FOCUS – Les salariés du travail social et du médico-social se sont rassemblés, mardi 4 juin 2024, devant le siège de l’Association familiale de l’Isère pour personnes handicapées (Afiph), à Grenoble, dans le cadre d’une nouvelle journée de mobilisation nationale impulsée par l’intersyndicale (Sud, CGT, CNT). Réclamant toujours une revalorisation salariale et davantage de moyens, ils dénoncent également le nouvel accord d’entreprise à l’Afiph, qui entraîne la perte de nombreux jours de congé.
« Je fais des remplacements depuis l’âge de 25 – 30 ans, j’en ai 61 et je vois que ça se détériore d’année en année. Il y en a marre ! », clame Irène. À ses côtés, ses collègues de l’Afiph Frédéric et Isabelle, eux aussi syndiqués CGT, acquiescent. Comme la centaine de salariés du travail social et du médico-social réunis mardi 4 juin 2024, devant le siège grenoblois de l’association, ils lancent un véritable cri du cœur, ulcérés de voir leurs derniers acquis sociaux partir en fumée.
Cette mobilisation nationale, à l’appel de l’intersyndicale (Sud, CGT, CNT), est loin d’être inédite. Déjà rassemblés le 4 avril au même endroit, les travailleurs du secteur portent en effet depuis de longues années leurs revendications. Sud santé sociaux 38 cite, pêle-mêle, une hausse de « 183 euros pour toutes et tous dans l’attente d’une revalorisation à 400 euros », la prime Ségur pour toutes les catégories, un plan d’attractivité ou encore plus de « moyens humains et financiers ».
Le nouvel accord « va parfois en dessous du code du travail »
Mais d’autres points sont plus spécifiquement au cœur de cette nouvelle journée d’action. Tout d’abord, celle-ci « s’inscrit dans une négociation, au niveau national, de la convention collective unique » – à destination de l’ensemble des travailleurs sociaux -, indique Isabelle1à ne pas confondre avec la première Isabelle précitée, syndiquée Sud et « éducatrice spécialisée à l’Afiph depuis trente ans ». Un projet qui consiste à intégrer les conventions existantes mais en « nivelant par le bas », ironisent les manifestants interrogés.
Néanmoins, c’est surtout le deuxième élément, propre à l’Afiph, qui fait office de casus belli pour ses salariés. Selon ces derniers, l’association a ainsi « franchi une ligne rouge » en dénonçant l’accord d’entreprise de 1999 sur la réduction du temps de travail. Car la nouvelle mouture « va parfois en dessous du code du travail », s’indigne Isabelle. « Depuis les ordonnances Macron, les employeurs peuvent se permettre tout et n’importe quoi », ajoute-t-elle.
Jusqu’à 35 jours de congés supprimés par an à l’Afiph
Traduction : l’accord proposé « prévoit la suppression de jours de congé », déplore l’éducatrice spécialisée. Et on ne parle pas d’une légère baisse ! « Ça dépend des établissements mais par exemple, pour ceux qui accueillent des personnes lourdement handicapées, ça peut aller jusqu’à 35 jours par an », s’insurge-t-elle, fustigeant également l’absence de contrepartie.
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