ÉVÈNEMENT – La 35e édition du Trophée Andros, qui débute samedi 9 décembre 2023 à Val-Thorens (Savoie), sera la dernière. La mythique course automobile sur glace, créée en 1990, tire en effet sa révérence, à cause des effets du changement climatique. Les évolutions récentes, comme le passage au tout électrique en 2020, n’auront pas suffi, les organisateurs pointant la difficulté à trouver des pistes glacées à moyenne altitude.
C’est une page de l’histoire du sport automobile qui va se tourner au cours des prochaines semaines. Le Trophée Andros s’apprête en effet à tirer sa révérence au terme de sa 35e édition. La mythique course sur glace, qui s’ouvre samedi 9 décembre 2023 sur le circuit de glace Alain-Prost de Val-Thorens, s’achèvera ainsi au soir de sa cinquième et dernière étape, le 27 janvier 2024, à Super-Besse.
Le couperet est tombé lors d’une conférence de presse des organisateurs, diffusée sur la page Facebook de l’épreuve, le 22 novembre 2023, à Paris. « Chaque événement a sa fin et nous allons officiellement annoncer que ce 35e Trophée Andros sera le dernier de la série », a lancé Max Mamers, cofondateur de ce rallycross unique.
« Plus ça va, plus on est obligés de trouver des courses en France à 1 500 mètres d’altitude pour être sûrs d’avoir de la glace. »
Créé en 1990 par l’ancien pilote et son acolyte Frédéric Gervoson, le Trophée Andros aura accueilli, en plus de trois décennies, quelque 350 courses mettant aux prises plus de 2 000 pilotes au total. Mais « le réchauffement climatique ne nous aide pas beaucoup », a souligné le dernier nommé.
« Plus ça va, plus on est obligés de trouver des courses en France à 1 500 mètres d’altitude pour être sûrs d’avoir de la glace », a ainsi expliqué Max Mamers. Le Trophée Andros a pourtant cherché, assurent ses créateurs, à s’adapter au changement climatique et aux impératifs environnementaux.
Une évolution qui s’est faite en plusieurs étapes. D’abord avec l’apparition, en 2010, d’un des premiers championnats automobiles ouverts aux voitures électriques – le Trophée Andros électrique -, puis avec le passage au tout électrique, à partir de l’édition 2019 – 2020, la compétition devenant alors le e‑Trophée Andros.
Une évolution climatique trop incertaine
Mais la quête de stations garantissant des pistes glacées relevait de plus en plus du parcours du combattant, tandis que la course faisait l’objet de critiques croissantes de militants et associations écologistes. Selon son président, poursuivre l’aventure aurait néanmoins été envisageable en repartant sur un nouveau cycle avec, cette fois, des voitures 100 % hydrogène.
Après tout, le Trophée Andros a déjà connu de sérieuses mutations dans son histoire. Mais un tel virage stratégique aurait impliqué d’importants investissements. Or, pour cela, les organisateurs auraient dû s’engager sur dix ans. Il aurait donc fallu, selon Max Mamers, avoir « l’assurance que la climatologie nous serait favorable ».
Pour lui comme pour Frédéric Gervoson, l’arrêt de l’épreuve devenait dès lors quasi inéluctable. « Cette histoire de climat, c’est un thème récurrent et c’est mondial, ce n’est pas que la France », a d’ailleurs rappelé l’ancien double champion de France de rallycross1en 1982 et 1983.
Des grands noms du pilotage pour finir en beauté
Comme chaque année, de grands noms du pilotage sur glace, et plus globalement de la course automobile, participeront à cette ultime cuvée. Citons le nonuple champion du monde des rallyes WRC Sébastien Loeb, le sextuple vainqueur de l’épreuve Jean-Baptiste Dubourg ou le Grenoblois Aurélien Panis, tenant du titre – déjà sacré en 2020. Sans oublier, parmi les célébrités de l’Andros Stars, Renaud Lavillenie, champion olympique 2012 du saut à la perche.
Douze équipages seront en lice sur ce 35e et dernier Trophée Andros, avec cinq étapes au programme. Après Val-Thorens, samedi 9 et dimanche 10 décembre 2023, les prochaines courses se dérouleront successivement à Andorre, Isola 2000, Lans-en-Vercors (le week-end des 19 et 20 janvier 2024), avant la finale, le 27 janvier 2024, sur le circuit de glace de Super-Besse, en Auvergne.
[Photo de Une © Bruno Bade]