par rapport à l’automne 2023, « la situation s’est aggravée » constate, préoccupé, Damien. « On avait dû occuper l’école un mois l’année dernière mais, là, ça dure bien plus longtemps. » Deux familles logent dans l’école élémentaire Anthoard depuis mi-septembre. Une troisième famille les a rejointes durant les vacances de la Toussaint, ainsi qu’une quatrième qui s’est installée dans l’école maternelle Berriat. Au total, six adultes et douze enfants dont un bébé, dorment actuellement dans ces deux écoles.
Et le collectif Anthoard-Berriat estime « avoir de la chance » car l’école Anthoard dispose de deux salles non utilisées. Les familles peuvent ainsi laisser leurs affaires pendant la journée. À l’inverse, dans la plupart des autres établissements occupés, elles déménagent leurs affaires chaque matin pour les réinstaller chaque soir, toutes les salles étant utilisées en journée.
« On essaye aussi d’apporter de la chaleur humaine à ces familles qui restent malgré tout optimistes, alors qu’elles vivent des choses très dures. »
Cette mobilisation avait également vocation à lancer un appel aux parents d’élèves volontaires pour apporter un coup de pouce ponctuel ou une aide matérielle. L’occupation des écoles et l’accompagnement des familles réclament, il est vrai, un certain investissement humain et de recueillir quelques dons. « En ce moment, en prévision de l’hiver, on se préoccupe de trouver des couvertures la nuit et des vêtements chauds », indique en exemple Mattieu, qui a rejoint le collectif en septembre.
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