école maternelle de la Bajatière amiantée © Sophie Eymard

Amiante dans les écoles de la métro­pole gre­no­bloise : peu de trans­pa­rence mais des efforts engagés

Amiante dans les écoles de la métro­pole gre­no­bloise : peu de trans­pa­rence mais des efforts engagés

FOCUS – Après une grande enquête menée auprès des écoles pri­maires et mater­nelles de France, la série docu­men­taire Vert de rage a révélé, en juin 2023, la pré­sence d’amiante dans 28 % de celles ayant répondu. Une sub­stance clas­sée can­cé­ro­gène. Qu’en est-il dans l’ag­glo­mé­ra­tion gre­no­bloise ? Comme par­tout ailleurs, de nom­breuses écoles sont concer­nées mais les dif­fé­rents élus inter­ro­gés assurent s’emparer du sujet. 

En France, 28 % des écoles contiennent des maté­riaux avec de l’a­miante. C’est en tout cas ce qui res­sort du recen­se­ment effec­tué durant huit mois par la série Vert de rage, dif­fu­sée sur France 5. « Ça a été un long tra­vail de contac­ter les 50 000 écoles et les 35 000 mai­ries qui en ont la res­pon­sa­bi­lité », explique Mathilde Cusin, coréa­li­sa­trice de la série dénon­cia­trice de scan­dales écologiques.

Plus de 19 000 com­munes ont fina­le­ment répondu à cette enquête de grande ampleur. De quoi com­plé­ter, au moins par­tiel­le­ment, le der­nier recen­se­ment remon­tant à 2016 de l’Observatoire natio­nal de la sécu­rité et de l’accessibilité des éta­blis­se­ments d’enseignement (ONS). Un tra­vail par ailleurs repris par France Info, via un moteur de recherche qui four­nit des don­nées par ville sur la pré­sence d’a­miante dans les écoles.

Beaucoup de résul­tats demeurent tou­te­fois « incon­nus » ou datent de la der­nière inves­ti­ga­tion de l’ONS. La pré­sence d’a­miante n’est alors pas avé­rée mais pos­sible. De plus, les liens ne ren­seignent pas for­cé­ment sur l’an­née de construc­tion des écoles. Une infor­ma­tion qui pour­rait réduire sen­si­ble­ment le nombre d’é­ta­blis­se­ments poten­tiel­le­ment concer­nés par l’a­miante, l’u­ti­li­sa­tion de cette sub­stance étant inter­dite depuis 1997 (cf. encadré).

L’AMIANTE, UNE SUBSTANCE TRÈS DANGEREUSE MAL SURVEILLÉE

Beaucoup uti­lisé au XXe siècle comme iso­lant ther­mique dans le bâti­ment et notam­ment dans la construc­tion des écoles, l’amiante est consi­déré aujourd’hui comme très dan­ge­reux. Inhalé, il pro­vo­que­rait moult mala­dies res­pi­ra­toires telles que le méso­thé­liome ou l’asbestose.

Le Centre inter­na­tio­nal de recherche du can­cer l’a classé can­cé­ro­gène en 1977 mais ce n’est qu’en 1996 que la France a inter­dit tota­le­ment son uti­li­sa­tion pour tous les immeubles avec un per­mis de construire déli­vré après le 1er juillet 1997. Toutefois, cette sub­stance étant inof­fen­sive tant que le maté­riel demeure intacte, elle demeure pré­sente dans beau­coup de bâtiments.

« Dès que ça se dégrade, vous pou­vez avoir des émis­sions dans l’air. Soit de manière pas­sive, soit via une action méca­nique, si on tape des­sus, par exemple », explique Maxime Misseri, géo­logue et spé­cia­liste de l’amiante. Or aucun seuil n’existe concer­nant cette sub­stance : la moindre fibre libé­rée peut être hau­te­ment toxique pour l’organisme.

Poursuivez votre lecture

Il vous reste 66 % de l’article à lire. Obtenez un accès illimité.

Vous êtes déjà abonné.e ? Connectez-vous

Sophie Eymard

Auteur

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

A lire aussi sur Place Gre'net

La sénatrice communiste de l'Isère Annie David dénonce la volonté du Parquet de Paris de mettre fin aux investigations dans des affaires d'amiante.
Annie David dénonce la fin des inves­ti­ga­tions requises dans des affaires d’amiante

« Une injustice de classe ». C'est ce que redoute la sénatrice de l'Isère Annie David, dans un communiqué qui dénonce avec virulence la décision du Parquet Lire plus

Dominique Grand, de l'Union des habitants du centre-ville (UHCV), Michel Voilin, de l'Union de quartier Championnet-Bonne-Condorcet-Hoche (UQCBCH), et Jean-Pierre Gambotti (UHCV) s'alarment de la pollution touchant les écoles des deux quartiers, victimes des reports du trafic automobile du boulevard Agutte-Sembat. © Manuel Pavard - Place Gre'net
Écoles et col­lèges du centre-ville de Grenoble : deux unions de quar­tier dénoncent la pol­lu­tion automobile

FOCUS - L'Union des habitants du centre-ville et l'Union de quartier Championnet-Bonne-Condorcet-Hoche ont tiré la sonnette d'alarme, ce vendredi 11 mars 2022, au sujet de Lire plus

L'application Karos se présente comme "l’application n°1 du covoiturage pour les trajets domicile-travail : simple, rapide et sans contraintes". DR
Karos lance un dis­po­si­tif de covoi­tu­rage gra­tuit pour les étu­diants gre­no­blois, financé par les entre­prises « pollueuses »

FOCUS - En région grenobloise, la plateforme de covoiturage domicile-travail Karos a mis au point un dispositif de covoiturage gratuit pour des étudiants se rendant Lire plus

© Manuel Pavard - Place Gre'net
Explosion dans l’u­sine chi­mique d’Arkema à Jarrie : incen­die maî­trisé, pas de blessé, de pol­lu­tion ni de toxi­cité relevés

EN BREF - Une explosion s'est produite ce jeudi 10 novembre 2022 au matin dans l'usine Arkema, sur la plateforme chimique de Jarrie. Un site Lire plus

Grenoble : l’a­mé­na­ge­ment du Sud Washington et l’ex-siège de l’US Abbaye, objets de litiges entre la Ville et des habitants

FOCUS - L'union de quartier Abbaye-Jouhaux et les conseils syndicaux du secteur s'opposent à la Ville de Grenoble sur le projet d'aménagement de l'avenue Washington, Lire plus

La plateforme chimique de Pont-de-Claix, classée Seveso seuil haut © Vencorex
Pollution aux dioxines : des recom­man­da­tions spé­ci­fiques pour les rive­rains des pla­te­formes chi­miques de Pont-de-Claix et Jarrie

FOCUS - La préfecture de l'Isère a dévoilé ce mercredi 28 décembre 2022 les résultats de l'étude de zone du sud grenoblois, réalisée sur 18 Lire plus

Flash Info

Les plus lus

Agenda

Je partage !