FLASH INFO – Le comité voironnais de l’association RLF Isère, pour Réseau de lutte contre le fascisme (anciennement Ras l’Front), s’attaque une nouvelle fois frontalement au maire de Voiron Julien Polat. En cause ? Le refus de la municipalité voironnaise d’accorder un temps de parole aux militants lors de la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale, mercredi 8 mai 2024.
RLF souhaitait prendre la parole « au nom d’un héritage », en l’occurrence celui de l’Appel des 250 face au fascisme, lancé en mai 1990 et signé par des personnalités comme Jean Ferrat, Gisèle Halimi ou encore Lucie et Raymond Aubrac. L’appel évoquait en préambule « la montée en puissance d’un parti fascisant et raciste [qui] met la France à l’heure de tous les périls » et visait expressément le Front national de Jean-Marie Le Pen. Une affiche relayant l’appel le représentait ainsi sur une estrade parée de croix gammées.
« C’est […] pour dénoncer une montée croissante d’un discours de haine venant de la droite de la droite que nous […] souhaitions prendre la parole lors de la commémoration du 8 mai 1945 de ce mois à Voiron », explique l’association. Réponse de la Ville ? « Les cérémonies commémoratives organisées conformément au calendrier officiel de la République répondent à un protocole rigoureux, conforme à des règles et usages particulièrement encadrés. Elles n’ont pas pour objet de donner lieu à des interventions à caractère politique ou militant. »
Une réponse qui, sans surprise, n’a pas satisfait le comité voironnais de RLF. « Parfois, il faut avoir un peu de courage et s’éloigner du protocole pour dénoncer les idées dangereuses véhiculées en ce moment en toute tranquillité, en toute banalité par différents mouvements fascistes et nationalistes, et reprises dans différents médias », dénonce-t-il. Non sans fustiger « la présence dans nos démocraties européennes de représentant·es prônant une nostalgie d’un âge d’or autoritaire ».
« Nous souhaitions aussi par cette prise de parole promouvoir une société basée sur le respect, la diversité, la liberté pour tous et toutes et rappeler que l’on ne peut pas commémorer le 8 mai 1945 et accepter la banalisation d’idées contraires aux intérêts collectifs de notre démocratie », concluent les militants. Ces derniers avait déjà dénoncé leur absence de stand à la foire de la Saint-Martin de Voiron… et oublient rarement de rappeler que le maire Julien Polat avait apporté son parrainage à Éric Zemmour en 2020.