DÉCRYPTAGE – Sud PTT Isère-Savoie accuse La Poste Grenoble d’avoir mis fin, le 27 décembre 2023, à la mission d’un facteur intérimaire du bureau de poste Chavant. Comme d’autres salariés précaires avant lui, celui-ci aurait été congédié, selon le syndicat, après avoir participé à la grève reconductible du printemps 2023. Dénonçant le recours de la direction à des contrats Gel1Groupement d’employeurs logistique très défavorables ainsi que des mesures de rétorsion à l’encontre des grévistes, Sud PTT a saisi l’inspection du travail.
La décision lui a été « annoncée la veille pour le lendemain, en pleine période de fêtes », mercredi 27 décembre 2023, s’indigne Sud PTT Isère-Savoie. Dans un communiqué diffusé lundi 1er janvier 2024, le syndicat dénonce le « licenciement » – qui est plus exactement l’interruption de mission – d’un facteur intérimaire du bureau de poste Chavant par la direction de La Poste Grenoble.
Son tort supposé ? Avoir « participé à la grève reconductible contre la réforme des retraites et pour l’embauche des précaires à la poste Chavant », à partir du 22 mars 2023, affirme Sud PTT. Une fin de mission qui s’inscrit pour le syndicat « dans la continuité d’une série de mesures discriminantes à l’encontre des facteurs et factrices grévistes ».
Un contrat de mission « arrivé à échéance » selon La Poste
Depuis plusieurs mois, en effet, « La Poste Grenoble n’a cessé de [les] réprimer », mettant fin aux missions de « l’ensemble des salariés précaires grévistes » – soit huit personnes, en comptant le dernier postier concerné -, accuse Sud PTT. Des interruptions de mission « systématiquement annoncées par texto, sans motif et à quelques jours seulement de l’échéance », s’insurge-t-il. Et ce, alors que La Poste a réalisé en parallèle « de nouvelles embauches en contrat précaire ou CDI pour les non-grévistes ».
De son côté, la direction de l’établissement courrier colis de Grenoble se justifie avec une réponse écrite laconique. Le salarié précité est « employé par un Groupement d’employeurs local (Gel) et non par La Poste », indique-t-elle. « En tout état de cause, le contrat de mission étant arrivé à échéance normale, le collaborateur n’est donc plus présent sur site. Pour autant, le contrat de travail qui le lie au Gel (son employeur) restait effectif au 1er janvier 2024. »
Un « scandale national » pour Sud PTT
C’est précisément là que le bât blesse pour François Marchive, délégué Sud PTT Isère-Savoie, qui évoque, au sujet des Groupements d’employeurs logistique, un « scandale national ». De fait, La Poste a aujourd’hui recours à ces contrats Gel partout en France, notamment à Grenoble, comme l’avait décrit Le Postillon, dans une enquête parue en 2019.
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